La grande alerte du Professeur Belhadj

Décès par overdose chez les juvéniles

La guerre infernale des drogues que subie actuellement l’Algérie aux niveaux de ses quatre frontières est d’une grande dimension géopolitique. Le Maroc, qui n’est plus a présenté en matière des drogues, puisqu’il est le premier producteur et exportateur mondial de cannabis traités, est en train de cibler, très particulièrement, l’Algérie pour tenter de créer une instabilité de sa sécurité interne.

Ex-membre du Comité national de suivie et de lutte contre la pandémie du Covid-19, chef de service médecine légale au CHU Mustapha Pacha et actuel président de l’Académie algérienne de développement des sciences médicolégales, le Professeur Rachid Belhadj, qui était hier l’hôte de la Radio algérienne n’est pas allé par quatre chemins pour donner l’alerte sur une augmentation très inquiétante et très significative de la consommation des drogues chez les franges de la société civile, surtout, sur le nombre des décès par overdose des drogues qui, selon lui, a battu tous les records, tout en reflétant, en chiffres, une hausse explosive de l’usage des drogues au pays.
«Pour le cannabis traité, nous sommes passés de 3.197 affaires traitées par la justice en 2015 à 38.280 en 2022, soit dix fois plus qu’avant, et pour les psychotropes, de 16.100 affaires en 2015 à 376.000 affaires en 2022», les chiffres parlent d’eux mêmes, indique-t-il avec regret.
«Nous essayons, en tant que médecin légiste et père de famille, d’attirer l’attention des pouvoirs publics, notamment la tutelle, depuis presque une année et demie, sur un phénomène inquiétant, celui des décès des suites de consommation de drogues», a martelé, d’emblée, le Pr Rachid Belhadj, lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaine III de la Radio algérienne pour s’exprimer au sujet des drogues et sur ses effets néfastes sur la société algérienne, le président de l’Académie algérienne de développement des sciences médicolégales a carrément tiré la sonnette d’alarme sur le nombre incomparable et considérable à la fois des morts par overdose.
Regrettant une situation déplorable, le Professeur Belhadj n’est pas allé par quatre chemins pour donner l’alerte sur la croissance infernale et très inquiétante du nombre des consommateurs des drogues et, par effet boomerang, celui des décès par overdose. «Ce qui nous fait mal, c’est que, dans la plupart des cas, ce sont des sujets très jeunes, qui ont entre 20 et 22 ans, qui décèdent», a regretté le président de l’Académie algérienne de développement des sciences médicolégales.
Indiquant avec regret que ce fléau touche toutes les franges de la société algérienne, le médecin légiste a estimé qu’«aujourd’hui, la consommation des drogues ne concerne plus les milieux défavorisés de la société civile, mais elle est passée à un stade supérieur puisque actuellement, des étudiants et des travailleurs ont rejoints la liste des catégories de consommateurs des drogues», dira le Pr Belhadj à la Radio algérienne.
Appelant à une élaboration d’une stratégie de lutte pour contrer la hausse des décès par overdose de drogues chez les jeunes personnes, notamment ceux âgés entre 20 et 22 ans, du moment qu’ils représentent le plus grand taux des décès par overdose, le Pr Rachid Belhadj, sans détour ni hésitation, a révélé une situation très préoccupante et explosive à la fois à laquelle il faut faire face, a-t-il suggéré.
«Le nombre de décès dus à la consommation de drogues et de produits stupéfiants augmente et inquiète les professionnels de la santé», ajoute-t-il sur les ondes de la Chaîne III.
Très inquiet du fait du grand changement qui s’est produit en Algérie causé par l’usage abusif et déferlant des drogues de toutes sortes, l’ex-membre du Comité national de suivi et de la lutte contre le Covid-19 a fait observer qu’«avant, on recevait des patients pour usage de cannabis ou hachich, maintenant ce sont les drogues dures comme la cocaïne, l’héroïne et d’autres substances qui sont des mélanges de plusieurs produits, ou encore la prégabaline baptisée saroukh», dira le Pr Belhadj, avant d’ajouter : «La consommation de ces substances tue», alerte le médecin légiste.
Avant de conclure son intervention à la Radio algérienne, le Pr Belhadj a rappelé la situation explosive qui prévaut à nos frontières Ouest où se trouve un narco-Etat, premier producteur mondial de cannabis «qui essaye d’inonder le marché algérien avec ces produits stupéfiants», tient-il a faire observer le spécialiste de la médecine légiste en Algérie.

Sofiane Abi