2024, des mesures dissuasives incitent à l’optimisme

Faid insiste sur la poursuite des efforts pour soutenir l’économie et le citoyen

L’année 2024 sera marquée par la poursuite des réformes économiques et financières et par l’accélération de la modernisation et de la numérisation du système financier et bancaire algérien.

Un impératif pour réussir la transition économique et financière du pays et maintenir le cap.
En 2024, le contexte international reste encore instable et incertain en raison des risques géopolitiques en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, ce qui risque d’impacter les marchés financiers et l’économie mondiale. Dans un contexte pareil, du déjà vu, l’Algérie doit se concentrer plutôt sur le renforcement de l’investissement productif, l’amélioration du climat d’affaires et la préservation du pouvoir d’achat des ménages.
En plus des multiples mesures financières, fiscales et sociales incluses dans la loi de Finances (LF) 2024 pour soutenir l’économie nationale ainsi que les ménages, un important arsenal juridique a été mis en place pour accompagner la mise en œuvre des réformes engagées par les pouvoirs-publics. Faisant encore une fois un point de situation, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a réitéré, hier, lors du Forum d’El Moudjahid, à Alger, l’engagement de l’Etat en faveur du soutien du pouvoir d’achat des ménages et de l’investissement.
Selon lui, le Gouvernement est décidé à poursuivre et à renforcer sa lutte contre l’inflation et les crimes financiers (corruption, fraude fiscale, évasion fiscale…), sans anéantir la croissance économique du pays qui devrait atteindre 4,2% en 2024. La croissance économique de l’Algérie devrait ralentir légèrement en 2024 comparé à 2023 (5,3%), mais pas trop.
Les performances de certains secteurs productifs hors-hydrocarbures feront mieux, avec, également, une croissance du secteur des hydrocarbures de près de 1%, et sera opérée principalement par les exportations gazières. Les recettes budgétaires de l’Etat devraient atteindre, selon la LF 2024, 9.105 milliards de dinars contre plus de 15,270 milliards de dinars de dépenses publiques en forte hausse.
Cette hausse s’explique par l’augmentation des dépenses de fonctionnement ainsi que les charges du personnel de l’Etat. Les pouvoirs publics refusent de renoncer à leur politique sociale dans une conjoncture internationale incertaine où le risque géopolitique ne devrait pas diminuer de manière significative en 2024, ce qui pourrait légèrement faire augmenter la volatilité des marchés financiers et des matières premières.
Pour surmonter les crises multiples qui menacent la stabilité économique mondiale, l’Algérie mise sur l’investissement et l’accélération de la transformation numérique de son économie et de son système financier et bancaire afin de faciliter l’accès au crédit bancaire et au financement des projets d’investissement. Le ministre des Finances a énuméré les principales mesures mises en place en faveur du soutien de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires, mais aussi pour lutter, en parallèle, contre les crimes financiers. 2024 sera marquée par «la levée du gel sur les projets relevant de divers secteurs et la concrétisation des projets d’investissement en cours».
Le premier argentier du pays a mis l’accent sur l’importance de concrétiser les objectifs de l’Etat fixés préalablement afin de maintenir la stabilité financière et sociale du pays et accélérer la croissance économique qui pourrait contribuer à l’amélioration de la diversification économique.
Le ministre se montre rassurant et confiant quant à la capacité de l’Algérie de faire face à ces défis, même si, actuellement, le monde économique n’observe aucun signe d’enthousiasme des investisseurs, à l’étranger. Une opportunité pour l’Algérie qui offre d’importants avantages fiscaux, parafiscaux et financiers aux investisseurs algériens et à leurs partenaires étrangers.
Les réformes structurelles, juridiques et financières mises en œuvre visent, principalement, la relance de l’économie nationale et l’accélération de sa numérisation et de la modernisation à grande échelle. Le ministre a insisté à mainte reprises sur l’impératif d’accélérer la digitalisation des secteurs financiers et bancaires de l’Algérie en vue de faciliter aux investisseurs, professionnels et particuliers, l’accès aux services bancaires.
La modernisation des administrations et des institutions publiques contribuerait à promouvoir la transparence, l’équité et l’efficacité des services publics. L’Etat est déterminé à relever ce défi. D’importants progrès ont été réalisés en 2023 dans ce domaine. 2024 démarre avec beaucoup d’optimisme (amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, investissements et reprise légère des cours du
pétrole et du gaz). M. Faïd a réitéré, lors de ce Forum, l’attachement du Gouvernement au caractère social de l’Etat, à la promotion de l’investissement productif et au développement local…).

Samira Takharboucht