Hommage à la contribution des femmes

Il y a un demi-siècle naissait le hip-hop

Une culture, un style, un mouvement : le hip-hop, né il y a 50 ans dans le Bronx de New York offrait à des jeunes afro-américains une échappatoire à la pauvreté et aux discriminations, avant de conquérir les Etats-Unis et le monde à coups de milliards de dollars dans la musique, le sport ou la mode.
Aujourd’hui maître dans son pays, le hip-hop a grandi rapidement jusqu’à ébranler une industrie de la musique qui lui a d’abord résisté, tout en continuant d’incarner une partie de la jeunesse américaine. Sa date de naissance est le 11 août 1973.
Ce jour-là, au rez-de-chaussée d’un immeuble HLM au 1520 Sedgwick Avenue, dans le Bronx, l’un des cinq arrondissements new-yorkais, un DJ d’origine jamaïcaine, Clive Campbell, alias DJ Kool Herc, innove: en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer dans les enceintes, préfigurant le «breakbeat», composante essentielle de la musique hip-hop.
Pour cette célébration, les États-Unis, les femmes n’ont pas été oubliées pour leur contribution à cette industrie musicale.
Elles ont été reconnues comme auteurs de chansons, rappeuses et même dj dans l’industrie du hip-hop qui a évolué au fil des ans depuis 1973.
Christin Smith, chercheuse, consultante indépendante explique que «les femmes ont joué un rôle majeur dans les quatre aspects de la culture hip-hop – graffiti, break dance, DJ et emceeing. Le hip-hop n’existe pas sans les femmes à tous les niveaux.»
Depuis la sortie du premier disque de rap par un groupe exclusivement féminin, The Sequence, intitulé «Funk You Up» en 1979, les rappeuses ont toujours fait partie de la scène hip-hop depuis ses débuts. Les femmes se sont battues pour s’imposer dans le hip-hop et exiger d’être reconnues.
Msia Kibona Clark, Professeure à Howard University, raconte : «Vous aviez des voix comme MC Lyte, comme Yo-Yo, comme Roxanne Shante au tout début et plus encore au fur et à mesure que nous progressions, où il y avait ces voix féministes très fortes qui, par leur simple présence, résistaient au patriarcat, à la misogynie et au sexisme dans le hip-hop.»
La rappeuse Rasheeda Frost a commencé sa carrière dans le hip-hop en 1981. Elle a du se battre pour percer dans ce monde dominé par les hommes : «En tant que femme, il fallait gagner le respect, vous savez, et il fallait se montrer et se faire remarquer. Il fallait être capable de se battre avec les gars, et si on n’était pas capable de le faire, on n’y arrivait pas, surtout à Atlanta, où je participais à des spectacles avec un million de rappeurs masculins, alors que j’étais la seule femme à avoir obtenu un billet.
Et moi, je dois travailler trois fois plus dur».
Les femmes sont passées d’une esthétique calquée sur celle des hommes, à l’affirmation de leur sexualité dans leurs textes, jusqu’à remplir des stades pour leurs propres concerts.
À l’occasion du 50e anniversaire du hip-hop, les rappeuses continuent de briller, prêtes à relever toujours plus de défis.

Africanews