L’équipe nationale, ce n’est forcément pas que du foot

Craqué, caressant ses cheveux avec des gestes qui expliquent la dureté du moment que travers l’équipe nationale, Boualem Meziani, un fervent supporter des Verts parmi les millions d’Algériens, «s’interroge sur ce train des Fennecs qui roule sans s’arrêter à la gare, là où des jeunes sur les quais attendent patiemment la moindre information sur le prochain pilote» qui conduira la sélection algérienne vers les sommets.
Une situation qu’il qualifie de drôle, acéteuse, hilarante, inénarrable «que savez-vous, vous de la presse de la personne qui tentera de faire retrouver la confiance des supports ?»

L’équipe nationale, la vitrine
de la nation
Ceux à qui la question est posée, répondent : « vous savez, le football est devenu bien plus qu’un simple sport. Il est aujourd’hui un terrain de jeu géopolitique où les pays rivalisent pour attirer l’attention du monde entier sur le sérieux d’une nation ». Une dame professeure d’anglais dira, au passage de cette discussion, que « Vous savez, une équipe qui gagne des matchs et synonyme d’un excellent encadrement, et ses répercussions confortent le niveau du foot national et le qualifie de véritable repère, de la meilleure destination pour visiter notre le pays. Et d’autre part, confirmer son hospitalité et ses dispositions pour accueillir des compétitions internationales et des supporters étrangers à l’occasion, tout en leur faisant découvrant la culture et les attractions touristiques du pays.

Une porte d’entrée vers de nouveaux marchés
La stabilité de l’équipe nationale de football est synonyme de repères pour s’assurer des retombées économiques significatives, notamment des recettes dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des loisirs…»Je suis déçu par la manière dont s’est «construite», si le terme est juste, la séparation avec l’ex entraîneur. On est pas un pays où se décide à pied levé les décisions y compris dans le football et d’ailleurs notre président de la République y tient énormément à cette image de notre pays. Je suis déçu par la Fédération algérienne de football qui a très mal géré cette séparation…»
Un expert, à propos du football disait «Le sport est une des ressources en matière de diplomatie publique à des fins de réputation et d’image à l’étranger qui permet de considérer certains États comme des acteurs puissants sur la scène internationale».

Les conséquences de l’élimination
sur les Verts
La prochaine actualisation par la FIFA est attendue pour jeudi, mais plusieurs projections ont été effectuées et les tendances actuelles indiquent des progressions notables, notamment pour les équipes de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. Les deux finalistes devraient faire un bond au niveau mondial, passant de la 49e à la 39e place pour les champions ivoiriens (+10) et de 42e à 28e pour les Super Eagles (+14).
Au niveau africain, les Nigérians devraient ainsi éjecter la Tunisie, éliminée au premier tour, du podium continental. Les Aigles de Carthage devraient également chuter de la 28e à la 41e place au niveau mondial (-13). L’Algérie, elle aussi sortie au premier tour, chute également de manière drastique, passant de la 30e à la 43e place (-13). Ce classement ferait des Fennecs seulement la 7e nation africaine du classement alors qu’ils étaient au pied du podium (4e) avant la CAN.

En résumé
Le dossier fume toujours, et en attendant de savoir qui remplacera Belmadi, le terrain éternue, la fédération quant à elle n’a pas hésité à sortir de son silence et rappelle les mauvais résultats de ces dernières années, notamment les deux Coupes d’Afrique manquées, «le droit d’en tirer les conséquences légitimes». Conséquences immédiates, Djamel Belmadi est toujours sous contrat alors que l’équipe nationale a déjà un rendez-vous international dans 7 semaines. Pas de quoi calmer le contexte sportif actuel.

Un flou qui pèse
Le sélectionneur a quitté le pays, laissant la fédération dans le flou. «La FAF considère son silence et son départ du territoire national comme un refus et se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique ». Cela, pour les observateurs et experts, le dossier aurait pu trouver une meilleure solution. Les deux parties sont aujourd’hui dans une situation qui n’est pas facile. « Entre le conflit avec Belmadi et les pistes compliquées, l’Algérie connaît quelques difficultés en ce qui concerne le dossier du sélectionneur national».
H. Hichem