«Ils m’ont limogé sans avoir pris la peine de m’entendre» 

Salah Bouchekriou :

Ils étaient nombreux à vouloir connaître ce qui a causé le limogeage de Salah Bouchekriou de son poste d’entraîneur de l’équipe nationale «A» de handball (messieurs). Il ne pouvait se taire, il a préféré faire entendre sa version ce dimanche au Forum d’El Fadjr.

A la tête de la sélection depuis juin 2023, le technicien de 61 ans a été démis de ses fonctions pour «des raisons disciplinaires» au lendemain du stage de l’Arabie saoudite, avait annoncé il y a quelques jours la Fédération algérienne de la discipline dans un communiqué.
Néanmoins, le communiqué reste une littérature et non une communication. Il a opté pour ce canal pour faire entendre sa version et en profiter pour la faire protéger par les écrits et les témoignages des médias présents à cette rencontre avec les médias. Plus à l’aise que sur les terrains de hand, n’ayant en face aucun adversaire, il prit son temps avant les questions pour démontrer que c’est sa version qui est vraie. Mais en attendant, et profitant du silence adverse, avec force détails, l’ancien demi-centre a levé le voile sur une relation de travail compliquée avec la FAHB «immixtion dans son travail, conflits relationnels et incompatibilité d’objectifs». Concernant sa situation administrative, il avoue «je n’ai reçu aucun document émanant de la Fédération concernant mon licenciement, mais une chose est sûre, je pars de mon propre gré et plus jamais je ne reviendrai travailler avec eux».

«Le déplacement en Arabie saoudite allait coûter une fortune»
«Un stage, affirme Bouchekriou, lui a été imposé par la Fédération». Selon ses dires, en Arabie saoudite du 31 octobre au 5 novembre dernier, qu’il qualifie «d’ immixtion flagrante dans mes prérogatives». «J’ai refusé de jouer contre l’équipe d’Arabie saoudite en raison des frais de déplacement estimés à 300 millions de centimes et j’ai préféré jouer contre celle du Qatar, qui dispose d’une bonne équipe en plus de la prise en charge des frais de déplacement. Il s’agit là de l’une des raisons de ce désaccord», a-t-il assuré.

Pourquoi interdirai-je
une Omra aux joueurs ?
L’autre motif qui a versé de l’huile sur le feu, c’est lorsque le «manager général Rabah Gharbi et la présidente de la FAHB, Karima Taleb, me reprochent d’avoir autorisé les joueurs à effectuer une Omra au lendemain du stage. Voilà de quoi il s’agit ! Pourquoi interdirai-je une Omra aux joueurs le lendemain d’un stage. Nous étions en fin de mission !», et de poursuivre «la décision de mettre fin à mes fonctions à quelques encablures du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations m’attriste énormément. On m’a ainsi poussé à quitter la sélection sans me consulter ou me convoquer pour en parler. C’est la présidente de la Fédération qui a tout fait pour me pousser vers la porte de sortie», a-t-il terminé.

«Je n’ai ni lu, ni négocié mon contrat»
«On m’a limogé sans même pas avoir pris la peine de m’entendre. Ce qu’a fait Rabah Gharbi est mesquin. J’avais placé en lui une confiance aveugle, et à la fin, il me poignarde dans le dos. Ils sont allés jusqu’à vouloir salir mon nom en évoquant des raisons disciplinaires». La colère est plus vive lorsqu’il aborde le sujet du salaire qu’il n’a pas perçu depuis sept mois «Je n’ai pas négocié mon contrat, ni lu car il s’agit de mon pays. Je n’ai jamais réclamé mon salaire depuis sept mois». Il expliquera «J’ai signé un contrat d’un an, sous réserve de renouvellement, ils m’ont proposé d’entraîner l’équipe nationale pour 45 millions de centimes par mois, alors que je percevais auparavant 80 millions de centimes, soit près de la moitié, j’ai accepté de diviser mon salaire par deux pour l’Algérie, alors que mes mensualités au Koweït avec Al Nasr étaient encore plus importantes. Je l’ai fait par devoir pour l’Algérie».

En résumé…
«Je ne reviendrai sous aucun prétexte, même si les responsables actuels de la Fédération se confondent en excuses et exigent mon retour à la tête de l’équipe… J’ai amèrement regretté de travailler avec l’actuelle direction qui ne mérite pas de diriger les affaires du handball algérien. Mon départ est, cette fois, définitif et irréversible. Je vais me concentrer sur le travail avec des clubs d’Algérie ou à l’étranger», a déploré Salah Bouchekriou à un mois du championnat d’Afrique. Cette décision est aux yeux des professionnels du mouvement sportif : incompréhensible.
H. Hichem