Le Ramadhan 2024 a ressuscité l’ambiance d’antan

Solidarité, marchés Rahma, soirées de Chaâbi et pièces théâtrales

Tout a été mis en œuvre par l’Etat pour garantir un mois de Ramadhan calme, riche et savoureux sur tous les plans. Retour des concerts de chaâbi, des troupes musicales, des soirées des chansons de patrimoine animées par une pléiade d’artistes, organisation des concours pour des jeunes poètes en éloge au Prophète Mohammed (QSSSL), ouverture des marchés de Rahma pour soutenir les petites et moyennes bourses, planification des scènes de solidarité et d’El-Iftar collectifs, le Ramadhan 2024 à fait replonger les Algériens dans la nostalgie ramadanesque d’antan. Il a été exceptionnel.

Dans une sérénité totale, dans une solidarité générale à travers des animations magistrales, le Ramadhan 2024 est sans aucun doute le plus meilleur mois sacré auquel les Algériens l’ont vécu durant ces dix dernières années.
Un mois religieux par excellence auquel l’État a entrepris d’intenses efforts, déployé de grands moyens et pris d’importantes décisions pour faire de ce Ramadhan 2024 un mois sacré à la hauteur des attentes des Algériens. En plus de la baisse générale de 10% des prix des produits alimentaires de large consommation pendant le mois de Ramadhan, l’État a décidé d’intensifier la solidarité à travers la généralisation des tables d’El-Iftar à travers l’ensemble des 58 wilayas du pays, une mesure qui a ravivé le cœur des milliers d’Algériens.
Et pour donner une véritable animation aux soirées ramadanesques au profit du citoyen, les pouvoirs publics ont décidé d’organiser les concerts de chaâbi, de renaître avec les troupes musicales, les pièces théâtrales et les chansons de patrimoine à travers tout le pays, une mesure qui a permis au public algérien de se renouer avec le passé et de passer un agréable Ramadhan dans une accalmie totale. Les activités culturelles initialement organisées par le ministère de la Culture et des Arts n’ont pas chômé durant ce mois de Ramadhan.
Des pièces théâtrales, des récitals, des concerts aimés par une pléiade d’artistes, des troupes musicales, des Madihs religieux, lancement de la deuxième édition du meilleur poème en éloge au Prophète Mohammed (QSSSL), tout a été pris en considération pour permettre une généralisation des soirées d’animation au profit des citoyens. Depuis l’ouverture des soirées baptisées les « Nuits de la chanson du patrimoine » au Palais de la Culture à Alger, cet événement culturel a enregistré l’arrivée d’une foule nombreuse de spectateurs et spectatrices à travers l’organisation parfaite de plusieurs récitals et concerts animés par une pléiade d’artistes et de troupes issus de différentes wilayas du pays
La salle des spectacles du Palais de la Culture à Alger a abrité, pendant ce Ramadhan, la première soirée de ces Nuits, animée par trois troupes de Constantine, de Mostaganem et de Biskra. Créée en 1988, la troupe mostaganémoise de Sidi Said (Aissaoua) a été la première à monter sur scène pour interpréter un chant du patrimoine intitulé « Allah ya moulana ya Allah », suivi des titres « Sidi Abdelkader » et « Sidi Medjdoub » (deux Saints patrons de la ville), ainsi que d’autres chants Aissaoua. L’association Errachidia Aissaouia de Constantine, prestigieuse école ayant formé, 44 ans durant, plusieurs générations d’artistes et de musiciens, a présenté, à son tour, un florilège d’Ibtihalate (invocations) et de Baraouel dans le Madih du prophète Mohammed (QSSSL), dans une ambiance ramadanesque par excellence où les belles voix de la troupe et la musique spirituelle ont fusionné en parfaite symbiose.
Dans un genre saharien authentique, la troupe de l’Association El Hafoudia de Biskra, composée d’une douzaine d’artistes entre interprètes et musiciens, a choisi d’interpréter plusieurs morceaux dans le Madih du prophète Mohammed (QSSSL) notamment le Qsid « Ezziara » et « Leila Leila ». Ces soirées seront animées tous les vendredis jusqu’au 5 avril, avec la participation de plusieurs troupes dont celle de l’Association Joudhour (Fkirettes) de Annaba, la troupe Takoucht de Tizi Ouzou et la troupe féminine algéroise conduite par Nardjes, outre les troupes « Ahellil » de Timimoun, « El Ferda » de Béchar et celle de l’Association El Hadj Mohamed El Foul Dandoun Sidi Blal de Ghardaïa.

La solidarité bat son plein
En plus de la généralisation des soirées d’animation pendant le mois de Ramadhan, un autre front d’entraide a été ouvert, financé et lancé par l’État, il s’agit de la solidarité nationale. Depuis le premier jour du mois sacré, des scènes de solidarité ont rayonné à travers l’ensemble des villes, quartiers et villages du pays, où tout le monde a été mobilisé pour s’entraider et nourrir ceux qui sont en difficultés et amoindris des moyens. C’est le cas à Alger-Centre où près de 3.000 personnes partagent, chaque jour, un Iftar collectif en pleine artère de la Place Maurice Audin, reflétant parfaitement et amplement les valeurs de la solidarité et d’entraide entre les différentes franges de la société algérienne pendant le mois de carême.
Déclarant sa joie et son grand engagement pour la bonne cause, la présidente de l’APC d’Alger-Centre, Mahdia Benghalia a précisé, lors d’une déclaration faite avant-hier à l’APS, que cette initiative, organisée par la commune sous la supervision de la wilaya d’Alger, s’inscrit dans le cadre du « programme culturel et de solidarité de la commune à l’occasion du mois sacré du Ramadhan », dira-t-elle.
La Maire d’Alger-Centre a souligné que l’objectif de cette initiative « est de réunir le plus grand nombre possible de familles algériennes autour d’une même table d’iftar et de consacrer les valeurs de solidarité et d’entraide dans la société », dira avec une profonde aspiration Mahdia Benghalia.
Et d’ajouter que « la présence d’un nombre exceptionnel de touristes étrangers leur a permis de découvrir un pan des traditions de la société algérienne, les plats traditionnels et les nobles valeurs de l’Islam ». De leur côté, les familles ayant participé à cet iftar ont salué cette initiative, soulignant que c’est une occasion de partager des moments de convivialité propre au Ramadhan qui rassemble les différentes composantes de la société algérienne et permet de contribuer à la consolidation des coutumes et traditions algériennes, tant au niveau de la variété des plats proposés que des valeurs de solidarité et de cohésion qu’il véhicule. Cette initiative est la deuxième du genre au cours de ce mois sacré, après l’organisation par la commune d’Alger-Centre d’un iftar collectif au profit de milliers de citoyens le vendredi 22 mars courant.

La grande mobilisation des Associations
La mobilisation des Associations a été grandement manifeste depuis les premiers jours du mois sacré. Initiatrices de nombreuses actions de solidarité, notamment l’organisation de tables d’El Iftar, des opérations de circoncision et de distribution des vêtements de l’Aïd, et des colis alimentaires, de nombreuses Associations nationales, régionales et locales ont mené plusieurs actions visant à soutenir les familles à faible revenu.
C’est le cas de l’Association ‘’Kafil El-Yatim’’ où son président, en l’occurrence Ali Chaouati a indiqué que l’« Association avait tracé, durant ce mois sacré, un programme diversifié empreint par la programmation de la remise de colis alimentaires au profit des orphelins et des veuves inscrits au niveau de l’Association, au nombre de 120.000 orphelins ». Pour Ali Chaouati, le défi de l’Association pour ce Ramadhan consiste « à dépasser la remise de 100.000 colis alimentaires, contenant 1.500 tonnes d’aides sous formes de produits d’une valeur d’environ 5.000 DA/coli, et qui seront distribués prochainement aux familles nécessiteuses », dira-t-il. L’Association ‘’Kafil El-Yatim’’ prévoit, également, la distribution des vêtements de l’Aïd dans la limite de 50.000 vêtements (entre 5 et 15 ans). « La distribution de ces vêtements sera entamée, la semaine prochaine, pour arriver aux communes une semaine avant l’Aïd el-Fitr », a précisé ledit président de cette Association. En face, l’Association des anciens Scouts musulmans algériens (SMA) a initié, à son tour, l’organisation d’opérations de distribution du couffin de Ramadhan sur trois étapes.
La 1ère étape a débuté quelques jours avant le mois sacré, suivie de la 2ème étape prévue en mi-Ramadhan, ensuite « le couffin de l’Aïd » qui coïncide avec la dernière semaine du mois de Ramadhan, a indiqué le membre du Conseil national de l’Association Mounir Arbia, pour qui, les aides reçues par son Association de la part des bienfaiteurs, sont constituées d’argent et de produits, en sus d’actions de bénévolat». Il a en outre mis en relief la confiance entre l’Association et ses fournisseurs, à travers les efforts des différents groupes . Il a, également, précisé que le groupe Ben Talha, commune de Baraki, «a distribué 420 couffins avant le mois de Ramadhan», appelant à « la nécessité de poursuivre de telles opérations de solidarité au profit des nécessiteux, notamment avec la couverture assurée par les SMA à travers 56 wilayas et ses 400 groupes avec plus de 30.000 adhérents ». Et d’ajouter que « l’Association a saisi l’occasion pour renforcer ses efforts en organisant des restaurants de la Rahma dans toutes les wilayas », faisant savoir que le nombre de ceux qui affluent sur ces restaurants « a doublé au niveau des restaurants proches des lieux de travail, à l’instar des chantiers de construction ».
L’Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA) a, quant à elle, tracé un programme riche, selon son Secrétaire général, Noureddine Rezig qui a indiqué que l’Association oeuvre tout au long de l’année pour la distribution des aides aux nécessiteux, soulignant que les efforts sont redoublés pendant ce mois sacré pour inclure l’Iftar des personnes de passage, notamment dans les régions situées le long des autoroutes, tout en recensant les catégories nécessiteuses pour bénéficier de la Zakat El Fitr.
Pour sa part, l’Association ‘’Sidra’’ et dans le cadre du programme «Banque Alimentaire d’Algérie», avait lancé au deuxième jour du Ramadhan une campagne nationale baptisée ‘’Solidarité Ramadhan’’ dans le but d’aider les familles nécessiteuses durant ce mois béni.
Cette opération de solidarité qui se poursuivra tout au long du mois sacré, verra « la distribution de colis alimentaires aux nécessiteux, l’aménagement de restaurants pour offrir des repas chauds aux voyageurs et aux nécessiteux », a précisé le président de l’Association ‘’Sidra’’, Nassim Filali. « Cette campagne s’appuie principalement sur un travail de proximité intensif effectué par des associations de jeunes volontaires, en coordination avec les établissements économiques qui apportent une contribution financière », a-t-il ajouté.

Des queux interminables à l’ONILEV
Comme chaque Ramadhan, l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) recourt à l’ouverture des centaines de points de vente à travers le territoire national et au grand bonheur des familles algériennes.
L’objectif pour l‘Onilev est d’être plus proche du citoyen et couvrir les besoins alimentaires des ménages, de participer et de soutenir à la stabilité des prix des produits alimentaires, au pouvoir d’achat du citoyen mais, également, une occasion pour l‘Onilev d’augmenter sa capacité commerciale et d’élargir ses activités opérationnelles au pays.
Pour ce Ramadhan 2024, la vieille recette a été à nouveau reconduite par l‘Onilev qui table sur des ventes records en ce mois religieux. L‘Onilev a déjà ouvert plus de 170 points de vente agréés et répartis sur 32 wilayas, en vue d’approvisionner le marché national en différents produits agricoles de large consommation à des prix raisonnables durant le mois sacré de Ramadhan.
D’autres points de vente appelés également les marchés de proximités, de Rahma ont été ouverts dans d’autres wilayas du pays. Rien qu’au niveau de la capitale,
14 points de vente relevant de l‘Onilev ont ouverts leurs grands espaces pour les nombreux ménages algérois et même d’ailleurs, et ce, dès les premiers jours du mois sacré.
Cependant, des queux interminables ont été signalés depuis le premier jour de l’ouverture des points de vente de l‘Onilev dans de nombreuses wilayas. De très nombreux acheteurs sont venus s’approvisionner en légumes, fruits, viandes importées ou encore en lait et autres produits laitiers chez les magasins de l‘Onilev en raison de leurs prix très compétitifs.
Sofiane Abi