Les organisations des droits de la femme « tirent la sonnette d’alarme ! »

Quatre femmes assassinées en moins d’une semaine :

Les féminicides se multiplient dans les quatre coins du pays provoquant la peur et le désarroi chez les femmes et inquiètent énormément les associations et les organisations des droits de la femme qui tirent la sonnette d’alarme.Ces mêmes organisations interpellent pour la énième fois les hautes autorités du pays d’intervenir pour protéger les femmes. En effet, au cours de ce dernier week-end, (26 janvier 2024), nous avons appris qu’une jeune femme de 27 ans Mme Bouzidi Narimane a été assassinée par son époux au niveau de son domicile sise à Haouch El Mekhfi, Ouled Hadaj, wilaya de Boumerdès (Centre du pays).
L’auteur du crime a utilisé une écharpe, le ‘’Khimar’’ de la victime pour l’étrangler avant de se rendre par lui-même aux services de sécurité. Les parents et les proches de la victime ont indiqué que la victime a subi des violences de la part de son mari depuis plusieurs années. La défunte a laissé derrière elle quatre enfants, a-t-on appris.
Quelques jours seulement avant ce crime, ce sont les habitants de la wilaya de Mostaganem qui ont vécu un immense drame où une femme a été également assassinée par son ex-époux au niveau de la résidence de ses parents. Le tueur a également assassiné sa belle-mère et deux autres personnes de sa famille avant de mettre le feu à la maison. Ce carnage a eu lieu au niveau de la cité dite Haï HLM a indiqué un communiqué de la Cour de Mostaganem.
Au cours de ces dernières 48 heures, c’est une jeune fille de 24 ans (Guernane Nesrine) qui fut assassinée dans la Daïra de Rouiba (wilaya d’Alger).
Originaire d’Aïn-Taya, la victime a été tuée par un homme au niveau de son lieu de travail, un cabinet de Radiologie situé à Haï de l’hôpital à Rouïba. Selon des sources proches de son entourage, l’assassin aurait à plusieurs reprises proféré des menaces à l’encontre de la victime qui aurait refusé de l’épouser. Toujours et selon les mêmes sources, l’auteur du crime aurait fait savoir à cette jeune fille qu’elle a deux choix à faire à savoir : d’accepter de l’épouser ou de lui ôter sa vie. «Nadik Wela Yadik Rabi», aurait indiqué récemment le tueur à la victime, selon les amis (es) de la défunte.
Devant la montée des cas des violences et des crimes à l’encontre des femmes, plusieurs organisations, associations des droits de la femme n’ont pas manqué de faire part de leurs inquiétudes et interpellent les hautes autorités d’intervenir afin de protéger la femme. «La situation est alarmante, les cas des violences sont quotidiens alors que les assassinats se multiplient et se propagent à travers l’ensemble du territoire national», a indiqué une représentante d’une organisation des droits de la femme. Mme Fadila a soulevé un phénomène qui prend de l’ampleur à savoir, la violence et les assassinats des femmes qui quittent leurs époux par le biais du divorce par compensation «Khol’â». «Plusieurs femmes ont été assassinées par leurs ex-époux uniquement parce qu’elles avaient décidé d’une séparer», a-t-elle expliqué. Cette dernière nous a fait savoir que plusieurs femmes qui avaient mis fin à leurs relations conjugales par la voix du mariage de la compensation «El Khol’à» ne peuvent même pas sortir dans la rue en raison des menaces de mort de leurs ex-conjoints. C’est le même constat de Mme B. Dalila, fonctionnaire, qui a indiqué que les cas des violences et des féminicides se multiplient. «Les femmes mariées ou divorcées ne se sentent plus en sécurité, elles font l’objet de violences aggravées que ce soit par l’intermédiaire de leurs époux ou par des membres de la famille. Nous interpellons les dirigeants du pays à déployer des efforts afin de protéger la femme et de mettre un terme à ces drames». Selon une représentante d’une association des droits de la femme, plusieurs femmes vivent dans l’enfer mais ne peuvent pas porter plainte ou quitter leurs foyers. Cette dernière nous a expliqué que des femmes qui n’ont pas de famille ne peuvent pas parler des violences qu’elles subissent ou de s’éloigner de leurs foyers par crainte d’être tuées ou de se retrouver dans la rue. Toujours et selon la représente de cette association féminine, les missions et les interventions des assistantes sociales de la (DAS) dans les foyers deviennent une nécessité pour aider les femmes qui se trouvent en difficulté. «L’Etat doit penser également à construire des bâtisses pour accueillir les femmes battues», a-t-elle indiquée. Moncef Redha