Prévoir le temps par les éléments de la nature

Des temps anciens aux temps actuels

A l’heure actuelle, il n’y a rien de plus facile que de savoir le temps qu’il ferait le lendemain ou le surlendemain et les jours qui suivent dans la semaine. Il suffit de consulter le portable et vous avez tous les détails concernant les conditions météorologiques.

La science et la technique avancent à pas de géant et on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve contrairement aux temps anciens où il fallait réfléchir pour comprendre les phénomènes atmosphériques et la vie pleine d’embûches à surmonter au quotidien. Nous savons comment nos ancêtres arrivaient à se débrouiller pour se nourrir, se vêtir, travailler la terre, préserver leur seule source de revenu. Les plus vieux d’aujourd’hui ont eu l’intelligence de demander à leur grand- père, de leur vivant, comment arrivaient leurs arrières grand- parents, à avoir de la semoule, ingrédients principal pour apprêter les plats traditionnels et comment ils arrivaient à faire face aux vents, à la pluie, à la neige. Quant aux prévisions atmosphériques, il leur fallait penser beaucoup pour deviner le temps qu’il fera le lendemain ou le surlendemain et pour eux c’est un souci majeur étant donné que leur vie dépendait du temps car ils étaient pour la plupart des travailleurs de la terre, des ouvriers agricoles, des marchands itinérants ; ils étaient souvent dehors, se déplaçant parfois au loin, sinon dans les marchés pour vendre, qui des biens de consommation : céréales, tissus et de tout ce qui pouvait se vendre dans les marchés : bétail, volailles, vêtements de confection locales, qui des chaussures, ustensiles de cuisine et bien d’autres choses. On se déplaçait à dos de bête surtout pour ceux qui avaient la grosse marchandise à transporter. Imaginez que la pluie se mettait à tomber alors que les marchands avaient étalé leurs denrées périssables sur le sol. Ils les ramassaient très vite mais les sacs dans lesquels on les rangeait n’étaient pas imperméables. Si c’est des denrées alimentaires qui ne résistent pas à la pluie, c’est une grosse perte pour les marchands, d’où l’importance de faire les prévisions du temps en se basant uniquement sur les éléments de la nature.

Comment les anciens arrivaient à prévoir le temps
Nos Ancêtres ont survécu à des situations difficiles étant donné qu’ils étaient totalement démunis de tout ce qui pouvait les aider à faire face à l’inconnu, comme le temps. Néanmoins, ils avaient acquis par expérience les signes qui pouvaient leur donner quelques informations utiles sur les prévisions. Certains esprits perspicaces avaient remarqué qu’à chaque fois que la lune était entourée d’un halo, il fallait s’attendre à de la pluie pour le lendemain. L’information courait à grande vitesse et bientôt la plupart étaient au courant du phénomène. Il n’y a pas longtemps de cela, par une nuit claire avec des étoiles qui brillaient de tout leur éclat, il y avait la lune et elle était entourée d’un halo, le lendemain il y avait une pluie battante alors que la veille et les jours précédents, il avait fait un temps magnifique. Mais quand le ciel était couvert, on ne voit la lune et le temps est incertain. Il fallait recourir à d’autres moyens. Il y avait parmi nos Anciens de bons observateurs des nuages et ils avaient remarqué que certains donnaient de la pluie comme les nuages noirs ou très foncés, mais que les nuages seuls ne pouvaient pas suffire, il fallait qu’il y ait du vent et beaucoup de vent suivi d’une baisse de température.
Autrement dit, un vent froid venu subitement et des nuages noirs étaient autant de signes avant coureurs du mauvais temps et pour plusieurs jours. Nos ancêtres avaient remarqué que des nuages ne donnaient pas tous de la pluie comme les stratus, les cumulus et que seuls le cumulonimbus et le nimbus étaient des signes de mauvais temps et à condition qu’il y ait une baisse de température et un vent frais. Ils ne connaissaient pas les noms des nuages, mais ils arrivaient à les distinguer.
Dans un milieu traditionnel, une découverte sur les moyens traditionnels dans le domaine des prévisions du temps était vite diffusée par la voix orale. On a remarqué par expérience et après des observations minutieuses et étalées sur des années que certains nuages apparaissant à l’horizon le matin annonçaient un mauvais temps imminent, dans la journée ou, au plus tard, le soir. Il s’agit probablement des cirrus, vus le matin, de bonne heure, et qui devaient se développer pour devenir des nimbus, nuages de la pluie. Il s’agit d’un mélange de couleurs orange, marron, gris clair, roux étalés sur l’horizon un peu avant le lever du soleil.
Les mêmes nuages, des cirrus, quand ils apparaissaient le soir, un peu après le coucher du soleil, annonçaient le beau temps pour le lendemain. Ces prévisions annoncées et formulées sous forme d’adages populaires sont bien conçues en direction de ceux qui vont loin de chez eux pour vendre sur les marchés en plein air, des denrées qui ne supportent pas la pluie comme les céréales et les tissus. On dit aussi que quand le crapaud coasse, c’est un indicateur de mauvais temps imminent. D’ailleurs tous ceux qui adhèrent à cette information affirment avec conviction que le crapaud ne coassent pas tout le temps, mais un coassement est toujours suivi de pluie et au plus tard pour le lendemain. Un autre élément naturel annonciateur de pluie, c’est l’hirondelle qui arrive chez nous au début du printemps.
Les hirondelles sont des oiseaux migrateurs qui arrivent en même temps et quand arrivent le jour de repartir, elles font un rassemblement et partent pour un long voyage en même temps en vertu de leur instinct grégaire. Il s’agit d’oiseaux migrateurs qui mènent une vie mystérieuse, c’est pour cela que la morale interdit de porter atteinte à ces oiseaux. Les hirondelles se nourrissent essentiellement d’insectes qu’elles attrapent au vol et quand ces insectes volent très bas, cela veut qu’il y a de l’humidité dans l’air et l’humidité annonce une averse prochaine pour peu que le vent se lève et qu’il y ait une baisse de température. Et les hirondelles se mettent elles aussi à voler très bas parce que leurs insectes préférés volent bas. Et quand on remarque que les hirondelles volent très bas, cela veut dire qu’il va pleuvoir.

Des temps anciens aux temps actuels
Nous voyons maintenant que nos Ainés activaient avec beaucoup d’ingéniosité pour faire face aux difficultés de la vie. Pendant des siècles, ils ont su inventer des moyens pour travailler la terre dont ils tiraient toutes leurs subsistances. Miraculeusement, ils ont appris les phénomènes atmosphériques rien qu’en faisant des observations et sans avoir les instruments de mesure de la température, de la pression atmosphérique. Quand un vent soufflait, ils savaient d’où il venait et ce qu’il annonçait. Ils avaient aussi appris à éviter la pluie, les grands vents, parce qu’ils avaient acquis par expérience les signes annonciateurs de ces phénomènes, sans être passés par l’école. C’est avec la génération nouvelle qui est passé à l’école qu’on a commencé à se familiariser avec les mots baromètre qui sert à mesurer la pression atmosphérique, le thermomètre servant à connaitre le degré de température de l’atmosphère ou d’un malade. Ces instruments ont connu divers perfectionnements avec l’hygromètre, instrument de mesure de l’humidité et la girouette qui indique la direction du vent.
Dans les stations météorologiques, il faut tous ces instruments pour prévoir le temps, alors que nos ancêtres avaient recours aux éléments naturels pour connaitre infailliblement le temps qu’il fera le lendemain pour éviter que les marchands et les agriculteurs traditionnels ne soient confrontés à des difficultés dues aux intempéries. Maintenant avec les tablettes, tout devient facile si bien qu’on peut avoir les prévisions météorologiques à chaque fois qu’on se trouve dans n’importe quelle région. Il parait qu’il y a même des satellites qui peuvent donner avec précision les prévisions du temps et pour une semaine. Il a fallu du temps pour que ces améliorations se fassent. C’est le cas de l’hygromètre, indispensable pour connaitre le degré d’humidité de l’air. Il y a maintenant des moyens modernes de haute précision pour connaitre le degré d’humidité. Mais, il a de cela un peu moins d’un siècle, on pouvait fabriquer avec peu de frais des hygromètres.
Par exemple, l’hygromètre à cheveu, comme son nom l’indique, il est composé d’un cheveu fixé à un axe, à sa partie supérieure, au bout inférieur il est attaché à une aiguille indiquant, sur un cadran, le degré d’humidité, le cheveu s’allonge ou se rétrécit selon le degré d’humidité. Il existe un autre hygromètre, c’est l’hygromètre à sel fondé sur le même principe, le sel est placé sur un plateau, et selon l’humidité de l’air, l’aiguille à laquelle il est fixé, indique sur un cadran le degré d’humidité. Il s’agit là de construction artisanale car aujourd’hui tout est sophistique.

Boumediene Abed