Alger rappelle son refus total à toute ingérence étrangère en Libye

Concertation entre Attaf et l’envoyé spécial de l’ONU Abdoulaye Bathily

L’Algérie restera ferme et fidèle à la fois à ses principes et à sa politique étrangère envers la crise libyenne, une crise qui menace l’unité, la stabilité et la sécurité de la Libye, d’où l’ingérence et l’intervention étrangère sont catégoriquement refusées et rejetées par Alger.Recevant hier à Alger le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a été ferme et catégorique concernant la crise libyenne en déclarant que «l’Algérie et malgré le contexte international actuel, lourd qu’il soit, notamment avec la multiplication des guerres, crises et conflits armés, ne devrait pas nous faire oublier les souffrances engendrées par le peule libyen frère qui a besoin du soutien de la communauté internationale. L’Algérie de par ses principes et de sa politique étrangère restera fidèle à l’État et au peuple libyen et ne se déroge pas à la règle de venir en aide à ses pays voisins et loin de permettre une ingérence étrangère», a déclaré le Chef de la diplomatie algérienne.
Au siège de son ministère à Alger, Ahmed Attaf et son hôte Abdoulaye Bathily, qui est en visite de coordination et de concertation en Algérie, ont eu, hier, une longue conversation sur la situation en Libye, à travers laquelle le ministre des Affaires étrangères a réitéré la position de l’Algérie qui refuse, sous quelle forme que ce soit, les ingérences étrangères dans ce pays voisin, tout en assurant que l’Algérie resterait fidèle à ses principes : «Elle continuera de soutenir et d’adhérer aux efforts consentis par l’ONU et l’Union africaine». Saluant, devant l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, les efforts déployés sous la bannière de l’ONU et de l’UA pour une sortie de crise en Libye, Ahmed Attaf a affiché le soutien de l’Algérie à ces deux organisations pour atteindre l’objectif ultime de sortie de crise, tourner la page des divisions et restaurer la cohésion entre les filles et les fils de Libye.
Abordant une approche algérienne quant à la crise libyenne, le ministre des AE a fait observer devant le représentant spécial de l’ONU, Abdoulaye Bathily, qu’avant de parler d’une voie électorale, que les Nations unies cherchent à fournir les conditions juridiques et politiques de leur succès en tant que solution permanente et durable à la crise libyenne, «la Libye a besoin, avant tout, de la voie de la réconciliation nationale, que l’Union africaine contribue à promouvoir en tant que terrain de consensus qui rassemble l’ensemble des Libyens », dira Ahmed Attaf devant Abdoulaye Bathily. Ahmed Attaf a souligné, à cette occasion, que les consultations effectuées aujourd’hui (hier) avec le représentant spécial de l’ONU représentaient une précieuse occasion de passer en revue les progrès réalisés dans ces deux volets, onusien et africain, que l’Algérie soutient fortement et directement.
Poursuivant que l’Algérie accueille avec faveur l’ensemble des forums organisés par l’Union africaine avec la participation de tous les représentants politiques libyens, de l’Est, de l’Ouest et du Sud du pays en préparation à la tenue d’une importante conférence de réconciliation nationale. D’autre part, Ahmed Attaf a articulé que le noyau de la crise et le cœur du conflit sont représentés par l’ingérence extérieure dans les affaires intérieures libyennes, «ce sont des interventions que l’Algérie rejette totalement et appelle à mettre fin à toutes leurs formes et méthodes sur la scène libyenne, qu’elles soient politiques ou militaires», a-t-il prononcé. Expliquant et rappelant à la fois que la crise libyenne n’aurait pas eu lieu sans une intervention militaire étrangère, le Chef de la diplomatie algérienne a précisé que «la crise libyenne n’aurait pas duré sans les interventions extérieures continues qui ont contribué à alimenter la division entre les frères libyens et dans la complexité des efforts visant à les accompagner vers la formulation des accords politiques nécessaires à l’apaisement et à la résolution du conflit», a-t-il indiqué devant l’envoyé spécial de l’ONU. Ahmed Attaf a également tenu à préciser sur la nécessité de traiter cette question en priorité en recourant aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité à cet égard, ainsi qu’en promouvant les engagements issus de diverses conférences internationales, notamment la première et la deuxième conférence de Berlin.
Sofiane Abi