Découverte d’un Livre des morts de 3500 ans

Egypte pharaonique

Des archéologues travaillant sur un cimetière égyptien y ont découvert un exemplaire du Livre des morts, contenant de nombreux sortilèges destinés à guider les défunts dans l’au-delà. Le papyrus, présenté lors de l’annonce des dernières découvertes archéologiques du cimetière de Tuna al-Gebel, en Égypte centrale, mesure entre 13 et 15 mètres de long.
Une première analyse du document retrouvé à Tuna al-Gebel révèle une référence faite au Livre des morts, comme l’a indiqué le Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités dans un communiqué.
La croyance égyptienne voulait que le voyage vers l’au-delà soit complexe. Des instructions, placées avec le défunt dans la tombe, étaient censées aider l’esprit à trouver son chemin, comme le mentionne John Taylor, conservateur de l’Égypte et du Soudan anciens au British Museum, dans un article en 2010.
Il était courant d’introduire dans les sarcophages de l’Égypte ancienne de tels rouleaux. Leurs incantations étaient considérées comme une sorte d’« assurance-voyage » surnaturelle, d’après Sara Cole, conservatrice adjointe au département des Antiquités du musée J. Paul Getty, citée par le New York Times.
Ce n’était pas le seul trésor du site, qui remonte à la période du Nouvel Empire (environ 1550 à 1070 avant J.-C.). Les archéologues y ont découvert des momies, probablement de notables de haut rang, certaines encore bien conservées dans de somptueux sarcophages en pierre, mais aussi des vases canopes, utilisés pour recevoir les viscères du défunt momifié, et des « milliers » d’amulettes. Bien que la découverte d’un Livre des morts ne soit pas exceptionnelle, il est « très rare » d’en trouver un encore dans la tombe où il a été déposé, comme l’a souligné Foy Scalf, égyptologue à l’Université de Chicago. Cependant, ce dernier précise qu’il n’y a pas encore beaucoup d’informations disponibles sur le papyrus et qu’il est difficile d’évaluer son importance sans examen approfondi. (rapporté par Insider)
Lara Weiss, spécialiste du Livre des morts et directrice du musée Roemer et Pelizaeus en Allemagne, a déclaré que si le document est aussi long et bien préservé, c’est assurément une découverte majeure et intéressante.
Le Livre des morts, de son nom complet Livre des morts des anciens Égyptiens est l’appellation moderne attribuée par l’égyptologue Karl Richard Lepsius à ces textes funéraires, conçus pour guider les âmes dans l’au-delà. Les anciens Égyptiens le désignaient comme Livre pour sortir du jour, c’est-à-dire quitter le monde des vivants. Ces textes étaient gravés sur des papyrus et placés dans les tombes pendant le Nouvel Empire.
Ils sont des dérivés des Textes des pyramides, gravés sur les murs, et des Textes des sarcophages, initialement destinés à la royauté puis étendus aux élites. Leur rédaction a été le fruit du travail de nombreux scribes, qui les transcrivaient sur des rouleaux, les embellissaient de couleurs éclatantes, puis les commercialisaient pour les individus désirant être enterrés avec. Les plus fortunés pouvaient, sur demande, choisir les sortilèges à inclure, rendant ainsi chaque papyrus unique.
U.L.