Grand malaise au cœur de la santé à annaba

Une autopsie dans les structures de soins de la ville

Une situation inadmissible et intolérable pour des familles pauvres résidant dans des quartiers populaires comme Didouche Mourad et les cités des Allemands, spécifiquement Safsaf 1 et 2. Les patients sont obligés, selon des témoignages de citoyens, de faire plusieurs kilomètres pour aller se soigner ailleurs dans les hôpitaux ou dans les cliniques privées de la wilaya.

Or, cela est dû selon des constatations faites à un grand manque d’une qualité de soins ,à savoir des produits médicaux, l’absence totale de la radiologie ainsi que de l’anesthésie dans le cabinet dentaire des deux polycliniques de proximité de la ville. Dans ce cadre, il faut signaler que la liste est longue sur ce plan, les services de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Annaba ont effectué de nombreux constats durant les dernières années qui se sont soldés par des rapports fiables établis dans lesquels il a été révélé de nombreux points négatifs dans divers établissements de santé de la wilaya en question. A titre illustratif à l’hôpital Ibn Rochd ayant une vocation régionale dans lesquels les services des urgences sont dépassés puisque chaque cinq minutes il y a une évacuation d’urgence venant des wilayas de Tébessa, Guelma, Souk Ahras, El Taref et Annaba. L’hôpital Ibn Rochd possède toujours des salles de consultations étroites sans une salle d’attente. Le service de maternité souffre de médecins spécialistes et dépourvu de salles réservées aux femmes atteintes de maladies transmissibles. Les nombreux malades ont signalé la lenteur d’obtenir le rendez-vous pour subir une opération chirurgicale au niveau de l’Hôpital ce qui provoque majoritairement une aggravation de la maladie pour les malades d’urgence. Après une virée discrète effectuée par nos soins dans divers services, nous avons été choqués de découvrir de multiples anomalies et contraintes paralysant la santé à Annaba. Au service de la médecine légale, il existe un manque crucial de matériels modernes pour la pratique de la technique dans la thanatologie. A l’intérieur du bloc usine qui manque d’éclairage, La Nouvelle République a constaté de visu que dans le bloc de lingerie, le lavage se fait dans deux machines à laver tandis que 12 autres machines sont en panne et une pile de draps sales sur le sol sont en attente. A la direction générale de l’hôpital, un bon nombre de photocopieuses en panne ont été déposées à l’entrée de l’administration et au premier étage, une centaine de dossiers de malades jetés sur le sol en attendant d’être évacués. A l’étage du service d’urologie, les dossiers des malades sont désordonnés, déchirés et laissés par terre par manque d’un système de numérisation facilitant la recherche. Du côté des déchets hospitaliers, on les trouve juste jetés sur le sol dans des sachets en plastique au rez -de -chaussée de l’accès réservé aux visiteurs. De son côté, la direction de la santé de Annaba ne cherche pas à résoudre les manques crucials et primordiaux pour les besoins des hôpitaux et des polycliniques de proximité de la wilaya d’Annaba ainsi que de la santé des milliers de malades qui affluent quotidiennement vers les hôpitaux et vers les structures médicales. Le directeur de ce sensible secteur en souffrance et le directeur des activités de santé le dénommé Azzizi ainsi que le directeur de l’EPSP Benchaâ se contentent de régler des comptes avec les anciens médecins-syndicalistes et surtout les journalistes qui dénoncent leur mauvaise gestion en les poursuivant en justice. Un manque d’hygiène remarquable a été constaté lors de nos différentes visites dans les polycliniques de cet EPSP chef-lieu de la ville où aucune femme de ménage n’a été recrutée depuis un certain temps. Selon plusieurs médecins en activité il existe d’ores et déjà de grandes irrégularités dans les activités médicales spécifiquement dans la répartition des gardes des médecins ou praticiens généralistes avec des inégalités remarquables enregistrées actuellement. Un bon nombre de praticiens généralistes sont épargnés de cette activité grâce à des interventions tandis que d’autres se voient mentionner dans la liste à chaque fois. Selon les propos des praticiens généralistes. Or, la répartition inéquitable dans le tableau des gardes fonctionnant avec un certain favoritisme flagrant et des dispenses de gardes de nuit pour autrui sans l’avis au préalable de la médecine de travail et grâce à l’affinité avec le directeur des activités de santé et le coordinateur des urgences, ce DSS a figuré dans les décomptes durant des années, preuve à l’appui depuis 2014 jusqu’à 2018 et il se fait payé en tant que praticien généraliste alors qu’il est directeur de garde administratif malgré une enquête qui a été faite par les enquêteurs, l’affaire n’a pas été statuée par la justice. Un fait lui permettant de continuer ses fonctions à la tête d’un service très sensible.Tel est une vraie dérive impardonnable par la loi et surtout par le règlement intérieur du ministère de la Santé. Il est aussi signalé le non- respect de la normalisation des effectifs à travers les différentes structures des établissements à savoir les PMI et les unités de soins dans lesquelles exercent un nombre plus que celui exigé par la réglementation. Les réaffectations et le détachement des médecins des polycliniques se fait anormalement sans prendre compte du nombre des malades et de la population dans la circonscription. A ce sujet, il faut ajouter à ce triste tableau, la garde médicale qui ne répond pas à la réglementation en vigueur à titre d’exemple l’absence du plateau technique, l’absence des réactifs au niveau du laboratoire, l’absence de la radiologie et surtout du transport pour les médecins qui exercent leur garde. Le transport est destiné uniquement aux responsables administratifs, le manque terrible des ambulances qui peut être dans la majorité des cas à l’origine du retard de prise en charge des malades. Le non-respect des directives dui ministre de la Santé concernant la numérisation de la consultation pour faire le tri des malades à prendre en charge dans le cadre de l’urgence et faciliter leur transfert vers les différents services. Le repas de garde est infecte nous disent des docteurs qui sont affectés aux gardes médicales et qui est non fourni durant le mois de ramadhan «juste une boite de thon et quatre portions de fromage», la chambre de garde laisse à désirer avec des cafards sur les murs qui nécessitent en urgence des travaux et un peu de confort pour les utilisateurs. Gare à ceux ou celles qui osent dénoncer cet état de fait, ces infractions, ce délaissement et cette mauvaise gestion de l’administration actuelle, ils seront aussitôt sanctionnés par le directeur des activités de santé qui était directeur de garde payé en tant que praticien généraliste dénoncé à l’époque sans aucune suite à part un harcèlement moral exercé sur ceux qui l’ont dénoncé. Les sanctions arbitraires visent tous les syndicalistes qui réclament l’amélioration des conditions de travail dans ce secteur très sensible qui notamment touche le pauvre malade de la région. Le wali d’Annaba qui n’a pas encore fait une descente dans les hôpitaux devrait se rendre sur place pour s’enquérir de la situation réelle que rencontrent les malades de la région Est.

Oki Faouzi