Haut fait d’arme dans la Guerre de libération

Histoire : bataille «Djebel Menaouer»

La bataille de «Djebel Menaouer», qui a lieu le 5 septembre 1957 dans la wilaya de Mascara, est un des plus importants hauts faits ayant marqué la Guerre de libération nationale dans la région, compte tenu des lourdes pertes subies par l’armée coloniale française.

Dans un témoignage enregistré par la direction locale des moudjahidine et ayants droit, le défunt moudjahid Ali Hellali, qui a participé à cette bataille, indique que cette dernière fait suite à une tentative de l’armée française de se réhabiliter après trois défaites dans la région face à l’Armée de libération nationale (ALN) au mois d’août.
Les forces coloniales dans la région s’apprêtaient à une opération de ratissage près du mont El Menaouer. Deux katibat (compagnies) de l’ALN, dirigées par les moudjahid Si Mohamed et Si Redouane furent assiégées par l’armée coloniale et n’eurent aucun autre choix que d’atteindre Djebel Menaouer pour se positionner.
La tâche de diriger les deux compagnies fut alors confiée au moudjahid Si Redouane, commandant d’une troisième compagnie dans la zone 6 de la wilaya V historique, qui a donné l’ordre aux moudjahidine de se diriger vers le sommet du mont Menaouer pour pouvoir se positionner et contrôler les mouvements des unités de l’armée coloniale française.
Les combattants algériens ont ainsi très vite gagné du terrain, malgré le recours de l’armée française aux avions et à l’artillerie, a-t-on affirmé.
Le 5 septembre 1957 vers 13 heures, le moudjahid Si Redouane ouvrit le feu sur un hélicoptère français et réussit à l’abattre avec tous ses passagers, dont un officier au grade de colonel, créant le désarroi dans les rangs des troupes françaises contraints de se replier, selon le même témoignage.
Les deux compagnies de l’ALN réussirent à échapper au siège et les moudjahidine portèrent les blessés sur leurs épaules et sur leurs dos. Le héros moudjahid Si Redouane était parmi les blessés, atteint par des bombes de napalm, dont l’utilisation est interdite en vertu des traités internationaux, larguées par l’armée française pour repousser les attaques des moudjahidine.
L’armée coloniale a subi, au cours de cette bataille, de lourdes pertes (650 soldats tués et un nombre important de blessés, en plus de l’abattage de six avions et autres équipements).
Dans cette bataille, 69 moudjahid sont tombés au champ d’honneur, et 23 autres ont été blessés par les bombes de napalm en majorité, évoque la direction des moudjahidine, qui a ajouté que le moudjahid Si Redouane a été évacué vers le douar « El Anatra » dans la wilaya de Mascara. Il mourut plus tard en martyr suite à son arrestation par les forces coloniales.
La direction locale des moudjahidine et ayants droits organise, en partenariat avec le Musée du moudjahid de la wilaya, depuis le début d’année en cours, des visites guidées aux lieux de batailles dans la région, dont celle de Djebel Menaouer, au profit des élèves des trois paliers de l’éducation, des étudiants universitaires et des stagiaires des centres de formation professionnelle, pour faire connaitre ces épopées aux nouvelles générations.

R.C.