«La priorité est au cessez-le-feu à Ghaza»

Attaf au Conseil de sécurité :

Dans une déclaration devant le Conseil de sécurité réuni, avant-hier mardi, pour examiner la situation en Palestine, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a évoqué les engagements et obligations imposés par la conjoncture actuelle envers Ghaza.Le ministre a affirmé que «la priorité majeure est au cessez-le-feu dont les atermoiements pour sa mise en œuvre sont fustigés de jour en jour, tout comme sont critiqués les prétextes réfutables avancés pour justifier ces lenteurs».
«Il ne peut y avoir d’objectifs plus suprêmes que celui de mettre fin à l’agression, à l’extermination, à la déportation, à la famine, à la destruction et à la profanation», pour que «les dispositions de l’après-guerre» revêtent tout leur sens et pour que «les efforts diplomatiques de règlement du conflit arabo-israélien soient davantage efficaces et efficients», a fait savoir Ahmed Attaf.
«Nous sommes appelés, en ces heures décisives, à contrer les illusions dont se nourrit l’occupant israélien colonialiste pour renforcer sa sécurité en anéantissant le projet national palestinien», a-t-il ajouté. Le ministre a fait observer aussi que «nous nous devons aussi de contrecarrer les campagnes de confiscation et d’annexion des terres palestiniennes, et d’implantation et d’expansion de colonies israéliennes, dans une tentative d’empêcher l’établissement d’un Etat de Palestine indépendant et souverain». Ahmed Attaf a souligné qu’«il est tout aussi impératif de réprimer l’impétuosité de l’occupant et ses illusions quant au ressuscitement du projet du ‘’Grand Israël’’ sur les cendres et les décombres du projet national palestinien».
A l’entame de son allocution, le ministre a transmis un message de reconnaissance et de gratitude du Président Abdelmadjid Tebboune au Secrétaire général (SG) de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres et à l’ensemble des organes de l’ONU, pour «les efforts qu’ils n’ont eu de cesse de mener en vue d’atténuer les tragédies qui s’abattent sur Ghaza, panser ses plaies et y arrêter l’effusion de sang».
Il s’agit d’un message de soutien et de reconnaissance, ajoute Ahmed Attaf qui prend part à la réunion, chargé par le président de la République, «des efforts incessants consentis, en dépit des critiques et tentatives d’atteinte à leur crédibilité et autorité, à travers des actes de provocation et de chantage émanant d’une occupation qui se croit invincible et inexpugnable (…)». L’ Algérie a réaffirmé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, sa revendication historique de tenir une Conférence internationale pour la paix, sous l’égide des Nations unies, où il sera convenu de mettre fin au conflit arabo-israélien de manière définitive, conformément aux résolutions de la Légalité internationale, et de mettre en œuvre la solution à deux Etat «sous la surveillance rigoureuse, le suivi étroit et la garantie sûre» de la Communauté internationale. «Ce qui se passe, aujourd’hui, à Ghaza nous interpelle plus que jamais quant à l’impératif d’accélérer le traitement de l’essence de ce conflit, à travers le renouvellement et l’activation de notre engagement collectif en faveur de la solution à deux Etats, appuyée par la Communauté internationale comme règlement juste, viable et définitif», a affirmé M. Attaf.
A ce propos, le ministre des Affaires étrangères a appelé l’ONU et le Conseil de sécurité à «répondre avec fermeté aux voix israéliennes qui clament haut et fort leur rejet de cette solution et aux positions qui font fi du consensus international et dénégrent la légalité internationale». Face à la poursuite des agressions et au «blocage» des perspectives d’amener l’occupant ennemi à y mettre un terme, le ministre a estimé que «la Communauté internationale est devant trois défis majeurs :
1/ Imposer le respect des résolutions et lois décidées en son nom et faire preuve d’intransigeance face aux violations flagrantes de ses décisions, en vue de garantir un vivre-ensemble pacifique, civilisationnel et civilisé entre ses membres» ;
2/ «Ne pas admettre qu’un des membres s’arroge le droit de se placer au-dessus de tous et bénéficie d’un traitement sur mesure, riche de dérogations, de sélections, de privilèges et d’immunité indus et inadmissibles» ;
3/ «Soumettre l’occupation israélienne colonialiste aux garde-fous juridiques internationaux et mettre fin, avec rigueur et fermeté, à ce qui est communément appelé (impunité et non reddition de comptes)».
Lakhdar A.