Le pétrole enregistre un niveau record à 88,99 dollars

Risque de nouvelles coupes de l’OPEP+ effraient les acteurs du secteur

Le baril de Brent dépasse la barre des 88 dollars, atteignant le plus haut niveau depuis des mois. Ce rebond s’explique par l’éventuelle reconduite par les pays membres de l’Organisations des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs alliés de leur stratégie de réduction pour le mois d’octobre, le coup d’Etat au Gabon et la baisse des réserves de pétrole brut américaines. Les prix risquent de connaître de nouveaux sommets, selon de nombreux analystes qui redoutent le blocage des sites de production de l’or noir par les putschistes gabonais, alors que les craintes concernant le repli de la demande chinoise se dissipent, progressivement, grâce aux mesures d’urgence de soutien au secteur immobilier prises par les autorités chinoises et les créanciers du groupe immobilier Evergrande, éloignant le risque de faillite. Signe d’une éventuelle reprise de la demande chinoise, dans un contexte de baisse marquée de l’offre.
« Les attentes d’une prolongation des réductions de l’offre se sont cumulées à une impressionnante réduction des stocks aux États-Unis, qui a révélé une forte demande à l’approche du week-end de Labor Day », a expliqué, l’analyste chez Finalto, Neil Wilson, cité par le site spécialisé, leprixdubaril.com, reprenant, également, les explications de Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank qui estime que « ce niveau de prix donnerait théoriquement à l’Arabie saoudite la possibilité d’annuler au moins une partie de sa réduction volontaire de production d’un million de barils par jour ». C’est-à-dire, la hausse des prix du pétrole pourrait inciter les saoudiens à renoncer à la baisse individuelle de leur production de l’or noir.

Ce qui est peu, probable, compte tenu de la déclaration récente du vice-Premier ministre russe Novak qui a assuré, selon la même source, que « la Russie et les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) sont tombés d’accord sur de nouvelles réductions de production ».
Redoutant l’aggravation de la crise énergétique à l’approche de l’hiver et une hausse délibérée des prix du carburant, les analystes, économistes et investisseurs sont contre la prolongation des réductions. « La plupart des acteurs du marché et des analystes supposent également que les réductions seront prolongées », a indiqué Mme Lambrecht. Elle estime, toutefois, que la Russie et l’Arabie saoudite seraient plutôt « prudents » et ne vont pas augmenter leur offre. L’OPEP+ a réduit son offre sur le marché mondial au plus bas niveau, jamais vu.
Cette situation inquiète les analystes financiers ainsi que les investisseurs qui surveillent de près l’évolution de la demande et des prix du pétrole sur le marché, dans un contexte international très tendu. Selon les analystes de S&P Global Commodity Insight, cité par la même source, aucun accord commun des pays membres de l’Opep+ n’a été convenu.
Rabah Mokhtari