Objectif : Agrandir les superficies des terres cultivées à 1 million/h dans le Sud

Le plan stratégique pour le développement de la filière céréalière (2023-2028) présenté

Le schéma stratégique pour le développement de la filière céréalière pour la période 2023-2028 présenté avant-hier, à Alger en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Mohamed Abdelhafidh Henni prévoit d’«augmenter les rendements des céréales de 20 à 30 q/ha dans le Nord et d’agrandir les superficies des terres cultivées à 1 million d’hectares à moyen terme, dans le Sud du pays», selon Dr, Tarik Hartani, Coordinateur du comité de réflexion pour le développement des céréales en Algérie et directeur général de ENSA.Il est revenu, hier, dans le détail sur les principales orientations et solutions proposées pour développer cette filière, citant le manque du matériel agricole, de la main-d’œuvre agricole et le stress hydrique. Pour l’invité de la rédaction de la radio nationale, la solution se trouve «dans un matériel agricole performant et des technologies innovantes et la valorisation de tous les points d’eau, notamment les 500 retenues collinaires, pour parvenir à produire les 3 millions de tonnes de blé que l’on ambitionne». Il a insisté sur l’impératif de diversifier la semence pour un investissement agricole durable. «Il faut mener un travail de fond susceptible de la faire durer dans le temps», a-t-il recommandé. Le plan stratégique pour le développement de cette filière pour la période 2025-2028 tient compte du contexte climatique tendu et propose des solutions pratiques, effectives pour remédier à toutes les difficultés constatées sur le terrain, et pouvoir ainsi concilier durabilité et sécurité alimentaire.
De nouvelles mesures et politiques de développement de la filière céréalières étaient mises en évidences par les intervenants lors de la présentation du schéma stratégique pour le développement de la filière céréalière, particulièrement, affectée par les changements climatiques et par la guerre en Ukraine, entraînant une pénurie des céréales sur le marché mondial et une hausse de prix durable.
L’importation du blé meunier utilisé pour fabriquer plusieurs produits de large consommation, hautement subventionnés, coûte cher au Trésor public. L’Etat mène depuis plus de deux ans une véritable révolution agraire, en concentrant ses efforts sur le renforcement de l’investissement dans les filières agricoles stratégiques, l’amélioration des conditions d’exploitation du foncier agricole, la mise en place de nouvelles techniques d’irrigation. Pour faire face aux changements climatiques dont la sécheresse qui a ravagé la récolte céréalière cette année, les autorités nationales et les spécialistes dans le domaine recommandent de privilégier les variétés de céréales les plus résistantes à la sécheresse.
De nombreuses solutions ont été proposées ces trois dernières années pour encourager la céréaliculture, dans le Sud du pays, afin de développer l’offre locale, tout en valorisant et préservant la semence (le grain).
Donnant la priorité au développement de l’investissement dans cette filière et à l’élément humain. La restructuration du secteur agricole et l’orientation de la stratégie agricole vers la production céréalière ont contribué à la relance de cette filière. «La priorité est de protéger les producteurs et les investisseurs agricoles et de garantir un lancement de la saison agricole pour la filière céréalière dans des conditions favorables», a déclaré le ministre, affirmant que «plusieurs mesures avaient été prises afin de garantir le succès de la saison agricole 2023-2024, notamment dans la filière céréalière».
M. Henni a évoqué, lors de la présentation du plan stratégique pour le développement de la filière des céréales, l’impact ravageur de la sécheresse sur cette filière, soulignant à l’occasion l’impératif de garantir la disponibilité de la semence et des engrais.
«Le ministère de l’Agriculture avait effectué de nombreuses sorties sur le terrain ces derniers temps et a tenu plusieurs réunions ayant permis de prendre des mesures pour faire face à la faible pluviométrie enregistrée ces dernières années, notamment à travers «la fourniture de semences, d’engrais et le crédit R’Fig qui couvre une année, où nous avons demandé que le remboursement soit étalé sur au moins 5 ans».
Il a abordé un autre sujet très important qui est : l’assurance agricole. De nombreux agriculteurs touchés par les incendies et la sécheresse ont été indemnisés. Il a affirmé, à ce propos, que «le ministère examinait actuellement cette dernière avec la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), ainsi que l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), des experts en assurance et le Conseil interprofessionnel pour rendre l’assurance obligatoire tout en assurant le soutien de l’Etat, de 30% à 50 % afin d’ancrer la culture d’assurance, aussi bien au niveau des exploitations que pour la récolte et les producteurs». Samira Takharboucht