Une rentrée sociale difficile !

Inflation des produits alimentaires et des affaires scolaires

Comment gérer l’inflation ainsi que les pénuries de certains produits de base ? C’est un dilemme récurrent pour l’Etat. En dépit des mesures multiples prises par le Gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des Algériens, le moral des ménages est toujours au plus bas. La peine est double pour le consommateur qui fait face à une hausse « excessive » des fournitures scolaires, mais aussi à celle de plusieurs produits alimentaires, majoritairement subventionnés par l’Etat. Son budget est insuffisant pour couvrir ses dépenses mensuelles, boucler la fin du mois et satisfaire ses besoins essentiels. Les dépenses des gens explosent durant le mois d’août et de septembre. Fin des vacances d’été, il faut se préparer pour la rentrée. Et ça coûte cher.

Affectés par la hausse des prix vertigineuses des fournitures scolaires, du riz, des légumineuses et de plusieurs autres produits de large consommation, les consommateurs algériens n’hésitent pas à le faire savoir sur les réseaux sociaux. Confus, ils ne savent plus, toutefois, qui blâmer dans une telle situation : la spéculation, la sécheresse, le manque de contrôle ou la hausse des cours des produits alimentaires et de matières premières à l’international ? Toutes ces raisons sont impliquées dans l’aggravation de l’inflation dans le pays, pourtant, l’Etat a mobilisé tous les moyens nécessaires pour remédier à cette situation. Lutter contre les pénuries et l’inflation.
Ce qui est sûr, l’inflation durera autant de temps que les raisons qui la déclenche. La pression inflationniste affecte négativement la qualité de vie du citoyen, mais surtout la croissance économique du pays. L’Algérie subit, certes, les effets négatifs et permanents de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, mais l’impact est aussi durable au niveau national, malgré les dispositifs d’aide et de soutien mis en œuvre par l’Etat.
Cette conjoncture a profité, particulièrement, aux spéculateurs, aux importateurs et commerçants « véreux » qui ne respectent aucune loi. Le consommateur, pris souvent de panique, est la principale victime de cette situation. Pris dans cette spirale inflationniste, le citoyen, mal loti, a du mal à remplir son panier alimentaire et se passe de plus en plus de certains produits et ne garde que le nécessaire. Certains produits de base sont devenus inaccessibles à une majeure partie des Algériens, ce qui aggrave le problème des inégalités sociales.

Les médias ne cessent d’alerter sur l’impact de l’inflation chronique sur le bien-être des ménages, mais aussi sur l’économie nationale. Ces dernières semaines, les réseaux sociaux sont inondés de vidéos dénonçant la hausse « vertigineuses » des prix du riz, de lentille, de l’haricot blanc, mais aussi des œufs, de la viandes, blanche et rouge, des fruits et légumes… En plus de l’inflation, le manque des légumineuses sur les étagères des supérettes est très visible.

Une pénurie orchestrée, selon certains, par les spéculateurs qui stockent ces produits, privant le consommateur d’un produit largement présent dans son assiette. L’inflation empêche les foyers les plus modestes d’avoir accès à leur alimentation habituelle. Et le coeur du problème, c’est le coût trop excessif de ces produits, dont le prix a été préalablement fixé par l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC) le distributeur exclusif de ces produits de base, ou autrement dit par leur rupture sur le marché, ce qui contredit les déclarations des autorités locales qui ont rassuré, récemment, le consommateur quant à la disponibilité du riz et des légumineuses sur le marché.
Un fardeau de plus lourd à supporter par les citoyens, notamment, contraints d’acheter les affaires scolaires qu’importe le prix. La rentrée sociale s’annonce très difficile, malgré les efforts déployés par l’Etat en faveur du pouvoir d’achat des Algériens. Ce qui est sûr … Comme chaque année à la même période, le scénario recommence.
L’Etat devrait-il changer de stratégie de lutte contre l’inflation et les pénuries ? Doit-il durcir davantage la législation pour barrer la route aux spéculateurs ? Rappelons que l’Etat mène depuis des mois une bataille contre les vendeurs qui stockent ou accumulent les produits alimentaires, provoquant la pénurie et la hausse des prix des aliments. Des prix impossibles à esquiver. Le prix d’un kilo de riz dépasse largement les 350 dinars, alors que l’OAIC a fixé son prix à 160 DA/kg pour le consommateur. Sur les étagères, le prix a doublé. Idem pour les lentilles vendu le kilo à 430 dinars au lieu de 280 dinars (prix OAIC). Les autorités doivent-elles dans ce cas exiger l’affichage des prix sur les produits par les entreprises, une règle jamais respectée, et accélérer, en parallèle, la numérisation du commerce ainsi que le paiement électronique pour une meilleure traçabilité ?

Samira Tk