Une femme irako-danoise s’expose à des sanctions pour avoir tenté de protéger le Coran des flammes

L’impunité nordique

Quds al-Samerra’i ne regrette rien. Quand bien même devrait-elle être déchue de sa nationalité danoise, obtenue il y a 25 ans de cela, son sang ne ferait à nouveau qu’un tour à la vue d’un exemplaire du Noble Coran odieusement profané ou, pire encore, brûlé en place publique. Cette empêcheuse d’outrager l’islam en rond est une musulmane d’origine irakienne, journaliste de formation, sans peur et sans reproche. Fin juillet, devant l’ambassade d’Irak à Copenhague, Quds al-Samerra’i n’a pas hésité un seul instant à se précipiter vers le chevalet sur lequel un Coran, souillé par les chaussures posées sur sa couverture, était exposé aux yeux de tous, avant d’être livré aux flammes de la haine. (voir vidéos ci-dessous) Ne craignant pas l’adversité, ni le déchaînement de violence des extrémistes de droite du groupe Dansk Patrioter, cette Irakienne installée au pays des fjords n’a écouté que son courage et son attachement au Livre saint pour le sauver d’un autodafé abject et éminemment condamnable. Malheureusement, la morale de l’histoire n’est pas sauve… En effet, à sa grande consternation, après avoir été brutalisée par les ultras danois et interpellée par la police, Quds al-Samerra’i a non seulement appris que ses agresseurs n’encouraient aucune sanction, mais qu’ils avaient porté plainte contre elle pour avoir « volé leurs affaires ». Un comble ! Plus insupportable encore : l’exemplaire du Coran qu’ils voulaient réduire en cendres leur a été restitué. C’est tout juste si on ne leur a pas remis le briquet pour mettre le feu aux poudres ! Les pyromanes de la cohésion sociale ont décidément de beaux jours devant eux au nord de l’Europe.
« Cela ne me dérange pas de perdre ma nationalité danoise pour avoir essayé de protéger le Coran. Je ne regrette pas d’avoir défendu le Coran », clame Quds al-Samerra’i avec force et émotion. Elle peut heureusement compter sur le soutien du Syndicat des journalistes irakiens qui a décidé, en signe de solidarité, de lui délivrer une carte de presse. n