Opérateurs et particuliers concernés par l’assurance

Catastrophes naturelles

Les risques liés au changement climatique, à travers les événements météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations…), mais aussi les autres risques naturels (séisme, invasions acridiennes…) et technologiques industriels (incendies, explosions…), c’est-à-dire les risques majeurs qui se posent aux acteurs économiques autant qu’aux particuliers

Dans les zones à risque élevé, l’exigence de se couvrir par une assurance adéquate pour faire face aux dépenses financières, qui peuvent être énormes, entraînées par les sinistres, est une nécessité. La loi algérienne a identifié 17 risques pour lesquels a été mis en place un système d’assurances dont l’assurance contre les catastrophes naturels (CATNAT). Bien que la CATNAT, soit obligatoire, sa part est de 2%, du marché des assurances en Algérie, selon les estimations des spécialistes. L’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (CATNAT), rendue obligatoire juste après le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003, est encore marquée par de grands retards dans les souscriptions aux contrats. La loi ne prévoit pas de mesures coercitives en cas de non respect de la disposition d’obligation, alors le citoyen ne sent pas contraint de le faire. L’Etat continue parfois à prendre en charge les dégâts en indemnisant les sinistrés après les catastrophes naturelles. Alors les gens non seulement pensent être à l’abri de telles catastrophes, mais si par malheur elles surviennent savent que l’Etat est là pour les indemniser et venir à leur secours. Conséquence, d’importantes ressources financières sont mobilisées par l’Algérie pour réduire les effets des catastrophes et indemniser les victimes. Pourtant, le président de l’Union générale arabe des assurances (UGAA), Al-Assad Zerrouk, qui était à Oran en juin 2022, trouvait que l’expérience algérienne «pionnière» dans le domaine de l’assurance contre les catastrophes naturelles est «un exemple à suivre» pour les pays arabes, en faisant constater que l’Algérie était le premier pays arabe à mettre en place un système d’assurance contre les catastrophes naturelles. Les spécialistes algériens, eux, mettent l’accent sur l’importance de la révision de loi sur les assurances pour réduire les charges financières supportées par l’Etat. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a fait savoir, en mai dernier, à Boumerdès, à l’ouverture du colloque international «Réduire le risque sismique : gouvernance et prospective», organisé par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, que les dépenses publiques destinées à faire face aux catastrophes en Algérie, notamment les inondations, les séismes et les feux de forêt ont dépassé une moyenne de 225 millions de dollars/ans durant les 15 dernières années. Dernièrement, en juin, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural avait mis en place une cellule de veille pour recenser et évaluer les dégâts liés aux inondations, afin d’indemniser les sinistrés, «dans les plus brefs délais, dans le but de préserver les capacités de production agricoles et animalières». En dépit des efforts en matière de sensibilisation et de communication qui sont faits, la souscription d’une assurance Catnat n’est pas encore un réflexe bien ancré ni chez les opérateurs économiques, ni chez les particuliers. Tout au long de la campagne moisson-battage 2022-2023, des Journées de vulgarisation ont été organisées par la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), au profit des agriculteurs, en tant qu’assureur-conseil de proximité, afin de les sensibiliser sur l’importance de l’assurance agricole pour protéger leurs revenus et leurs cultures. La CNMA s’est engagé à accompagner les agriculteurs, particulièrement les jeunes ouverts aux pratiques modernes, en leur proposant une panoplie de produits d’assurances agricoles qui réduisent les répercussions des risques et leur impact sur les rendements, notamment les produits qui concernent les aléas climatiques à caractère calamiteux, tel que les inondations, le gel, le sirocco sur les cultures céréalières et les autres spéculations telles que les cultures arboricoles, viticoles, maraîchères et autres. Lors de ces Journées de vulgarisation, les directeurs des caisses régionales ont même offert aux assurés, à titre gracieux, des mesures d’accompagnement à savoir, des extincteurs comme moyen de prévention contre les incendies. Ils ont également procédé à la distribution des décisions d’indemnisation aux agriculteurs dont les récoltes ont été endommagées par la grêle.

Samira Takharboucht