Lorsque l’infrastructure sportive vient à manquer…

Bordj Menaïel

Le manque d’infrastructures culturelles et sportives plonge les jeunes ménaïlis dans l’ennui et les expose à divers dangers.

Depuis l’accession de la JS Bordj Menaïel en Division nationale deux, cette formation joue toutes ses rencontres à l’exterieur de leurs bases, le stade Chahid Salah Takdjerad n’etant pas homologué à cause du seisme du 21 mai 2003.
D’ailleurs, ces dernières (les infrastructures sportives et culturelles) sont rares, voire même inexistantes, dans toutes les communes de la daïra de Bordj Menaïel. Un stade Omnisport en construction puis abandonné par les autorités pour des raisons inexplicables, c’est grave ce qui se passe dans cette ville, ce qui livre la jeunesse de la région, disent les citoyens de la ville «à la débauche» car n’ayant pas d’endroits où se distraire et s’occuper, comme les aires de jeux… «Nos jeunes sont facilement les proies des différents fléaux sociaux qui ne cessent de s’amplifier dans la région».
Maintenant, les connaissances entre les jeunes ne se font plus dans un club sportif ou culturel mais plutôt autour de psychotropes ou dans des coins isolés…Les demandes des jeunes concernant la remédiation à la situation sont généralement vaines.
La daïra de Bordj Ménaïel mérite mieux, elle a besoin d’infrastructures d’envergure, la population reconnaît qu’il existe un manque d’infrastructures dans la commune de Bordj Ménaïel comparativement au nombre de clubs (JSBM, WRBM, ACBM), les associations sportives à l’image des écoles de football qui sont au nombre de sept et d’athlètes qu’elle recèle et les belles performances qu’ils réalisent. Et dire qu’il n’y a que le football qui existe, le handball, volley-ball, judo, karaté, boxe, le sport au féminin sont totalement ignorés.
Bordj Ménaïel a hérité d’un stade communal de la période coloniale qui ne répond plus aux besoins de la jeunesse ménaïli et souffre d’un manque criant en termes d’infrastructures sportives. Le stade Chahid Salah-Takdjerad est quasiment sollicité et utilisé à longueur de journée par toute la jeunesse de la localité des Coquelicots tels que la JSBM, le WRBM, l’ACBM, les jeunes catégories minimes, cadets et juniors, les jeunes issus des associations sportives (Ecole de football et autres), les infrastructures étatiques sportives se comptent sur les doigts d’une main, comment se fait-il que la localité de Bordj-Ménaïel ne possède qu’un seul stade de football.
Eh ! Quel stade ! C’est pour cela que les amoureux de la balle ronde et d’autres disciplines sportives lancent un appel, un cri d’alarme aux autorités compétentes pour que des infrastructures sportives soient construites et qu’elles soient mises à la disposition des talents qui s’évaporent dans la nature mais pour cela il faudrait une politique sérieuse, assise sur une volonté réelle de promouvoir le sport. Le manque d’infrastructure empêche la pratique du sport et c’est pour cette raison que beaucoup de clubs sont contraints durant toute la saison d’évoluer hors de leurs bases, certains posent la clé sous le paillasson !
A la lumière de toutes ses contestations, peut-on vraiment dire que Bordj Menaïel possède une infrastructure sportive ? Ce sont là les mêmes interrogations de la plupart des sportifs du chef-lieu de daïra, alors comment expliquer la situation désastreuse de la section de boxe drivée par les ex-champions d’Algérie à l’image des frères Ouradi Wahab et Abdelhalim (ce dernier est champion arabe, champion d’Afrique, sélection au Jeux olympiques) qui utilisent comme salle de boxe, une aire aménagée par des tôles dans l’enceinte du stade Chahid Salah-Takdjerad.
Les jeunes ménaïlis sont bien sur-pénalisés par cette situation et se retrouvent confrontés aux aléas accompagnant inévitablement l’oisiveté. A cet effet, le premier magistrat de la wilaya de Boumerdès devrait penser sérieusement à envisager la réalisation de ces infrastructures d’utilité publique afin de permettre à leurs jeunes de s’épanouir et d’en profiter et aussi songer à relancer les travaux de construction et de réalisation du complexe omnisport qui est actuellement à l’abandon
En attendant les jeunes qui exploitent le moindre espace pour taper dans un ballon ne perdent néanmoins pas espoir et attendent un geste courageux de la part des responsables de la wilaya. De toutes les façons, c’est les hommes qui amènent le changement et puisque il y a un manque d’hommes rien n’a changé.

Kouider Djouab