Obligation de vendre au prix affiché des produits de base

Décision prise par le ministère du Commerce en concertation avec d’autres ministères

Le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations exige, désormais, des producteurs l’affichage des prix sur les emballages des produits de première nécessité.  L’objectif de cette démarche est d’informer le consommateur sur le prix des denrées alimentaires proposées à la vente et de garantir des pratiques loyales dans les commerces. Permettre au consommateur de comparer les prix et d’acheter selon ses capacités financières. C’est la meilleure façon d’améliorer le fonctionnement et la régulation du marché intérieur.
«Plusieurs mesures sont prises pour améliorer les mécanismes de régulation du marché (…) notamment l’obligation faite aux producteurs d’afficher les prix sur les emballages des produits de première nécessité», a déclaré, hier, Samy Kolli, directeur de la Régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III.
Tout comme l’étiquetage qui informe le consommateur sur l’origine et des ingrédients des produits alimentaires, désormais, l’affichage des prix sur les emballages des produits de première nécessité, subventionnés par l’Etat est obligatoire.
Les producteurs doivent afficher une totale transparence sur les prix, régulés par les autorités nationales. Une nécessité pour lutter contre l’inflation, la spéculation, l’arnaque et la manipulation des prix, en particulier, des douze produits de large consommation recensés par les autorités, pourtant subventionnés et régulés par l’Etat. Les pouvoirs publics exigent de ce fait un affichage lisible et visible des prix sur les emballages des produits de première nécessité, ce qui signifie que le revendeur ou le vendeur ne peut pas vendre les produits sus-cités à des prix supérieurs qu’aux prix fixés par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), importateur et distributeur exclusif des produits céréaliers et des légumineuses.
Vendre au prix affiché est une obligation, a déclaré M. Kolli, affirmant que cette décision a été prise en accord par le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations en accord avec d’autres ministères.
«Le département du Commerce agit en priorité sur les circuits de distribution en se référant aux données récoltées au sein de la plateforme numérique de cartographie nationale du produit algérien», a précisé l’invité de la Radio nationale, expliquant que «cette plateforme numérique a déjà permis d’identifier douze produits de première nécessité, tels que la farine, la semoule, l’huile, le sucre, les légumes secs ou encore le lait, pour lesquels l’ensemble des unités de production et des réseaux de distribution sont répertoriés». Les données collectées ont permis, également, de «déterminer le taux de couverture de chaque producteur», a-t-il ajouté.
Le ministère de tutelle exige des producteurs d’afficher les prix des produits de premières nécessités, pour éviter des erreurs sur les prix. Il vise, dans le même cadre, la maîtrise et la régulation des réseaux de distribution en exigeant de tous les intervenants ou intermédiaires le respect des prix et les marges bénéficiaires fixés par les pouvoirs publics. Cette démarche permettra une meilleure régulation du marché, reconnaissant, toutefois, les difficultés rencontrées par l’OAIC dans la distribution des produits céréaliers et des légumineuses, expliquant que «ce n’est pas le métier de l’OAIC, qui fait malgré tout un effort avec son réseau de 538 points de vente».
Le ministère de tutelle a décidé d’«impliquer de nouveau les réseaux des grossistes des principales places commerciales, à savoir : «Sétif (1.012 grossistes), Semmar et Jolie-Vue (401), Chelghoum Laïd (59) et Mascara (47)» et «prévoit de recourir aux 70 conditionneurs identifiés à travers la plateforme ainsi que plus de 200 de leurs distributeurs pour garantir la disponibilité des légumes secs sur le marché à un prix fixé par l’Etat», a-t-il souligné, annonçant, dans ce sillage, que «la marge bénéficiaire sera également déterminée par voie règlementaire».
Samira Takharboucht