«La CIJ doit déclarer illégale l’occupation sioniste»

Riad Al-Maliki à La Haye :

La Cour internationale de justice (CIJ) a entamé hier, lundi, à La Haye les audiences publiques consacrées à la demande d’avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques de l’entité sioniste en Palestine occupée.

A cette occasion, le ministre palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad Al-Maliki, a déclaré qu’il était temps de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dans le traitement de la question palestinienne, appelant la CIJ à soutenir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.
Riad Al-Maliki a appelé la Cour à déclarer l’occupation illégale et à ordonner d’y mettre fin «immédiatement, totalement et sans condition». «Une justice retardée équivaut à un déni de justice, et le peuple palestinien est privé de justice depuis bien trop longtemps», a-t-il affirmé.
Le chef de la diplomatie palestinienne a rappelé devant la plus haute juridiction de l’ONU que son peuple subissait le «colonialisme et l’apartheid» sous l’occupation israélienne et «certains s’indignent de ces paroles mais ils devraient s’indigner de la réalité qui est la nôtre». Al-Maliki a souligné, dans son discours devant la CIJ, que «depuis plus d’un siècle, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination a été refusé». Le ministre palestinien a également souligné que «le droit à l’autodétermination n’est pas négociable, et que l’occupation (sioniste) doit prendre fin sans conditions».
«Le génocide dont notre peuple est victime est le résultat de décennies d’impunité dont jouit l’occupant», a ajouté Riyad Al-Maliki. Cinquante-cinq Etats, dont la Palestine, ainsi que la Russie et la Chine, présentent, à cette occasion, leurs arguments et participent aux procédures orales devant la Cour, ainsi que trois organisations internationales (la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine), pendant une demi-heure par Etat et organisation, jusqu’à lundi prochain.
La CIJ examinera également au cours de cette session les effets juridiques causés par la violation sioniste du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et l’occupation des territoires palestiniens depuis 1967.
Pour rappel, cette action intervient suite à l’adoption, en décembre 2022 par l’Assemblée générale des Nations unies, de la résolution 247/77, qui demande un avis consultatif de la CIJ sur les violations sionistes des droits de l’Homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, y compris à El-Qods. Par son ordonnance du 3 février 2023, la Cour a décidé que «l’Organisation des Nations unies et ses Etats membres, ainsi que l’Etat observateur de Palestine, sont jugés susceptibles de fournir des renseignements sur les questions soumises à la Cour pour avis consultatif et qu’ils pourront le faire dans les délais fixés par l’ordonnance». Ainsi et conformément au paragraphe 2 de l’article 66 de son Statut, la Cour a fixé au 25 juillet 2024 la date d’expiration du délai pour le dépôt des exposés écrits sur les questions soumises. Basée à La Haye.
La CIJ peut donner des avis consultatifs non contraignants sur des questions posées par les organes de l’ONU et d’autres institutions spéciales. Dans un avis consultatif rendu en 2004, la Cour internationale de justice a reconnu que le mur construit par les autorités sionistes dans les territoires palestiniens occupés n’était pas conforme au droit international.
Récemment, le 26 janvier dernier, la CIJ a ordonné à l’entité sioniste, après avoir été saisie par l’Afrique du Sud quant au génocide perpétré par l’occupant contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza, de s’interdire de cibler des civils palestiniens, de sanctionner les responsables sionistes incitant à la violence et d’autoriser sans entraves l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza. Ce vendredi, la Cour a déclaré que la «situation périlleuse» à Ghaza et à Rafah «exige l’application immédiate et effective des mesures provisoires indiquées par la Cour dans son ordonnance du 26 janvier 2024». Ainsi, «la Cour a confirmé notre point de vue selon lequel la situation périlleuse exige l’application immédiate et effective des mesures provisoires indiquées par la Cour dans son ordonnance du 26 janvier 2024 qui sont applicables à l’ensemble de la bande de Ghaza, y compris à Rafah», a écrit le porte-parole du Département des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, Clayson Monyela.
Lakhdar A.

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