le pétrole à plus de 85 dollars

L’Arabie saoudite et la Russie prolongent leur baisse de production (1,5 mbj)

Après quelques mois de turbulence, le marché pétrolier enregistre un rebond sur le fond et s’approche de ses objectifs. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a progressé de 0,52 % à 85,58 dollars, effaçant ainsi une partie de ses baisses, ces dernières semaines.

Sans surprise, le groupe informel OPEP+ a décidé, hier, lors la réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+), de maintenir le cap, tandis que les deux poids lourds du groupe, l’Arabie saoudite et la Russie prolongent leurs réductions volontaire en septembre, dans l’objectif de renforcer les marchés pétroliers mondiaux et d soutenir la reprise des cours de l’or noir.

L’Arabie saoudite a fait son annonce quelques heures seulement avant la réunion de l’Opep+ réaffirmant sa volonté de venir en aide au marché pétrolier mondial, en crise depuis quelques mois. Suivie par la Russie, en pleine confrontation avec l’Occident, qui a décidé aussi de prolonger les baisses volontaires de sa production de 500 000 bj. Les deux pays valident ainsi une réduction supplémentaire de 1,5 mbj, portant ainsi le volume total des baisses soutenu par le groupe Opep+ à plus de 3,5 mbj. L’Algérie, quant à elle, a approuvé au début du mois de juillet écoulé, une baisse supplémentaire de sa production de 20. 000 bj, mise en place depuis le début du mois d’août courant. Aujourd’hui, le resserrement de l’offre est visible sur le marché pétrolier.

Quant aux prix du pétrole, ils pourraient poursuivre leur embellie grâce à la hausse de la demande de l’or noir provenant des pays asiatiques, notamment, de la Chine et de l’Inde, mais aussi des Etats-Unis et de certains pays européens qui, tentent de renouer avec le nucléaire, pour faire face à la crise énergétique et à la baisse de la production industrielle qui impacte le rendement de nombreuses entreprises de production.

Les bénéfices de nombreux géants industriels, européens et américains, sont en chute, ces derniers mois. Le chiffre d’affaires des compagnies pétrolières internationales ( Equinor, Shell, ExxonMobile, Chevron, BP, TotalEnergie…) est en repli en raison de la baisse des cours de l’or noir. Cette situation risque d’impacter la stratégie de développement de ces groupes et leur politique d’investissement, notamment, dans le secteur du renouvelable. L’énergie alternative prônée par les pays Occidentaux pour sortir de leur dépendance aux énergies fossiles, mais surtout qui divise les pays membres du G20 qui n’arrivent pas à s’entendre sur la fin du recours aux hydrocarbures.

Ce désaccord affirme l’indispensabilité du pétrole pour l’économie et les sociétés. L’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) a déjà mis en garde contre l’arrêt du financement de nouveaux projets d’investissement dans le secteur des hydrocarbures sur l’économie mondiale et la société. L’Arabie saoudite a aussi averti auparavant les investisseurs qui pariaient sur une baisse des cours de l’or noir sur le marché, ripostant en réduisant volontairement sa production d’un million Bj qui s’ajoute aux baisses supplémentaires initiées par le cartel qui s’étendent à la fin décembre 2024, soutenue par la Russie et l’Algérie. La patience de l’Opep+ commence à porter ses fruits. Les cours du pétrole disposent aujourd’hui d’une importante marge de progression, d’autant plus que les investisseurs spéculatifs se sont rétractés et plongent à nouveau dans l’incertitude.

L’offre baisse, la demande croît et le prix monte. Un scénario qui inquiète les pays consommateurs, notamment européens, dont certains observent une hausse des prix du carburant. Augmentation des prix de l’énergie. Une conséquence directe de leur politique « agressive » menée contre le marché des hydrocarbures, notamment russe, prolongeant ainsi la crise énergétique. L’Opep+, quant à elle, n’hésite pas à prendre des risques pour soutenir le marché pétrolier pour éviter le scénario de 2014 et de 2016. Malgré que son volume de production a reculé de 18%, l’Arabie saoudite n’hésite pas à réduire davantage ses extractions pour soutenir le marché quelques mois de plus. Depuis le mois de juillet, et ce, jusqu’au mois de septembre prochain, le pays coupera sa production de pétrole de 1 million bj supplémentaire. bures.

Samira Takharboucht