«Les entraîneurs qui inventent et créent, apportent de la fraîcheur au football»

David Bettoni (ancien adjoint de Zidane) :

,Dans cette troisième et avant-dernière partie, on retrouve comme par hasard les mêmes effets qui caractérisent le football national, c’est d’ailleurs pour cette raison que les spécialistes et les internationaux du foot, mettent l’accent sur la formation.

Les cas d’exemples ou cas d’école, à chacun de choisir son qualificatif sont exprimés dans cette riche et intéressante interview que nous proposons dans notre édition. Il dit s’intéresser à tout ce qui gravite autour du football, a l’expérience des coaches, aux responsabilités d’un entraîneur, à la relation joueurs- entraineurs…

«Je m’inspire de tout ce que je vois»
«Je regarde tout le monde, que ce soit Simeone, Klopp, Zidane, Guardiola ou même l’entraîneur de mon fils. Je n’ai pas de modèle.» Il raconte comment il s’est enrichi de l’expérience des autres. «Au début, je me suis inspiré de Mourinho, car on avait un parcours similaire. J’ai voulu me convaincre que je pouvais diriger une grande équipe. J’ai bien aimé la philosophie de Guardiola ou de Bielsa, des entraîneurs qui inventent et créent. Ils apportent de la fraîcheur au football. Je m’inspire de tout ce que je vois. J’ai été autodidacte dans le foot. Je regarde, je synthétise, je m’adapte. Je me suis construit grâce à ce que j’ai vu et grâce à mon ressenti footballistique.»
La différence entre adjoint et le numéro un la responsabilité, il l’assume, pour lui, il n’existe qu’une seule manière d’avancer et de réussir, c’est savoir prendre des responsabilités. «C’est ce dont j’ai envie aujourd’hui. Je ne vais pas changer ma manière d’entraîner. Je sais exactement ce que veut entendre un joueur. Je sais exactement comment fonctionne un président. Je pense avoir une qualité importante pour un entraîneur : je suis très résistant à la pression». Des propos qui illustrent sa personnalité. Pour «Être numéro un, c’est prendre mes responsabilités. Je sais faire progresser mes joueurs. Et j’aime qu’ils progressent. On est là pour ça. Je veux apporter ma touche personnelle sur une équipe. Je ne veux pas aller n’importe où. Je veux signer dans un club qui me correspondra parce que je veux aussi transmettre des émotions».

Je veux être entraîneur pour ces trois choses…
Dans cette interview il démontre tout l’amour qu’il porte à ce sport, il ne s’amuse pas, il veut se différencier des autres et surtout réussir dans ses projets : «Mes responsabilités, c’est aussi apporter aux joueurs et Générer de l’émotion. Ce n’est déjà pas mal, ce n’est pas facile. Ça m’a permis de me développer, de prendre confiance en moi, d’évoluer en tant que coach.» Et de poursuivre : «Mes 10 années de coach à la formation avec les jeunes et mes 7 années avec les pros font de moi un entraîneur préparé et convaincu de ce qu’il faut faire…. Être adjoint a été une étape capitale». Voilà l’image d’un entraîneur qui aspire à se faire entendre, respecter et à ne laisser personne s’immiscer dans son travail.

Est-ce possible aujourd’hui dans notre championnat ?
«La vie avec Zidane, je l’ai géré naturellement, car déjà, c’est mon ami. Je savais parfaitement comment il fonctionnait. Je savais ce qu’il fallait lui dire et ne pas lui dire, et à quel moment il fallait lui dire. J’ai eu de la chance car il m’a fait confiance à 2000%. Ça m’a permis de me développer, de prendre confiance en moi, d’évoluer en tant que coach. Mes 10 années de coach à la formation avec les jeunes et mes 7 années avec les pros font de moi un entraîneur préparé et convaincu de ce qu’il faut faire. Être adjoint a été une étape capitale. Et avec Zidane, j’ai connu une formation accélérée. Côtoyer un homme comme lui, un entraîneur avec autant de capacités tactiques et techniques au sein d’un club comme le Real m’a permis d’apprendre très vite».
La construction d’un staff
Voilà un volet qui suscite débat au sein des clubs et médias nationaux C’est le mal qui caractérise la plupart des clubs algériens. Nombreux sont ceux qui prennent le train en marche avec l’ancienne équipe, ce qui donne en bout de course l’échec, la mésentente et ouverture des portes au bricolage et c’est l’incommunication qui s’installe. « Pour réussir, il ne peut y avoir plusieurs chefs, le seul chef. C’est bien lui, je veux des mecs tous différents mais complémentaires. je veux de la différence». Si tu veux un staff créatif, tu ne peux pas avoir un mec fort et quatre moutons qui te suivent. Ça ne peut pas marcher. il faut aussi qu’ils comprennent qu’il y a un cadre et que celui qui décide, c’est moi. Quoi qu’il puisse se passer, la décision finale, c’est moi qui la prendrai.
Je veux qu’ils sachent ça. C’est comme ça que j’ai été construit avec Zidane. Ça permet aux personnes de s’épanouir et de grandir professionnellement. Voilà comment je vois cette notion de staff.
Synthèse de H. Hichem