La Terre dans tous ses états

L’homme et la terre

La terre a une forte symbolique ; tout d’abord, c’est d’elle que nous sommes nés et c’est à elle que nous retournerons lorsque nous mourrons. C’est de la terre que nous tirons tous les aliments indispensables à notre vie.

La terre nourrit aussi  le bétail sans lequel notre vie est impossible. Toute la végétation qui constitue la couverture végétale existe grâce à la terre et sans la terre, il n’y aurait pas d’espace  forestier qui abrite la jungle utile à l’équilibre écologique. Vous voyez à quel point la terre nous est très chère, surtout quand il s’agit de la terre natale ou terre de nos Ancêtres que nous devons défendre, même au péril  notre vie. Ce qui explique pourquoi les Palestiniens se sacrifient corps et âme pour leur terre occupée par des étrangers, exactement comme en Algérie où il a fallu prendre les armes pour libérer le  pays du joug colonial parce que c’est la terre de nos ancêtres, et c’est avant tout notre identité et défendre  la terre de ses Ancêtres, c’est aussi défendre son identité. Celui qui a perdu son identité, a tout perdu, y compris sa personnalité.  C’est cette terre qui est notre avenir et qui nous nous procure de quoi vivre, que nous devons travailler pour la rendre fertile grâce à l’eau que Dieu Tout Puissant nous fait descendre du ciel comme dit dans la sourate « Les Groupes », Aya 21 : Ne vois-tu que Dieu fait descendre du ciel l’eau qu’il conduit dans le sous –sol pour former des sources jaillissantes grâce auxquelles il fait germer des plantes diaprées… » Prions humblement  Dieu, les mains de tous levées vers le ciel,  de nous donner de l’eau pour féconder notre chère terre qui a vraiment soif après un été chaud. Il faut souhaiter que Dieu fasse tomber du ciel suffisamment d’eau nécessaire pour la culture du blé, de l’orge, c’est-à-dire  de toutes les céréales indispensables à notre vie. L’eau est indispensable à la vie des arbres qui en ont besoin pour se développer, fleurir au printemps pour produire quelque temps plus tard des fruits qui nous sont chers pour leur teneur en éléments nutritifs.
La terre c’est avant une identité
Elle porte les marques de nos ancêtres qui l’ont beaucoup aimé parce qu’elle a été la seule source de moyen de vivre, ils l’ont bien travaillée avec des outils archaïques  et la terre a toujours été reconnaissante en leur rendant de quoi assurer leur survie. C’est pourquoi on refuse de céder à n’importe quel prix un mètre carré de cette terre qui vous appartient à quiconque et surtout à un étranger. Ainsi chacun se doit de la défendre comme un être cher. Les Algériens ont mené une guerre de libération qui a duré sept ans et demi contre un occupant qui en a fait sa propriété privée  et qui s’est accaparé des richesses du sol et de son sous sol. Les Palestiniens aussi  mènent une guerre contre un occupant étranger qui s’est accaparé de leur terre. Chaque terre est reconnue par ses enfants, ils  sentent qu’elle la leur et qui a une couleur particulière. Il y avait jadis un homme errant  dérangé mentalement, mais qui avait ses moments de lucidité. Il allait de village en village et les gens lui donnaient qui une pièce de monnaie, qui  à manger ou un gite. Il ne se lavait jamais au point de devenir méconnaissable tant il était sale. Une fois, pendant  la guerre de libération, il rencontra une patrouille française qui lui demanda la carte d’identité. La carte d’identité leur avait- il répondu, je vais vous l’apporter. Il est allé se remplir les deux mains réunies d’une terre d’un champ nouvellement labouré  et il revient en leur disant, voilà ma carte d’identité.
Dans l’ancien temps, le plus riche était celui qui possédait des terres
En effet, le propriétaire terrien  était le plus riche. Il les travaillait convenablement et arrivait à en tirer de grands profits en céréales et fruits. Les méthodes de travail étaient artisanales, labourage avec la charrue tirée par les bœufs, piochage, désherbage traditionnel avec la main tenant une faucille ou sécateur à la main, élevage de quelques chèvres, moutons, vaches pour produire le nécessaire à une vie décente. On éprouve un plaisir immense à évoquer les souvenir de cette période où la plupart avait  au moins  un animal de chaque espèce et le plus modeste  avait une chèvre et un âne pour le transport. Ceci s’est passé avant l’exode rural au cours duquel la plupart des campagnards sont partis massivement dans les villes occupées précédemment par les pieds noirs. Les campagnards sont devenus subitement des citadins, causant un grave dommage à la terre ancestrale en l’abandonnant pour devenir des forêts. On revient à la campagne du temps où il y avait de la vie. A cette époque, il y avait des cultivateurs et des laboureurs qui travaillaient à temps plein, on faisait appel aux laboureurs pour retourner la terre d’un champ dont on était propriétaire et le laboureur vous inscrivait sur une liste de ceux qui voulaient  labourer  la leur pour semer des petits pois, fèves, pois chiches pour la consommation familiale et quand il y avait un excédent, on le vendait. On se souvient comme cela datait d’hier qu’à l’époque, ceux qui ne pratiquaient pas d’élevage ni d’agriculture vivriers, allaient acheter le lait ainsi que les denrées qui leur manquaient chez des particuliers qui vendaient, outre le lait, les légumes secs comme les fèves et petits pois que tout le monde préféraient  pour le bouillon. Mais la plupart des gens du bled avait au moins une chèvre qui produisait  du lait de grande qualité et la chèvre participait elle-même au débroussaillement   par l’élimination des mauvaises herbes que la chèvre préférait brouter. Les Anciens bénissaient la terre pour ce qu’elle est capable de leur donner : l’alimentation du bétail et l’alimentation des habitants mais au prix d’un travail sérieux : plantation des arbres, greffe de toutes sortes, élagage et taille des arbres pour les rendre plus productifs. La terre était également bien travaillée, piochée, amendée au moyen des engrais naturels pour améliorer la fertilité. Tous ceux qui possédaient des terres savaient leur apporter les soins nécessaires, les jeunes avaient appris auprès des vieux toutes les pratiques agricoles et les soins à donner aux bêtes malades. Certains vieux fellahs, à force de soigner les maladies du bétail,  avaient fini par devenir vétérinaires avec diplôme acquis à l’écurie.
La terre argileuse, support idéal pour  l’écriture sumérienne
Il s’agit de l’écriture sumérienne que les Sumériens reproduisaient sur des plaques en argile qui ont l’avantage  de conserver les messages durant des millénaires. Il s’agit de l’écriture en forme de clous que ce peuple  de l’ancien Orient, appelé les Sumériens ont inventée au cours du 4ème millénaire. Les Sumériens  avait leur pays, la Mésopotamie, région située entre  les fleuves l’Euphrate et le tigre. Ils avaient inventé  la première  écriture au monde dont les lettres  avaient la forme rectiligne en oblique, en verticale ou horizontale selon le contenu du message. Et à l’époque où le papier était inconnu, il avait été inventé plusieurs millénaires après, ils ont eu l’ingéniosité d’écrire sur des tablettes d’argile, à défaut d’autres supports.
La terre argileuse pour la fabrication d’ustensiles de cuisine
Que de fois les chercheurs de vestiges anciens ont découvert des débris de poterie, sinon des objets intacts qui remonte à des millénaires, certains remontent à la civilisation sumérienne, la plus ancienne que l’on connaisse. Les premiers hommes devaient être confrontés à des besoins en ustensiles pour faire cuire les aliments, les mettre en réserve, s’approvisionner en eau potable et se désaltérer, il fallait inventer toutes sortes d’ustensiles qui puissent répondre à tous les besoins. Et l’argile avait été jugée comme étant la meilleure matière pouvant supporter le chaud et le froid. On se mit à travailler la terre sous diverses formes  et on inventa des modes de cuisson qui permettent aux objets d’acquérir des qualités telles que résister à la cuisson des aliments, avoir à consommer des aliments dans des plats en terre , la terre cuite reste telle qu’elle est et ne dégage aucune saveur ni odeur, de disposer de moyens de  mettre en réserve les aliments comme la semoule, l’huile, fruits secs, l’eau sans risque d’avarie. On avait fini par avoir la certitude que les objets en terre cuite étaient le meilleur moyen de conserver sainement toutes les denrées de consommation courante. Plus tard, la poterie a fini par devenir un art avec des objets portant des motifs décoratifs.
Abed Boumediene
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