Un rapprochement américain face à un éloignement des BRICS

Alger, Washington, crise au Niger et lutte antiterroriste en Afrique

,Depuis que le bloc de l’Est du monde, voire les pays membres des BRICS ont refusé la candidature de l’Algérie pour devenir un membre à part entière au sein de cette future force multipolaire, le bloc de l’Ouest du monde, voire l’Occident et plus précisément, les États-Unis, est en train de tenter un rapprochement géostratégique avec Alger. Plusieurs indices

Désagréable comme événement, le 24 août dernier, les cinq pays membres des BRICS, qui sont respectivement le Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, avaient dressé les noms des six pays nouveaux membres du Groupe multipolaire, et bizarrement et à la grande surprise des observateurs et spécialistes des questions géopolitiques et également des macroéconomies, le nom de l’Algérie ne figurait pas à la liste, pourtant, il s’agit d’un futur géant africain et toutes les perspectives l’indiquent avec force et dans la logique. Ce revers pour Alger et aussi un revers plus cuisant pour le BRICS et les dirigeants des pays puissants, principalement la Chine et la Russie, en savent beaucoup, mais lorsqu’il s’agit d’utiliser et de recourir au véto par un des membres du même Groupe, les plus forts deviennent les plus faibles et ne peuvent agir positivement. Il semble que des influences géopolitiques ont soufflé sur la candidature d’Alger. Peut-on faire confiance à un futur Groupe multipolaire qui se présente comme une alternative juste et justiciable face à l’autre bloc ? L’avenir nous le montrera sûrement. Cette frustration ressentie par Alger, voire comme une sorte de trahison surtout, que l’Algérie avait démontré, auparavant et à travers de multiples occasions et événements internationaux, sa puissance géopolitique et géostratégique, sans parler de sa position géographique indomptable sur le plan géoéconomique, a été profondément étudiée par les architectes aguerris de la politique extérieure de l’Algérie. La réaction algérienne après ce refus des BRICS, a été à la hauteur. Les déclarations, il y’a quelques jours seulement, faites par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, vont droit au but et indiquent la poursuite des efforts d’Alger pour sa grande marche vers la modernisation, mais prend acte, aussi et en revanche, de ceux qui ont tourné leurs dos au moment de vérité. L’Algérie, cette future géante africaine, possède d’autres alternatives et d’autres choix que l’adhésion aux BRICS. Sur ce plan, il est intéressant de parler sur ce rapprochement, qui se fait en douceur et pas vraiment discret, entre Alger et Washington. D’ailleurs, les deux pays vont organiser un sommet sur le terrorisme en Afrique, un événement inédit dans le Continent noir et à l’échèle planétaire. Cette information a été rapportée par le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, lors d’un communiqué officiel destiné pour les autorités suisses en raison des accusations totalement mensongères portées par un tribunal suisse contre l’ex-général de l’Armée nationale populaire, Khaled Nezzar, l’accusant de génocides et de crime de guerre. Une autre propagande et un autre complot européen flagrant, qui nous rappelle les années de la décennie noire, où les tribunaux suisses et français avaient terriblement surchargés les généraux de l’ANP de toutes sortes d’accusations, le but était, à cette époque, de déstabiliser l’Algérie sur le plan géopolitique et permettre une vie ajoutée au terrorisme pour qu’il arrive à détruire toute une économie algérienne. C’est à travers toutes ces expériences que, l’Algérie d’aujourd’hui, voire l’Algérie nouvelle, ne peut tomber, à nouveau, dans le piège des fausses accusations et fausses informations. Après cette nouvelle pièce théâtrale et épisode infinie, devenant même ridicule et flagrante, de la justice suisse, la réplique d’Alger était forte, audace et à la hauteur d’un pays souverain, puissant, démocratique, libre avec ses institutions constitutionnelles. Alger est allée, cette fois-ci et pour la dernière fois, il semble ça, droit au but, allant jusqu’à même soulever l’avenir des relations entre l’Algérie et la Suisse, une mise en garde juste et amplement logique. Officiellement, les autorités suisses disent qu’elles ne peuvent rien faire puisque la Justice, dans leur pays, jouit d’une indépendance juridique et loin de subir des pressions des pouvoirs politiques, mais en réalité et bien au contraire, la Justice dans certains pays européens et c’est le cas de la Suisse, obéissent à des agendas purement géopolitiques et géostratégiques. Derrière la belle vitrine se dissimule des intentions inavouables. L’objectif recherché est de ne jamais laisser tranquille le développement de Algérie, ni permettre à l’État algérien ni à son armée de forger une puissance économique et militaire algérienne, et c’est par des accusations mensongères et totalement montées de toutes pièces visant son armée et ses politiciens que l’image de l’Algérie va se ternir, croient ces demeurés de Suisses et de Français.

Alger, Washington
et le grand rapprochement géostratégique

La récente visite officielle effectuée, il y a trois semaines, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, aux Etats-Unis, dans le cadre d’une rencontre importante avec son homologue américain, Antony Blinken, notamment et concernant la crise au Niger, au lendemain du coup d’Etat des militaires putschistes contre le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, le rôle des deux pays, Algérie et Etats-Unis, a été décisif dans le maintien de la paix et le refus d’une intervention militaire étrangère. Une convergence totale dans les points de vue des deux pays par rapport à la crise de Niamey et une confiance admirable entre Alger et Washington sur le travail commun pour le désamorçage de la crise nigérienne, ont été engagées entre l’Algérie et les Etats-Unis. Cela a créé une sorte de rapprochement politique et sécuritaire entre algériens et américains, poussant même les deux pays à la décision d’organiser ensemble un sommet sur le terrorisme en Afrique, qui devait être tenue à Alger. Durant son séjour à Washington, en août dernier, le chef de la diplomatie algérienne avait rencontré, également, des hommes d’affaires américains ainsi que le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Maison-Blanche, Brett McGurk. Ces rencontres ont confirmé la solidité du partenariat entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique, mettant en particulier en évidence les attentes des deux parties et leur volonté de travailler à l’approfondir davantage dans le contexte des futurs défis bilatéraux, politiques et économiques, afin de maximiser leurs intérêts communs et d’incarner leur engagement mutuel à contribuer à résoudre les conflits et à diffuser la sécurité et la stabilité. Des rencontres importantes qui divulguent un renforcement et rapprochement entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique. Mieux, une feuille de route a également été convenue, comprenant de nombreuses étapes visant à renforcer le rapprochement et à mettre en lumière l’importance du partenariat stratégique entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique, notamment un projet de visite que les membres de ce groupe devraient effectuer en Algérie en novembre prochain, ainsi que l’organisation d’une conférence à Washington bientôt sur la coopération algéro-américaine dans le domaine de l’énergie et une conférence sur le partenariat entre les deux pays dans le domaine de l’industrie. Un rapprochement algéro-américain qui se profile davantage et au fil des jours qui passent. Cela nous emmène tout droit à parler du prochain travail qu’attend l’Algérie et les États-Unis aux côtés de trois autres pays, au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, comme membres non-permanents. Une grande responsabilité à laquelle l’Algérie affiche déjà de grandes ambitions pour un monde plus meilleur et plus équitable. Les américains comme les algériens, les deux ont affiché leurs volontés d’un rapprochement encore plus osé et jamais atteint par les deux pays, le nouvel ordre mondial a fait basculer les prévisions des pays puissants, et l’émergence de nouveaux pays, tel que l’Algérie qui se positionne dans un continent très sollicité, a poussé les États-Unis à opter pour Alger. Est-ce le début d’une conquête du bloc de l’Ouest ? L’Algérie à des alternatives après le refus des BRICS, y compris la conquête de l’Afrique, un futur grand marché mondial très prometteur pour Alger.

Sofiane Abi