Algérie-Libye : face à d’actuels et futurs défis énergétiques

Nouveau départ de la Sonatrach en Libye

L’Algérie et la Libye, deux grands producteurs de pétrole et de gaz de l’Afrique du Nord et des partenaires énergétiques de longues dates, s’engagent à renforcer leur coopération dans le domaine de la recherche, de l’exploration et de l’exploitation hydrocarbures, mais aussi dans le développement du renouvelable.

Les deux partenaires ont déjà fait part de leur vision commune à intervenir à la bonne échelle afin d’augmenter leur production ainsi que leurs exportations vers le marché européen en crise. Saisir cette opportunité pour progresser dans une dimension extérieure et énergétique plus élargie et plus qualitative, ce qui pourrait donner une impulsion décisive à la transformation énergétique des deux pays, mais aussi de leurs partenaires européens (Italie, Espagne, France…).
La Libye a exprimé son ambition de conclure des partenariats ambitieux avec ses partenaires pour reconstruire le secteur énergétique libyen, qui souffre encore des divisions politiques du pays qui pèsent sur ses objectifs. L’Algérie se dit prête à l’accompagner dans cette transition.
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, qui a annoncé, au mois de novembre 2023, son retour en Libye, a réaffirmé, avant-hier, lors de la tenue du Sommet libyen sur l’énergie et l’économie, organisé à Tripoli, du 13 au 14 du mois courant et marqué par la présence de nombreux responsables politiques et dirigeants de grandes compagnies d’hydrocarbures mondiales, son engagement à soutenir le pays dans le processus de reconstruction de son secteur énergétique. A l’occasion, la Libye a dévoilé «ses plans et projets visant à exploiter davantage ses ressources pétrolières et gazières». «La Libye souhaite découvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz», a souligné le ministre libyen du Pétrole et du gaz, Mohamed Oun, insistant sur l’impératif de promouvoir «une diplomatie énergétique efficace et faciliter l’exportation des hydrocarbures dans la région».
Pour construire cette vision partagée, l’Algérie confirme sa disposition à accompagner la compagnie pétrolière libyenne, la National Oil Corporation (NOC) à redynamiser le secteur énergétique libyen et à l’aider à reconstruire ses infrastructures énergétiques dévastées durant la guerre civile.
Le retour de la Sonatrach dans le pays est un signe d’un retour à la normale et représente une opportunité de taille. «Nous avons encore des gisements à explorer, notamment ceux de la Méditerranée et des régions centrales, où de nouveaux gisements de pétrole et de gaz seront découverts», a fait savoir, lors de cet événement, le président de la NOC, Farhat Omar Bengdara, insistant sur la nécessité de renforcer et de conclure de nouveaux partenariats de collaboration. M. Bengdara a procédé, à cette occasion, avec le Président- directeur général (P-dg) de la Sonatrach, à la signature d’«un avenant au mémorandum d’entente signé, en 2022, entre les deux parties», selon le communiqué du Groupe.
«Cet avenant vise à enrichir les axes de coopération entre les deux parties à travers l’intégration de nouvelles activités consistant en l’exploration et le développement des ressources conventionnelles et non conventionnelles comprenant le développement des explorations pétrolières et gazières au niveau des champs marginaux inexploités, notamment via les techniques de récupération secondaire et tertiaire des gisements épuisés, ainsi que le développement des activités en lien avec la transition énergétique, les énergies renouvelables, et l’échange d’expertises». A rappeler que la Sonatrach a repris ses activités dans le bassin de Ghadames, en Libye.
M. Hachichi a saisi cet événement d’envergure, pour présenter les grandes lignes de la stratégie de l’Algérie dans le développement du renouvelable, mettant en avant «l’importance du gaz naturel dans la transformation énergétique, d’autant qu’il constitue un pilier stratégique, en vue de réaliser les objectifs de la neutralité carbone». «Cette reconnaissance conforte la position du gaz, en tant que pilier stratégique dans ce qui est appelé les ambitions ‘’zéro émissions’’, tout en contribuant, de manière résolue, à la transformation énergétique mondiale», a-t-il ajouté.
«Le gaz naturel prenne en charge, compte tenu de sa disponibilité et de son prix considéré comme abordable, outre le fait qu’il soit le plus propre parmi les autres carburants fossiles, environ 24% de la demande mondiale à l’horizon 2040 et 36% à l’horizon 2050, dépassant ainsi le charbon pour devenir la 2ème source d’énergie après le pétrole», a-t-il souligné. L’Algérie et la Libye ont un potentiel photovoltaïque et énergétique énorme. L’Algérie rêve de devenir la batterie de l’Europe et compte sur ses partenaires européens, notamment, l’Italie pour atteindre cet objectif. La Libye pourrait jouer un rôle crucial dans le développement durable de la région, particulièrement, de l’Afrique également, a affirmé
M. Hachichi, soulignant «l’impératif d’intensifier les efforts pour une transition énergétique globale et équitable, dans le but d’atteindre un accès équitable aux ressources énergétiques des pays du continent… Ceci exige un ensemble de pré requis, notamment en matière de partage d’expertises, de développement de la coopération et d’encouragement des partenariats».
Samira Takharboucht