Les nouvelles mesures face au manque de pluies

Risque de sécheresse

En raison de la faible pluviométrie enregistrée qui a atteint une ampleur inquiétante, particulièrement pour les agriculteurs, Salat El-istisqa est accomplie, pour la deuxième fois en trois semaines, ce samedi, à l’appel du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, à travers toutes les mosquées du pays.En raison de la faible pluviométrie enregistrée qui a atteint une ampleur inquiétante, particulièrement pour les agriculteurs, Salat El-istisqa est accomplie, pour la deuxième fois en trois semaines, ce samedi, à l’appel du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, à travers toutes les mosquées du pays. Le dernier bulletin météorologique spécial, émis par l’Office national de la météorologie, annonçant «des averses de pluie parfois orageuses, accompagnées localement de chute de grêle et de rafales de vent», date d’une quinzaine de jours. Il concernait plusieurs wilayas avec «des quantités de pluies estimées entre 20 et 40 mm, pouvant atteindre ou dépasser localement 40 mm», durant quelques heures.
Au cours de la dernière semaine, du 2 au 8 novembre, quelques cumuls peu importants de précipitations ont été enregistrés. C’est surtout l’évolution des températures qui a retenu l’attention, oscillant parfois dans la même journée, en quelques heures, entre chaud et froid. Mais, point de pluies. Les spécialistes pensent que les pluies tomberont plus tard que d’habitude, mais elles risquent d’être torrentielles avec les risques d’inondations qu’elles comportent plus que les bienfaits qu’elles apporteront aux agriculteurs qui craignent les effets de la sécheresse sur leurs cultures et donc sur leurs revenus.
Le Président Abdelmadjid Tebboune a ordonné, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche 1er octobre 2023, la prise d’une batterie de mesures en faveur des agriculteurs touchés par la sécheresse, et ce, à travers le report du paiement de la taxe sur les terrains octroyés au titre d’une concession, la suspension du remboursement des crédits agricoles «Rfig» pour une durée de trois ans, le paiement du taux d’intérêt sera à la charge de l’Etat et l’indemnisation des producteurs de céréales et leur dotation en semences et engrais à titre gracieux.
Dans le même sillage, le président de la République a donné ses instructions à l’effet «d’accélérer la réalisation des silos de stockage de céréales, aux fins d’atteindre la capacité de 9 millions de tonnes». On sait que les autorités ont pensé depuis quelques années déjà à la réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation agricole. Dans ce sens, une convention sur la généralisation de la réutilisation sécurisée des eaux usées dans les activités agricoles a été annoncée entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et le ministère de l’Hydraulique, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée le 16 octobre en Algérie sous le slogan : «l’Eau, c’est la vie, l’eau nous nourrit. Ne laisser personne de côté». Il s’agit de la valorisation des réserves des eaux usées par l’irrigation agricole sécurisée à travers le recours aux techniques modernes d’épuration. Les responsables algériens ne cessent de rappeler que l’Algérie se situe dans une zone géographique dominée par le climat aride et semi-aride, ce qui fait qu’elle est plus vulnérable aux conséquences négatives des changements climatiques impactant directement la sécurité alimentaire et hydrique. En même temps, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a consacré «un programme ambitieux» pour élargir les superficies irriguées qui ont atteint près de 1,5 million d’hectares en 2023, dont 67% sont équipées de matériels d’irrigations économes en eau. Les responsables évoquent la mise en place d’une nouvelle politique pour économiser l’eau, ainsi que le lancement des projets de stations de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP), la généralisation des stations de dessalement de l’eau de la mer, le contrôle stricte des autorisation d’exploitation des eaux souterraines, l’activation du rôle de la police des eaux, et même la création des Start-ups spécialisées dans les techniques d’exploitation des eaux usées.
De son côté, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) est en train de connaître une nouvelle dimension dans le secteur des assurances agricoles et agro-alimentaires. Son directeur général, Cherif Benhabiles, a annoncé, ce jeudi, lors d’un séminaire international organisé sous le thème «Solutions innovantes en assurance de biens et pertes d’exploitations subies par les opérateurs industriels», le dispositif d’assurance calamités agricoles (DACA) proposé par la CNMA pour assurer une protection aux agriculteurs et aux éleveurs, contre notamment les risques de la sécheresse et de la propagation de maladies, souhaitant qu’il soit mis en œuvre avant la fin de l’année en cours.
Lakhdar A.