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Quels impacts de la COP 28 du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï

La COP 28 s’ouvrira le 30 novembre 2028 à Dubaï et comme le note le Monde.fr dans son édition du mercredi 29 novembre 2023 alors que la planète surchauffe et que la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre déraille et que entre tensions géopolitiques, pusillanimité des dirigeants et ambitions de la société civile, la négociation s’annonce ardue, le grand quotidien financier les Echos. fr dans son édition du 28 novembre faisant remarquer que les deux plus grands dirigeants de la planète, les présidents américain et chinois, les deux pays principaux pollueurs ne seront pas présents se faisant représenter et que le pays d’accueil septième producteur de pétrole au niveau mondial préconise une transition énergétique progressive.

En effet, le monde connaît un bouleversement inégal depuis des siècles, d’un côté pluies diluviennes, inondations de l’autre côté, sécheresse et incendies. Le réchauffement climatique n’est pas une vue de l’esprit. Étant une question de sécurité mondiale, les dirigeants sont appelés à avoir une autre gouvernance, pas seulement locale mais mondiale. Fondamentalement, si nous échouons à passer à un monde à faible émission de carbone, c’est l’intégrité globale de l’économie mondiale qui sera menacée, car le climat mondial est un vaste système interconnecté. Cette présente contribution présente les grands axes sur un sujet qui engage la sécurité du monde et bien évidemment celle de l’Afrique fortement impactée ( voir notre intervention à la télévision de la chaîne parlementaire Paris LCP 26 octobre 2022 et notre interview à Beur FM Paris le 26 novembre 2023).

1.- les impacts du réchauffement climatique au niveau mondial sont globaux car toute action dans une zone déterminée du globe a un impact sur le reste du monde.
Depuis 1850, notre planète s’est déjà réchauffée en moyenne de 1,1°C. Selon le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5°C à 4,4°C d’ici 2100. Les experts du GIEC indiquent que le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au maximum d’ici 2100 pour éviter que notre climat ne s’emballe. Cette limitation sera hors de portée à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : il ne faudra plus émettre dans l’atmosphère plus de CO2 que ce que nous sommes capables d’en retirer. Réussir la transition énergétique nous permettra d’envisager un avenir économique plus solide et plus durable. En favorisant l’essor de nouvelles technologies et industries, cette transition peut contribuer à l’augmentation de la croissance économique absolue, délivrer des retours sur investissement plus durables et garantir à tous un meilleur cadre de vie.
Les conséquences indirectes qui concernent directement la population et l’environnement sont de sept interdépendants :
premièrement, augmentation des crises alimentaires et de l’eau, notamment dans les pays en voie de développement,
deuxièmement, menace d’existences en raison d’inondations et d’incendies de forêt,
troisièmement, risques sanitaires en raison de la hausse de la fréquence et de l’intensité de vagues de canicule, prolifération des nuisibles et des maladies,
quatrièmement, perte de la biodiversité en raison de la capacité et de la vitesse d’adaptation limitées de la faune et de la flore,
cinquièmement, acidification des océans due aux concentrations de HCO3 élevées dans l’eau en raison de la hausse des concentrations de CO2 hausse du niveau des mers, modification des océans, amplification des phénomènes météorologiques extrêmes,
sixièmement, menaces sur les plantes et les animaux,
septièmement, bouleversement des conditions de vie humaine ; impact sur le système de santé et la crise alimentaire. Pour la hausse du niveau des mers, le constat est la hausse moyenne des températures qui provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc.). Le volume de glace fondue vient s’ajouter à celui de l’océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers. Près de 30 % de cette élévation est due à la dilatation causée par l’augmentation de la température de l’eau. Entre 1901 et 2020, le taux moyen d’élévation du niveau marin s’accélère, était de près d’1,3 mm par an entre 1901 et 1971, d’environ d’1,9 mm par an entre 1971 et 2006, et il atteint près de 3,7 mm par an entre 2006 et 2020. Le GIEC estime que le niveau des mers pourrait augmenter de 1,1 m d’ici à 2100 et comme impact, les zones côtières seront confrontées à des inondations dans les zones de faible altitude plus fréquentes et plus violentes et à l’augmentation de l’érosion du littoral. Aujourd’hui, selon le rapport du GIEC, environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des habitats très vulnérables au changement climatique et les rendements agricoles pourraient baisser d’environ 2 % tous les 10 ans tout au long du 21ème siècle, avec des fluctuations chaque année. Cela mène à une insécurité alimentaire (augmentation du prix des denrées, difficultés d’approvisionnement, etc.) et des tensions autour des ressources.

2.-Quelles seront les coûts supportés en cas de non modification de la trajectoire actuelle ?
Si l’Afrique, l’Asie dont la Chine et l’Inde plus de 4 milliards d’habitants sur les 8 milliards d’habitants en 2023 avaient le même modèle de consommation énergétique que l’Europe et les USA , moins d’un milliard d’habitant pour un PIB mondial dépassant les 40% sur 105.000 milliards de dollars, il faudrait selon les experts trois à quatre fois la planète terre en rappelant qu’en termes de PIB pour 2022 les 20 pays les plus riches au monde sont par ordre décroissant : les USA 25462 milliards de dollars, la Chine 17963, le Japon 4231, l’Allemagne 4072, l’Inde 3385, le Royaume-Uni 3070, la France 2782, la Russie 2240, le Canada 1675, le Mexique 1414, l’Espagne 1397, l’Arabie Saoudite 1108, les Pays Bas 991, la Turquie 905, la Suisse 807, la Pologne 688 et l’Argentine 632 milliards de dollars. L’indicateur PIB par tête d’habitant étant plus fiable donnerait un autre classement où selon le rapport du 24 octobre 2023 de Stastica Research Department du 24 octobre 2023, le Luxembourg arrive en tête avec 143915 dollars, l’Irlande 106245, la Suisse 101482 la Norvège 87027, Macao SAR 86350, les le Danemark 72993, Singapour 68641, Islande 67727, Australie 64472, la Suède 64298, les Pays Bas 63392, le Qatar 63192, l’Australie 59518, le Royaume Uni 51319, la France 49377, le Japon 48118, l’Italie 38202 et la Corée du Sud 37938, l’Espagne 34888, le Portugal 28319, l’Arabie Saoudite 23168 , le 50ème au classement étant la Pologne 19892, suivi de la Russie 15345 et la Chine 13721 dollars par tête d’habitant. Ces données montrent effectivement que les impacts du réchauffement climatique seront différents entre les pays riches et les pays en voie de développement qui ne peuvent supporter les couts où plusieurs rapports de différentes institutions internationales qui ne se recoupent pas forcément en raison de la situation très complexe évaluent les coûts du réchauffement climatique. Ainsi, selon l’AIE , les engagements gouvernementaux actuels ne permettraient d’atteindre que 20 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici à 2030.
Pr des Universités
Abderrahmane Mebtoul
Expert international
(A suivre…)