L’afflux de migrants en Europe est dû aux ingérences de l’Occident

Migration dans la région méditerranéenne

Entre juin et août, au moins 990 personnes ont fait naufrage en Méditerranée centrale, route maritime la plus dangereuse au monde reliant l’Afrique du Nord à l’Europe, comparé à 334 migrants qui avaient perdu la vie sur la même période en 2022, rapporte un communiqué de l’Agence onusienne pour l’enfance. Or, l’Unicef en a recensé une dizaine par semaine en juillet 2023, ce sont 11.600 mineurs non accompagnés qui ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et mi-septembre à bord d’embarcations de fortune, soit 60% de plus que sur la même période en 2022.
«La Méditerranée est devenue un cimetière pour les enfants. Le bilan tragique des enfants morts en quête d’asile et de sécurité en Europe est le résultat de choix politiques et d’un système migratoire défaillant», a estimé Regina De Dominicis, qui coordonne le sujet à l’Unicef. Au total, a résumé le Haut-commissariat aux réfugiés de l’Onu lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise en Méditerranée, cela porte à plus de 2.500 migrants morts ou portés disparus entre le 1er janvier et le 24 septembre, en augmentation de 50% sur un an. Devant cet état de fait La politique migratoire des pays occidentaux est pointée du doigt par le représentant permanent de la Russie auprès de l’Onu. Selon lui, l’UE ne s’occupe que des questions de migrations des Ukrainiens, ne prenant pas en compte celles des citoyens d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’afflux actuel de migrants en Europe est dû à l’ingérence de l’Occident dans les affaires d’autres États. Cette déclaration a été faite par le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité de l’Onu lors d’une réunion sur la migration dans la région méditerranéenne, convoquée à l’initiative de Moscou le 29 septembre 2023. «L’exode massif de personnes de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord vers l’Europe est une conséquence de l’ingérence irresponsable et irréfléchie des pays occidentaux, y compris des pays de l’UE, dans les affaires intérieures d’États souverains afin de les déstabiliser et de changer par la force les gouvernements non désirés. Ces pays sont les principaux responsables de ces conséquences», a noté Vassili Nebenzia. Selon le diplomate, l’Union européenne ne traite les questions migratoires qu’en relation avec les Ukrainiens». Les citoyens des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ne peuvent donc manifestement pas compter sur un niveau similaire de solidarité et en général, d’humanité de la part des Européens. «Il est temps que Bruxelles cesse de blâmer des contrebandiers pour la mort des gens et prenne ses responsabilités, plutôt que de se contenter d’exprimer des regrets pour la mort d’un énième groupe de migrants et de réfugiés», a avancé M. Nebenzia. Depuis le début de l’année 2023, plus de 2.500 migrants africains se sont noyés ou ont disparu en mer Méditerranée alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe. C’est ce qu’a fait savoir Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à New York. Entre janvier et mi-septembre 2023, ce sont plus de 11.600 enfants qui ont traversé la Méditerranée centrale pour se rendre en Italie sans leurs parents. Cela représente une augmentation de 60% par rapport à la même période l’année dernière, où environ 7 200 mineurs non accompagnés ou séparés avaient effectué la dangereuse traversée, affirme-t-on . Le nombre d’arrivées a atteint son maximum avec 4 800 personnes arrivées en une seule journée dans l’ile de Lampedusa. Les enfants qui entreprennent seuls ces voyages éprouvants embarquent souvent dans des canots pneumatiques surchargés ou dans des embarcations de pêche, inadaptées aux mauvaises conditions météorologiques. L’absence de capacités de recherche et de sauvetage coordonnées et adéquates à l’échelle régionale aussi, la guerre, l’exploitation, la violence, la pauvreté et la menace climatique sont parmi les principales raisons qui poussent les enfants à fuir seuls leur pays d’origine. En quête de sécurité, de paix, de protection, d’une meilleure éducation et d’opportunités, ils fuient des situations extrêmement difficiles dans leur pays, qui mettent leur vie en danger. Certains sont séparés de leur famille en chemin ou tentent de rejoindre leurs parents ou d’autres membres de leur famille dans le pays d’arrivée. Entre juin et août de cette année, au moins 990 personnes, dont des enfants, sont mortes ou ont disparu alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée centrale, soit trois fois plus qu’au cours de la même période l’été dernier, où au moins 334 personnes avaient perdu la vie. De nombreux naufrages ne laissent d’ailleurs aucun survivant et un grand nombre des victimes ne sont pas enregistrées ; ce qui signifie que le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Les enfants qui survivent à leur exil sont d’abord détenus dans des centres communément appelés hotspots avant d’être transférés dans des structures d’accueil généralement closes et limitant leurs possibilités de déplacements.
Plus de 21.700 enfants non accompagnés se trouvent actuellement dans ces centres en Italie, contre 17.700 il y a un an, informe-t-on auprès de cet organisme.
Oki Faouzi