Le déclin inexorable de l’influence de l’UE

Afrique

Les derniers développements dans le Sahel prouvent que l’influence européenne dans la région est beaucoup moins importante que ne l’estimait l’UE, a affirmé le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, avant une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE dans la ville espagnole de Tolède, note l’agence de presse TASS.«Les évènements en Afrique, notamment au Sahel, devraient être pour nous un signal d’alarme. Des drapeaux russes sont brandis et des chansons anti-françaises se font entendre au Niger, ce qui montre que notre soft power, notre influence est bien moindre que ce que nous pensions», a-t-il indiqué. Selon lui, l’Union européenne doit reconsidérer sa vision des relations avec les pays africains. «Nous avons toujours recours à un ton trop arrogant», a déploré le ministre. Des militaires nigériens se sont rebellés fin juillet et ont annoncé la destitution de Mohamed Bazoum. Ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani, qui a dirigé la garde présidentielle, et formé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Les dirigeants de la Cédéao ont décrété des sanctions contre les rebelles et ont exigé la libération de Mohamed Bazoum, menaçant d’avoir recours à la force. L’UE a formulé son plein soutien à Mohamed Bazoum et appelé au «rétablissement de l’ordre constitutionnel».
Au Gabon, des hauts gradés militaires ont annoncé le 30 août à la télévision nationale avoir pris le pouvoir. Il y a parmi eux des représentants de la garde républicaine, des services de sécurité, de l’armée et de la police. Ils ont annulé les résultats de la présidentielle du 26 août remportée par Ali Bongo Ondimba qui briguait un troisième mandat. Les militaires ont déclaré que le président était «assigné à résidence entouré de sa famille et de médecins». Ali Bongo Ondimba a enregistré un message vidéo confirmant être détenu par les militaires dans sa résidence présidentielle.
Le général Brice Clothaire Oligui Nguema, nommé chef de l’État par les organisateurs du coup d’État militaire au Gabon pour une période de transition, a ordonné la reprise et la continuité de tous les services publics du pays, indique le communiqué du représentant des militaires, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. Selon le communiqué cité par l’AFP, M. Nguema «a chargé tous les secrétaires généraux, cabinets ministériels, directeurs généraux et toutes personnes chargées d’assurer immédiatement la reprise effective et la continuité de tous les services publics».
Un groupe de hauts militaires gabonais a annoncé plus tôt à la télévision nationale qu’il avait pris le pouvoir.
Les rebelles comprennent des représentants de la garde républicaine dirigée par Brice Clotaire Oligui Nguema, du service de sécurité, de l’armée et de la police. Les putschistes ont annulé les résultats des élections du 26 août, remportées par le président gabonais Ali Bongo Ondimba, pour qui c’était le troisième mandat.
Le chef de l’État actuel et les représentants de son administration ont été placés en état d’arrestation. M. Nguema prêtera serment en tant que président de transition du Gabon le 4 septembre.n