Djelfa a tous les atouts pour se développer et se mettre à niveau

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun à Djelfa

Il est enfin arrivé. L’invité devait arriver vers 18 heures, et ce n’est que vers 21 h 30 qu’il a franchi le perron du siège de la wilaya de Djelfa.

Les sièges vides ou libérés ont permis à la forte délégation qui accompagnait l’envoyé spécial du président de la République à Djelfa de suivre, et cela, jusqu’au-delà de minuit les travaux engagés par le ministre et le parterre présent. Personne n’a diné. Le MIPP a passé en revue l’état des lieux qui semble être le plus maigre ou chétif de la nation. Il n’est pas le responsable de cette maigritude. Le wali aussi. Bien au contraire, ils seront avec les personnes patriotes les sauveurs. D’ailleurs, depuis l’avènement d’Amar Ali, beaucoup de goulots d’étranglement ont sauté. Les gens de presse et de la communication en témoins privilégiés, nous avions accompagné le wali et le P/APW, lors des opérations de régularisation des situations administratives des investisseurs. Donc, le mal est très profond. Cela n’est pas suffisant tant que le train n’a pas de jonction avec les ports du nord. La cimenterie de oued Sdar a connu la plus longue des gestations. Durant les années 80, le projet devait voir le jour. Le terrain a été choisi pour que l’ex-SNMC puisse en bénéficier. Lors d’une visite avec l’ex-wali Mohamed El Kabir Addou en 2003, nous avions été informés que 300 millions de dinars ont servi pour les terrassements généraux et le fonçage des forages. Sans comptabiliser les lignes haute et moyenne tension qui ont été tirées par la Sonelgaz. Par la suite, lors de la décennie noire, toute action avait été suspendue. Vers 2007 ou 2008 la Compagnie Assec Ciment Corporation s’est engagée à reprendre le relais. Hamou Ahmed Touhami, wali d’alors avec Laggouni Aek, ont organisé un grand «maarouf» avec des méchouis au siège de la wilaya. Ce gueuleton a été offert par les éleveurs de la commune de Aïn El Bell en guise de remerciement au Tout-puissant d’avoir choisi leur commune pour l’implantation de ce projet. La cimenterie devait lors de la rentrée en production offrir 6000 emplois directes et 3000 autres indirectes. Le projet estimé à plus de 800 millions de dollars. Sa production était de 9 millions de tonnes entre ciment et clinkers. Soit l’équivalent de la production nationale d’alors. Entre-temps, le match des éliminatoires de la Coupe du monde de 2010 a tout chamboulé. Les employés venus d’Egypte ont failli être lynchés, si ce n’est la protection de certains citoyens et de celle des services de sécurité. Tout le monde se rappelle le saccage des bureaux et boutiques Djezzy. Les lendemains n’étaient pas roses. Les égyptiens avaient quitté le territoire national. Parfois sans bagages. Le personnel algérien sur site n’a pas perçu ses émoluments après deux ou trois ans. Une grande partie de ce personnel este la société égyptienne en justice. Ils avaient eu gain de cause. Une bonne partie des pièces a été vendue aux enchères publiques. Certains concurrents se sont rués pour acquérir certains organes qui leur manquait ou qu’ils ont placés en stock de sécurité. Tous les lots ont été vendus au poids. A dire de la ferraille. Par la suite, les chinois qui ont pris le projet du port d’El Hamadia à Cherchell avaient un besoin colossal de ciment. La cimenterie de Oued Sdar n’attendait que ce moment. La Issaba de Hadad et consorts aussi. Ceux qui étaient proches disaient que les chinois ont été contraints de composer avec Hadad, ils ont créé une société avec 51% pour «l’investisseur» et 49% pour les Chinois. Cette société de droit algérien avec de l’argent chinois à 100%. Il fallait compter sans Tebboune et les patriotes. Mais l’histoire les rattrape. Haddad et ses comparses passent devant la justice. Ils sont condamnés à de lourdes peines. Les amis chinois ne savent pas sur quel pied danser. L’unique solution c’est la récupération de tout ce qui a lien avec l’usine. En attendant que la cimenterie connaisse une issue après les travaux engagés par le MIPP à travers la commission ad’hoc. Un vieux qui nous a accompagné s’ est exclamé : « C’est comme ça que la souveraineté nationale doit s’exprimer ». Il se tourna vers les gens de la presse en leur disant : « Dites à Tebboune qu’il ne peut partir qu’après la remise en état de l’Algérie».

Djilali Harfouche