Le dispositif anti-inondations mis en œuvre

Anticipation et prévention

En pleine saison estivale, les capacités du pays à prévenir et à faire face aux inondations sont mobilisées en ce mois d’août. Le risque d’inondations est revenu dans l’actualité sans qu’il y ait eu besoin de fortes précipitations pour rappeler aux autorités la grande vulnérabilité des villes algériennes face à ce risque. Depuis le drame de Bab el Oued, le 10 novembre 2001, les inondations sont perçues en Algérie, comme un risque naturel de premier plan. Ce jour-là, les Algériens ont été surpris par le spectacle impressionnant de la furie des eaux qui ont déferlé sur Bab el Oued et par l’étendue des dégâts que peuvent entraîner les intempéries. Tout le monde, chez, nous, sait de quoi sont capables des pluies torrentielles et ininterrompues. Mais combien savent que la riposte est dans les plans de prévention des risques naturels prévisibles, qui concernent les inondations ? Pour rappel, dans la situation de Bab el Oued, comme l’ont expliqué les spécialistes, l’urbanisation sauvage qui s’est excessivement développée dans les années 1980 et 1990, a occasionné une déforestation et une mise à nu des formations superficielles qui, suite à l’intensité des pluies, ont été emportées par les eaux constituant ainsi de véritables torrents de boues. Ils ont également démontré que c’est la violence des pluies combinée aux erreurs d’aménagement et à l’urbanisation anarchique – pas de respect de la réglementation et pas d’infrastructures de protection – qui conduisent à la catastrophe. On n’intervient pas sur la nature impunément en construisant n’importe quoi, n’importe comment. Autre leçon donnée par le drame de Bab el Oued : il est possible de réduire, voire exclure les pertes humaines et les dégâts matériels en cas d’inondations, pour peu que les décideurs et simples citoyens adoptent de nouveaux comportements. Il est maintenant admis que si les conduites d’évacuation n’avaient pas été obstruées par des objets divers, les torrents de boues n’auraient pas déferlé sur Bab el Oued avec cette force. Le fait de jeter des déchets dans la rue, à n’importe quel moment, au lieu de les déposer aux endroits et heures prévues à cet effet, pour être immédiatement ramassés, est un geste porteur de risques. Les spécialistes ont fait remarquer que, si auparavant, le phénomène des inondations touchait surtout les plaines agricoles, à partir de 2000, il a frappé des villes, comme dans tous les pays méditerranéens. Pour rappel, 689 sites inondables avaient été recensés sur le territoire national, dont 233 présentant un risque très élevé, et un plan d’action avait été élaboré pour 30 sites pilotes. Les spécialistes insistent sur le caractère aléatoire du phénomène des inondations sous l’effet de facteurs divers qui sont difficilement prévisibles. Ces jours-ci, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a mis en avant l’importance de l’action de proximité pour sensibiliser les citoyens aux mesures de prévention des différents risques des intempéries. Le ministère avait adressé en juillet, une correspondance aux walis portant nombre de mesures de prévention de ces risques et ce, dans le cadre de «l’intensification des efforts préventifs contre les intempéries, notamment les fortes précipitations qui dépassent les moyennes saisonnières dans certaines régions du pays, provoquant ainsi des crues et des inondations aggravées par l’activité humaine ce qui engendre des conséquences fatales dont des pertes humaines et matérielles». Cette note a bien précisé «les actions de prévention à entreprendre à partir du mois d’août courant par les services communaux et les services techniques compétents à travers notamment le repérage constant des points noirs des déchets en vue de les éliminer outre la définition des lacunes relatives aux réseaux d’évacuation des eaux pluviales pour y remédier». La même instruction comporte, par ailleurs, «nombre d’actions d’encadrement devant être accomplies au plan local, en application des grands axes de la politique nationale de prévention des risques majeurs, à l’instar de l’analyse des intempéries au niveau territorial durant les dernières années et l’étude de leurs spécificités et impact, à même de permettre la mise en place de mécanismes d’alerte précoce». L’action de sensibilisation de proximité vers les citoyens autour des dispositifs préventifs est indispensable car elle doit permettre de les mobiliser pour participer activement à toutes les phases de la lutte contre les inondations.

Lakhdar A.
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