Les 100 jours du président de la FAF L’optimisme d’une équipe qui veut tout moderniser

Le 21 septembre dernier, Walid Sadi est élu à la tête de la Fédération algérienne de football. Ses premières déclarations redonnent confiance au monde sportif.
La FAF lance son plus grand défi, celui de consolider ses lettres de noblesse. Les commentaires changent de tonalité, jamais aussi positifs que cette fois-ci. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune reçoit, le lundi 25 septembre le nouveau président de la FAF, Walid Sadi, qui lui a présenté sa vision du développement et de la relance du football algérien. Le président de la République «a insisté sur ce point», tout en félicitant le nouveau président de la FAF et en l’encourageant à atteindre cet objectif.

Les dossiers qui empoisonnent la vie
du football national
Un soulagement, disent certains observateurs satisfaits mais préfèrent attendre pour voir. Les ex internationaux voient en cet homme, une jeunesse capable de tout renverser et pour redonner des ailes à l’instance qui a encore en face d’elle de volumineux dossiers qui font déjà de l’ombre au nouveau président. Aura-t-il cette force attendue, traiter avec intelligence et sans précipitation, ces dossiers qui empoisonnent la vie du football national.

Un chantier pour une rapide modernisation
«Rien n’est étranger pour Sadi», soufflait un cadre sportif qui vient de confirmer sa confiance au nouveau président de la FAF. Un autre rétorqua «Il connaît parfaitement les rouages de ce géant moteur de développement du football, il sait puisque lui-même fait partie de cette maison». En effet, il avait détaillé dans son discours de ce 21 septembre 2022, les 21 points comme si ces deux chiffres étaient déjà faits pour broyer les blocages cités dans son plan d’action. En allant au plus profond de ce circuit imprimé, on relèvera les points de soudures du condensateur à consolider au plus vite.
Un nouvel organigramme de l’administration de la FAF est revu et corrigé, en tenant compte de celui de la DTN, de l’arbitrage, celui de la modernisation du travail, la révision et mise en conformité des textes à la situation financière de la FAF de la prise en charge des équipes nationales jeunes féminines…y compris l’enterrement du stylo au profit de la technologie.

L’optimisme, son arme
Un véritable chantier que Sadi prônait. Mais pour concrétiser ces objectifs au plus vite, il lui faudrait des hommes, ceux qui maîtrisent les secrets de la réussite des performances et de leur rapide exécution. Le mal menace la FAF. Le souci du jeune président est de le circonscrire avant que l’échec s’installe sur ses projets, ce à quoi, il devra les inaugurer en quelques petits mois pour arriver à bout de ce qu’il a fixé comme priorité et stratégie.
Pour démontrer que la théorie ne règle pas tous ces problèmes, il nomme ses hommes de confiance pour contourner les éventuels obstacles qui risquerait de lui faire de la résistance. Il provoque des consultations, des déplacements sur le terrain, des visites dans quelques wilaya, pour faire vite avant que le temps le rattrape.
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L’intérêt du football national
avant tout
Il connaît le terrain. Il connaît les parties bien huilées et celles qui ronronnent, cela ne suffit pas. Seul, il n’arrivera pas. Les commentaires commencent à tisser le mauvais coton, ses idées avancent, mais cela semble faire du surplace dans bien des chantiers. La Ligue de football professionnel, tant decriée, a finie par lâcher les cordes et les manettes de contrôle, mais le probleme de la programmaion résiste au changement. Un des intouchables, en l’occurrence Abdelkrim Medouar, est remercié le 3 octobre dernier. «En application des dispositions des articles 14.2 et 36.20 des statuts de la FAF, l’organe de direction de la Ligue de football professionnel est suspendu, avec effet immédiat, jusqu’à la prochaine Assemblée générale, pour violation des lois et règlements en vigueur. La FAF se réserve le droit d’engager une procédure d’audit et de contrôle de gestion de la Ligue de football professionnel », indiquait la FAF dans son compte rendu du Bureau fédéral. Aussitôt le fauteuil libéré, Mohamed Amine Mesloug, vite installé, pour quitter à son tour cette direction et ce pour incapacité d’assurer une solide programmation

L’arbitrage, est-ce une mission impossible ?
La Commission fédérale d’arbitrage a aussi fait l’objet d’un « nettoyage ». Trois compétences ont été poussées à la porte, Djamel Haïmoudi le DTNA et, pourtant, nouveau patron de l’arbitrage de l’UNAF et membre de la Commission de l’arbitrage de la CAF, l’universitaire Abdelhak Etchiali, trois fois mondialiste et compétence avérée ainsi que l’expert CAF Lim Kee Chong, directeur du développement. Un confrère de la presse africaine estime que «Ahmed Kharchi, membre du Bureau fédéral qui n’a jamais atteint le grade d’arbitre international, préside la CFA avant de demander d’être déchargé ! Alors que Mehdi Abid Charef dont le CV est loin d’égaler celui de ses deux anciens collègues (mondialistes plusieurs fois) a été nommé directeur technique national de l’arbitrage. Dans le cas de ces deux dernières entités, on ne peut que constater le décalage voire le fossé entre les déclarations de l’ancien manager général de l’équipe nationale et ses décisions».

Des changements nécessaires…
Après avoir été évincé de la présidence de la Ligue Inter- régions par Charaf-Eddine Amara, Youcef Belmedjbar, secrétaire général adjoint, revient sur la scène. Entre- temps, le directeur de l’administration générale de la FAF, Moumen Beraf quitte l’instance après plusieurs années passées à Dely Ibrahim. «L’ancien directeur du Centre technique national de Sidi Moussa Youcef Ouznali, est affecté à d’autres tâches, remplacé par Chafik Melouki.
Au coeur de ces changements et mutations, se trouve «la dissolution de la Chambre nationale de résolution des litiges et le désintérêt manifesté pour la Direction de contrôle et de gestion, deux organes statutaires de contrôle marquent une volonté délibérée de tout gérer au niveau du Bureau fédéral, voire du comité d’urgence qui a réduit le BF en chambre d’enregistrement», souligne le même journal, afficain des sports.

Le recouvrement des 300 milliards
Selon certaines indiscrétions, Walid Sadi a du mal à être suivi, le bureau qu’il avait lui-même choisi, ne roule pas à la vitesse souhaitée, ce qui crée des embouteillages dans l’exécution de ses divers chantiers. 100 jours après, les attentes sont encore nombreuses, le recouvrement des 300 milliards laissés dans les passations de consignes par Djahid Zefizef semblent donner un peu plus d’oxygène à la finance, en plus de la subvention débloquée par l’ancien Bureau fédéral, en sus des partenaires Mobilis et Sonatrach. Walid Sadi aurait, par ailleurs, réussi à débloquer la situation avec l’EPTV qui devrait commencer à honorer sa grosse dette dépassant les 60 milliards de centimes à partir de 2024.

2024, pour renforcer l’image de l’instance
L’année commence avec des annonces qui remettent de l’ordre dans les démarches du jeune président qui promet que cela ne vas pas s’arrêter, bien que conscient que beaucoup d’opérations seront entamées ces jours-ci pour assainir une situation qui essoufflent les envies d’aller plus vite que prévue. Le football national, malgré toutes ces quelques entraves, l’option choisie par le boss de la FAF, est de « faire parler de soi plutôt que parler de soi».

Rencontre Sadi-Belmadi
Walid Sadi reçoit, dans l’après-midi du samedi 7 octobre 2023 au siège de l’instance fédérale, le sélectionneur national, Djamel Belmadi. La première rencontre depuis son élection à la tête de la FAF. Les deux hommes ont passé en revue durant de longues heures tous les sujets inhérents à l’équipe nationale, et ce, dans la perspective de préparer convenablement le début de la campagne des éliminatoires de la coupe du Monde – FIFA 2026 et la prochaine CAN TotalEnergies – Côte d’Ivoire 2023.
Pour rappel, le président de la FAF avait annoncé que la sélection nationale est l’un des dossiers prioritaires inscrits sur la feuille de route de la nouvelle équipe fédérale. Sadi s’est d’ailleurs engagé à réunir toutes les conditions nécessaires pour permettre aux Verts de travailler idéalement, performer et atteindre les objectifs qui leur sont assignés lors des prochaines échéances.

En résumé
Le président de la FAF est un dirigeant comme tant d’autres, c’est à dire un responsable qui ne cesse de tenter d’atteindre les objectifs promis, pas seul certes, mais en compagnie de cadres optimistes. Une mission qui n’est pas impossible.

H. Hichem