Les psychiatres plaident pour la création d’un Observatoire sur la toxicomanie

Santé

Les participants au 22e congrès national de psychiatrie organisé à Tizi-Ouzou, ont émis une série de recommandations pour une meilleure prise en charge de toxicomanie en Algérie et dont la principale concerne la création d’un Observatoire national sur ce phénomène.
Le Pr. Abès Ziri, président du comité scientifique qui a initié cette rencontre placée sous le thème «Addictions: état des lieux et perspectives» abritée par l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) en psychiatrie Fernane Hanafi, a indiqué hier dimanche que cette structure aura pour mission de suivre l’évolution du phénomène de la toxicomanie en Algérie.
Elle aura à centraliser toutes les données concernant ce problème afin de les exploiter dans le cadre de la prévention, a expliqué cet enseignant chercheur hospitalo-universitaire à la Faculté de médecine de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou.
«Chaque secteur (justice, santé, services de sécurité et autres) dispose de ses propres données sur la toxicomanie et toutes les informations doivent être collectées par un seul organisme et celui-ci va les exploiter pour tracer une stratégie de prévention», a-t-il observé, soulignant l’importance de la mutualisation des efforts et de la collaboration intersectorielle dans cette démarche.
Il y a lieu aussi d’»établir la cartographie réelle des consommateurs de drogues en Algérie et de déterminer avec exactitude le profil des toxicomanes et à partir de là, une fois que nous avons toutes ces données, adapter une stratégie nationale de prévention primaire qui est le meilleur moyen pour prendre en charge le toxicomane», a observé le Pr. Ziri.
Il s’agira aussi de réaliser des enquêtes nationales sur la toxicomanie afin de mieux connaitre le phénomène et les drogues consommées, a-t-il dit, insistant sur l’importance de réaliser des études sur le phénomène à travers tout le pays pour mieux le cerner.
Le Pr Ziri a estimé que cette prévention primaire, qui intervient avant qu’il y ait contact entre le sujet et les drogues, ciblera les établissements scolaires et les universités et la société en général. «De cette façon il sera possible de réduire de manière drastique la consommation de drogue dans notre pays», a-t-il insisté.