L’Algérie déterminée à tenir ses objectifs

La crise au Niger fait redouter un effet domino sur l’économie africaine

L’Algérie a réalisé, ces trois dernières années, des progrès notables dans le domaine du commerce extérieur et compte maintenir cette dynamique.  Dans sa nouvelle stratégie en matière du commerce extérieur, le Gouvernement vise à impulser l’investissement étranger dans le pays, à diversifier, augmenter la production nationale et explorer de nouveaux marchés extérieurs, ciblant, particulièrement, le marché africain. Un marché difficilement accessible en raison des conflits politiques qui durent depuis des années et la multiplication, ces dernières semaines, des coups d’Etat les pays africains (Niger, Gabon), mais très porteur.

L’Etat algérien est conscient que si les conflits politiques en Afrique subsaharienne et l’Afrique centrale s’éternisent, ils auront un impact durable, irréversible et dommageable pour tout le continent. La crise au Niger, actuellement, remet à nouveau sévèrement en question les efforts et les acquis économiques des autres pays africains. Une crise de plus à surmonter. Un effort mutuel est nécessaire. Soucieuse de maintenir la paix et la stabilité économique de l’Afrique, l’Algérie intensifie ses actions en faveur d’un règlement pacifique des conflits politiques au Niger, voisin. Le pays craint la pression migratoire et l’aggravation de la crise humanitaire et économique dans la région.

Ce conflit, entre autres, risque d’affecter l’activité commerciale intra-africaine, le fonctionnement de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la réalisation des projets d’investissements et le développement du continent. La Zlecaf devrait faire émerger un marché de 1,27 milliard de personnes (consommateurs) et encourager la consommation des produits locaux, se passant progressivement des importations. C’est l’objectif de l’Algérie qui tente, malgré les divergences sur le continent, de remédier aux problèmes infrastructurels, structurels et organisationnels à son niveau pour participer à la redynamisation du commerce africain.

A pied d’œuvre depuis deux ans, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations ne cesse de réaffirmer son engagement en faveur de développement de cette zone commerciale à travers la mise en œuvre de divers mécanismes et dispositifs de soutien aux investisseurs nationaux et étrangers souhaitant exporter leurs produits vers le vaste marché africain. L’objectif est de stimuler la compétitivité, améliorer la chaîne de valeur régionale et accélérer l’intégration économique et commerciale africaine. Actuellement, la tâche s’avère ardue.

Le pays s’est fixé des objectifs ambitieux, mais des obstacles subsistent. L’insécurité et la menace de conflit militaire au Niger pourrait exacerber la crise économique et alimentaire dans la région et accentuer le banditisme frontalier. L’Algérie qui plaide pour le dialogue politique met en garde contre les conséquences « irréversibles » d’une intervention militaire au Niger. Ceci pourrait coûter cher à l’Afrique qui a plutôt besoin de financer son développement. La fermeture des frontières affecterait les échanges commerciaux avec ce pays et d’autres pays africain, ce qui causerait une flambée des prix des produits alimentaires, les pénuries et aggraverait la pauvreté de la population.

Le soir du coup d’Etat militaire au Niger, les putschistes avaient, pour rappel, fermé les frontières avec les pays limitrophes (Algérie, Libye, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso), avant de les rouvrir à nouveau, sauf qu’en cas d’intervention militaire, le Niger, riche en uranium, sera isolé de tous. La région du Sahel, en proie au terrorisme, ne peut supporter une nouvelle guerre qui anéantirait tous les efforts et progrès des autres pays pour la paix et le développement économique de la région. Départ massif des entreprises étrangères et déclin du commerce frontalier.

L’Algérie est l’un des principaux fournisseurs du Niger en divers produits et projetait d’ouvrir une zone franche avec le Niger pour stimuler les échanges commerciaux et renforcer la présence de l’entreprise algérienne dans ce pays. Le président de la République avait donné des instructions pour aller plus vite dans la réalisation de ces projets. L’Algérie a toujours plaidé pour des actions internationales concrètes et pratiques pour soutenir le développement économique de l’Afrique, insistant sur l’impératif de restructurer ou d’effacer la dette des pays en crise. L’Algérie a déjà effacé la dette de 14 pays africains et s’engage à poursuivre ses efforts en faveur du renforcement de l’intégration économique africaine, mais surtout en faveur de la stabilité politique du continent.

Samira Tk