Pour une religion monothéiste

Prophètes et textes sacrés

Les textes sacrés font état d’événements et d’affrontements dès l’avènement d’une religion monothéiste qui remet en cause des croyances anciennes et polythéistes.

L’arrivée d’un nouveau mode de pensée, de code de conduite est toujours mal accueilli. Idées reçues et pratiques rituelles perpétuées depuis de nombreuses générations deviennent indétrônables tant elles représentent un patrimoine à protéger, une vie organisée, même archaïque et acceptée par tous sous le prétexte qu’elle vient des plus lointains ancêtres.
Que de conflits ont opposé les peuples à leur prophète !
Tout le monde sait que le prophète est un envoyé de Dieu après que celui-ci l’a chargé de transmettre un message aux siens, c’est-à-dire à son peuple d’appartenance. Que de soulèvements et de luttes tribales cela a suscité. Le prophète Mohammed (QLSDDSSL) a dû être obligé d’émigrer (mot qui correspond à hidjra traduit en français par l’hégire), les antireligieux incapables de leur polythéisme s’étant soulevés contre lui. Une fois, il a eu la vie sauve grâce à une araignée qui avait vite tissé une toile à l’entrée de la grotte à l’intérieur de laquelle il s’était réfugié pour échapper à ses poursuivants qui le cherchaient activement pour le châtier.
L’islam a clos le cycle des religions monothéistes dont chacune avait son envoyé de Dieu auprès de son peuple pour transmettre un message clair : croire en un seul Dieu, balayer d’un revers de main tout ce qui est croyances superstitieuses, pratiques insensées, statuettes représentant des dieux : le soleil, les montagnes, les nuages, l’agriculture, le vent… et la liste est très longue. Sidna Ibrahim, pour lequel les musulmans accordent la place que l’on sait en islam, venait de recevoir des textes recommandant à son peuple de croire en un seul Dieu. C’était au temps d’un paganisme pur et dur au cours duquel les gens adoraient le soleil, la lune, des objets fétiches, des statuettes… L’arrivée des textes divins par l’intermédiaire de ce patriarche avait provoqué une levée de boucliers. Ibrahim avait même désavoué son père sous le prétexte qu’il se prosternait devant les astres en les voyant comme des dieux.
Parmi les prophètes, celui qui était le moins écouté et qui se sentait le plus menacé par les incroyants, c’est Nouh à qui Dieu accorda la plus longue vie : 950 ans. Le Tout-Puissant lui avait ordonné de construire un bateau sous sa protection, en prévision d’un déluge qui allait tout emporter, à l’exception de la famille du messager, des couples de toutes les espèces animales qu’il aura sauvées de l’eau et de ses compagnons qui s’étaient soumis à Dieu unique. Les gens se moquaient de Nouh, occupé avec de nombreux ouvriers à monter une immense embarcation dont les travaux avaient duré des années.
Le déluge eut lieu et aucun infidèle n’a été épargné. C’était là la punition divine la plus expéditive et le début de l’ère de la navigation maritime, compte tenu du fait que le Coran dit qu’il faut considérer le bateau comme un don de Dieu. On ne peut pas parler de près de 300 envoyés en rappelant la différence par la mission confiée au rassoul et au nabi que Dieu a chargés de transmettre des messages à leur peuple, leur recommandant de croire en un seul Dieu et de suivre des préceptes précis qui les remettraient sur la bonne voie. Sidna Moussa (que le salut soit sur lui) a eu un long itinéraire ; il avait été suivi par de nombreux fidèles mais le pharaon était là pour l’empêcher de se faire admettre comme prophète. Pourtant, que de miracles il a accomplis pour donner la preuve de sa prophétie. Il a mis en échec tous les magiciens de son pays qu’il a réussi à convaincre. Son bâton a fait jaillir de pierre douze sources dans un pays souffrant de sécheresse. Son bâton lui a permis aussi de fuir en frayant un passage à travers la mer Rouge à lui et à des milliers de fidèles qui l’avaient suivi. L’armée de Pharaon qui le poursuivait s’était noyée, la mer s’étant refermée sitôt Moussa et les siens délivrés.
Pourtant que de passages ont apporté des preuves
Les peuples de Ad et de Loth ont reçu du ciel des pierres d’argile qui ont mis fin à eux et à leur méchanceté vis-à-vis de leur prophète. Ce qui est arrivé aussi au peuple de Çalih, les Thamoud qui ne voulaient pas croire. «Adorez Dieu ! leur dit Çalih. Il n’y a pas pour vous d’autre Dieu que lui. Une preuve de votre seigneur vous est parvenue : voici la chamelle de Dieu ; c’est un signe pour vous. Laissez-la manger sur la terre de Dieu ; ne lui faites pas de mal, sinon, un châtiment douloureux vous saisirait.» (sourate Al Araf V. 73) Ce châtiment les a frappés, les individus de ce peuple ayant fait subir tout le mal qu’ils ont pu à la chamelle. Le prophète Houd a été envoyé aux Ad et leur dit : «Ô mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pas pour vous d’autre Dieu que lui. Ne le craindrez-vous pas ?» Les chefs qui, parmi son peuple, étaient incrédules, dirent : «Nous voyons ta folie ! Nous te considérons comme un menteur.» Sidna Nouh (QLSSSL) a lui aussi été traité de menteur : «Nous l’avons sauvé, dans le vaisseau lui et les siens, et nous avons englouti ceux qui traitaient nos signes de mensonges. C’était un peuple aveugle». «Les portes du ciel ne seront pas ouvertes à ceux qui auront traité nos signes de mensonges et à ceux qui s’en seront détournés par orgueil : ils n’entreront pas dans le Paradis aussi longtemps qu’un chameau ne pénétrera pas dans le trou de l’aiguille. C’est ainsi que nous rétribuons les pécheurs.»
Très durs à convaincre les incrédules qui tournent le dos à Dieu et à son envoyé dès qu’ils ont obtenu de lui un avantage important. «S’il est vrai que tu es prophète, demande à ton Dieu de nous faire descendre une table garnie.» Ce qui fut fait. Mais la méchanceté n’avait pas de limite chez le Pharaon et ses semblables. L’armée qu’il avait envoyée à la poursuite de leur prophète Moussa a été engloutie dans la mer qui s’était refermée, sitôt que le prophète et ses compagnons l’avaient traversée.
Abed Boumediene