«La CAN, c’est hier, elle ne s’évapore pas facilement»

L’entraîneur du Nigeria José Peseiro à GOAL :

,Dans une interview accordée à GOAL, le sélectionneur du Nigeria José Peseiro, dont son contrat s’est achevé le 29 février 2024, est revenu sur la dernière Coupe d’Afrique des Nations, en mettant en exergue son expérience en Afrique, et n’a pas manqué d’évoquer son avenir.

Les bilans se multiplient, les sélectionneurs encore en poste profitent pour tenter de décrypter ce qui a marché et ce ne l’a pas été. Les consultations d’experts avec de sérieux consultants font l’analyse des rencontres, tout comme celle du Nigeria, qui est passé à deux doigts du sacre. L’essentiel dans cette histoire des CAN, il y a toujours quelque chose à garder et à jeter, à caser pour référence, pour l’histoire notamment lorsqu’il est porteur d’une bonne ou mauvaise stratégie, qui fut à l’origine de la victoire ou de la défaite?
Le Nigeria, vice-champion de la CAN-2023, c’est aussi un trophée. La CAN, c’est déjà trois semaines avec la victoire de la Côte d’Ivoire face au Nigeria en finale (2-1). Elle a été le théâtre d’un spectacle époustouflant, captivant les fans du début jusqu’à la fin.
GOAL a réussi à faire parler José Peseiro, à lui faire dire ce que d’autres hésitent à commenter après cette dure traversée de la CAN. Le sélectionneur des Super Eagles, qui a arraché le titre de vice-champion, a un pas du sacré, reste un sélectionneur, qui a concrétisé un de ses principaux objectifs, pour le Nigeria, c’est l’essentiel, ses joueurs ont réalisé un exploit, et laissent derrière eux une sacrée promesse, celle de revenir en force en 2025, et de rentrer chez eux avec le trophée. Peseiro a rendu hommage dans cette interview à ses joueurs.
Un public magnifique qui a donné du sens à cette CAN. Un séjour en Côte d’ivoire, qu’il n’oubliera pas de sitôt, il le dit et évoque à la fois la richesse émotionnelle de la compétition, tout en décrivant «ce magnifique enthousiasme du public africain et le niveau de compétition élevé entre les équipes». Comparant la CAN à d’autres tournois tels que la Copa America ou la Coupe d’Asie, il insiste sur l’atmosphère unique de la compétition africaine, imprégnée d’une proximité particulière avec les supporters et les médias. L’échec lui reste en travers de la gorge, n’est pas facile à digérer, est une tristesse qu’il gardera comme un bel échec, après avoir réussi à marquer les esprits, en soulignant la satisfaction de voir son équipe parvenir à la finale contre toute attente.

«La pression populaire ? Je sais faire avec mais les joueurs peuvent en souffrir»
Évoquant la pression médiatique et populaire entourant l’équipe nationale du Nigeria, Peseiro partage son expérience en tant que sélectionneur dans un pays passionné de football. Il insiste sur le rôle des entraîneurs dans la protection de leurs joueurs contre les critiques et la gestion des attentes du public. Enfin, Peseiro aborde son avenir dans le football, mentionnant qu’il a reçu plusieurs offres de clubs et de sélections nationales. Il exprime sa volonté de prendre le temps de se reposer avant de prendre une décision concernant son prochain projet, tout en se disant ouvert à toutes les options qui se présentent à lui.
«Merci et au revoir. Mon contrat se termine dans deux jours (ndlr, le 29 février). J’ai reçu beaucoup d’options, beaucoup de contacts de la part des équipes nationales ou de clubs. Je dirai 5, 6 ou 7. Je leur ai tous fait savoir que je dois me reposer et qu’à l’expiration de mon contrat, j’en parlerai et je commencerai à réfléchir à d’autres projets. Et décider de mon futur. Pour l’instant, j’ai besoin de couper et être au calme. Mais je suis à l’écoute des propositions et des projets qu’on m’offre. Et j’évalue si ça me plait ou pas», a-t-il affirmé.
En résumé «On a perdu en finale, mais tout le monde reconnaît notre très bon travail. Mais c’est aussi grâce aux joueurs et on ne peut rien faire sans eux. On n’est que coach, on n’est pas des génies. Je suis content. Je leur suis reconnaissant, à eux et aussi au staff. C’est un travail difficile et ça l’est encore plus en Afrique. Les joueurs ont cru en nous et ont donné le meilleur d’eux-mêmes, même ceux qui n’ont pas joué. Et je m’excuse auprès de ceux que je n’ai pas pu satisfaire, en termes de temps de jeu notamment. J’ai toujours œuvré et choisi pour le meilleur de la sélection nationale. Si je pouvais, j’aurais mis à chaque fois 25 joueurs sur le terrain. Car ils avaient tous le potentiel pour jouer. Merci à eux», a conclu Peseiro.

Synthèse de H. Hichem