L’athlète algérien face aux géants de la filière….

Champions du monde d’athlétisme

Au 4e jour des Championnats du monde d’athlétisme 2023, qui se déroulent en Hongrie, la majorité des Algériens ne voient pas encore les noms de leurs athlètes sur les tableaux d’affichage des meilleurs compétiteurs. Cela n’est pas bon et tout le monde pense deviner le pourquoi.

Un cadre d’un ministère, A. Réda, nous fait part de ces impressions : «Vous savez, c’est tout le sport qui boite y compris l’athlétisme…Il suffit juste d’orienter les projecteurs sur cette discipline pour défricher l’état des lieux, il faut mettre à leur disposition des conditions indispensables pour développer toutes les filières sportives… Je vous assure que l’Algérie, à travers eux rayonnera lors des compétions, internationales… Hélas, rien ne semble bouger de ce côté…».
Un autre avis, celui du triple champion du monde et champion olympique, Noureddine Morceli, déclarait dans un entretien accordé à un confrère, quelques causes qui font que l’athlétisme algérien n’arrive toujours pas à bousculer les concurrents. «Je pense qu’on a la pâte et le potentiel pour avoir de très bons coureurs sur la distance. On a besoin d’être professionnel. Il faut donner tous les moyens aux jeunes. C’est comme ça qu’ils pourront progresser et atteindre le niveau mondial qui est très exigeant. Comme les Britanniques, on a aussi nos traditions. Il est primordial de croire en nos capacités de retrouver cette notoriété et essayer de faire cela dès 2024. L’Etat a toujours mis les moyens financiers. Mais il faut des gens qui mettent en place une stratégie sportive vraie et continuelle. J’ai eu l’honneur d’être ministre délégué. Mais cela avait coïncidé avec la pandémie du Coronavirus. Une interruption de deux ans coûte cher. Aux Etats-Unis et en Europe, les athlètes étaient dépistés et pouvaient s’entraîner. Les infrastructures n’étaient pas fermées pendant longtemps. Chez nous, les athlètes s’entraînaient chez eux. Sans suivi. La condition physique avec les autres n’est tout simplement pas comparable. A partir de là, le retard était difficile à combler. Et je tiens à dire que donner une bourse pour un stage d’un mois puis ne pas en faire pendant 2 ou 3 mois n’est pas bénéfique pour l’athlète. Cette cassure est fatale».

Deux athlètes sauvent l’honneur
Un soulagement pour les Algériens qui assistent à une remontée spectaculaire de deux athlètes aux dossard frappés des couleurs nationales. Ce soulagement nous vient du 800 m, ou l’Algérien Djamel Sedjati passe à un 1 centième de son meilleur temps de saison, juste derrière le spécialiste du 800 m, le polonais Mateusz Borkowski. Dans la série suivante, le n°3 mondial, Sedjati derrière une poignée de coureurs, réussit à remonter à la 2e place (1’47»87), derrière Alex Kipngetich (1’47’’63) et devant Saul Ordonez (1’47’’97). Il décroche ainsi sa qualification en terminant à la deuxième place de la troisième série avec un chrono de (1:47.87). Accompagné dans cette performance par son compatriote Slimane Moula, celui-ci a validé son ticket pour les demi-finales du 800 m des Championnats du monde 2023. A l’issue des séries de qualification courues mardi à Budapest (Hongrie), les trois premiers des sept séries en plus des trois meilleurs temps se sont qualifiés aux demi-finales du 800 m, prévues jeudi à partir de 19h50 (heures algériennes). En revanche, le troisième algérien engagé dans les séries du 800 m, Mohamed Ali Gouaned, rate, quant à lui, la qualification en terminant à la sixième place de la première série avec un temps de (1:49.16).
H. Hichem

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