Un environnement propre pour l’école

La promesse des autorités

Dans une semaine, le mardi 19 septembre 2023, les élèves reprendront le chemin qui les mènera à leurs établissements d’enseignement pour rejoindre leurs classes et entamer l’année scolaire 2023-2024. Ils ont été précédés par le personnel administratif et le personnel enseignant qui ont commencé à travailler respectivement les dimanches 27 août et 3 septembre 2023. La particularité de cette rentrée est qu’elle a fait l’objet d’une préparation spéciale, puisque pour la première fois, à l’échelle nationale et avec une médiatisation exceptionnelle, des campagnes de volontariat ont été organisées partout sur le territoire national pour « assainir » l’environnement des établissements scolaires sur le thème « Rentrée scolaire dans un environnement propre ». La télévision a montré des images des opérations de nettoyage et d’embellissement qui ont mobilisé les élèves et leurs parents ainsi que le personnel éducatif et des associations dont les comités de quartiers. Est-ce que cet élan d’écocitoyenneté va s’arrêter une fois la rentrée effectuée ?
Le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables appelle à poursuivre tout au long de l’année la campagne nationale de nettoyage des différents établissements d’éducation et d’enseignement. Il rappelle qu’en application des instructions du Premier ministre, relatives aux préparatifs de la rentrée scolaire, universitaire et de formation 2023/2024, sous le slogan « Rentrée scolaire dans un environnement propre », le ministère de l’Environnement avait adressé « une correspondance urgente aux directeurs de l’Environnement de wilaya en vue de coordonner avec leurs homologues dans les secteurs de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur, pour le lancement de cette initiative ».
Les responsables concernés étaient appelés à « faire réussir cette campagne à travers l’implication de tous, en particulier les organisations de la société civile ». En fait, il s’agit moins de rendre permanente la campagne de nettoyage que de sortir de la situation de domination de l’incivisme ambiant. Depuis plus d’une vingtaine d’années, périodiquement, les autorités lancent des actions de sensibilisation en direction des citoyens, pour les inciter à entretenir la propreté de leurs cités et quartiers, avec des tentatives, toujours vaines, d’ancrer la pratique du tri sélectif des ordures. Il y a eu tellement de « campagnes de sensibilisation » dans ce domaine, depuis plus d’une vingtaine d’années, lancées, avec beaucoup de tapage, par chaque ministre dès qu’il est placé à la tête du département de l’Environnement, que l’on peut légitimement se demander ce qu’il reste à faire. Sur le terrain, c’est-à-dire dans le comportement du citoyen à l’égard de l’environnement, qui est le « critère de vérité », pratiquement rien n’a changé. Est-ce que cela va changer avec la campagne de cette rentrée scolaire ? Selon le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, le but est d’« inculquer le sens de la responsabilité environnementale à nos enfants et à nos jeunes scolarisés, afin de préserver ces établissements et leur cadre de vie, comme étant des acquis légués de génération en génération ». Le besoin de modifier les comportements, grâce à une formation à l’éco-citoyenneté, a justifié l’introduction, en Algérie, depuis octobre 2002 (il y a 21 ans !), de l’éducation à l’environnement dans les établissements scolaires de l’enseignement primaire, moyen et secondaire. A la rentrée 2004/2005, l’éducation à l’environnement a été généralisée à tous les établissements scolaires du pays. Il s’agissait alors de transmettre aux élèves des valeurs écologiques et les préparer à devenir des citoyens capables de mesurer les conséquences de leurs actes sur l’environnement. Aucun bilan de cette action n’a été fait. Les cours d’éducation environnementale que les élèves reçoivent en classe sont en contradiction avec la réalité qu’ils vivent dehors. Dès qu’ils quittent le portail de l’école pour retourner chez eux, les élèves sont agressés par toutes sortes de pollutions : les mini-décharges d’ordures parfois sur le trottoir même de l’école, les nuisances sonores provoquées par la circulation (klaxons, sirènes, sifflets, bruit des pots d’échappement des motos et des voitures) ainsi que les gaz d’échappement… Il y a une série d’interdits à imposer autour de l’école (c’est le rôle des autorités locales) et à faire respecter (c’est le rôle de la police de l’environnement).
Lakhdar A.