Un Algérien qui a su honorer la natation internationale

Mustapha Larfaoui

Les JO de Paris arrivent. Il y aura près de 10.500 athlètes originaires de 206 Comités Nationaux Olympiques en lice. Aux Jeux olympiques d’hiver, ce sont généralement quelque 2.900 athlètes représentant plus de 80 CNO qui prennent part aux compétitions.

Il sera évoqué à cette occasion et pour la culture de ces JO les principaux artisans de cette discipline tournante. Nous avons eu l’immense plaisir de nous entretenir avec cette sommité de la Fédération internationale de la natation qui est aussi un des principaux artisans algériens de cette discipline mondiale.
A quelques mois des JO de Paris, il est intéressant de jeter un œil sur les archives pour évoquer les étapes parcourues par l’Algérien Mustapha Larfaoui qui n’a jamais cessé de se mettre à la disposition des athlètes algériens et africains pour les guider vers les sommets des classements de cette discipline, dont il fut un des fondateurs de la ligue algéroise.

1er vice-président de la FINA
Au lendemain de l’indépendance, en 1962 en compagnie de quelques collègues, ils créent la Fédération algérienne de natation et à sa suite la Fédération maghrébine, «laquelle peu de gens le savent est opérationnelle». Par la suite, avec les représentants de 8 pays, ils mettent en place la confédération maghrébine, dont il occupa la présidence durant 25 ans puis président de l’Union des confédérations sportives africaines et ce à la demande de l’écrasante majorité des membres de cette instance qui l’ont préféré à Lamine Diack au président de l’IAAF. En 1976 il intègre la Fédération internationale de natation dont il devient 1er vice-président.

Il tente sa chance pour la présidence
de la FINA
Dans son bureau, en novembre 2020, il nous confie toute la considération que lui accordait le président de la FINA. En 1986, alors qu’il occupait le poste de président de la FINA, l’Américain, lui fait part de son intention de se retirer, d’autant que les statues de l’instance n’autorisaient pas plus d’un mandat. Larfaoui avait alors demandé à l’intéressé de rester car il ne s’agissait que d’un simple changement dans les statuts. Mais l’Américain était resté inflexible dans sa décision et avait demandé à Monsieur Larfaoui de tenter sa chance pour la présidence de la FINA. Plus tard, de nombreux membres du congrès de cette instance internationale, étaient intervenus dans le même sens auprès de l’Algérien qui s’était finalement décidé à tenter sa chance en 1988 à Séoul contre un Hollandais qui lui avait prédit une défaite monumentale. Pourtant le verdict des urnes en avait décidé autrement : Une extrême fierté d’avoir représenté dignement mon pays
Larfaoui l’emporte par 130 voix contre 30, satisfaits du travail qu’il accomplissait à la tête de la seconde discipline olympique, les membres de la FINA ont, d’ailleurs, amandé les statuts qui lui permettent d’entamer son cinquième mandat de président. Il nous disait ce jour-là «Pour ma part, j’ai comme une extrême fierté d’avoir représenté dignement mon pays dans l’une des plus grandes instances sportives internationales mais d’avoir été le premier africain et Arabe à avoir accédé à un poste de responsabilité aussi importantes.

En résumé
Naissance de l’Association des confédérations sportives africaines en 1982. Quels étaient ses objectifs ?
L’idée de réunir en association les Confédérations sportives africaines a fait son apparition (avait pour but de) et nous avons créé l’Union des Confédérations sportives africaines en 1983 et non en 1982. Le président élu en a été Tessema (Ethiopie), président de la CAF, Lamine Diack 1er vice-président et j’en étais le 2ème. Tessema décédé» en 1985 et Diack a assuré l’intérim jusqu’à la fin du mandat en 1987. Diack m’a fait part de sa candidature à la présidence, ce que je trouvais normal, mais une forte pression s’exerçait sur moi par les présidents des autres confédérations pour que je me porte candidat. L’insistance a prévalu et j’acceptais d’être candidat contre Diack, ancien ministre, ancien maire de Dakar, mais sans aucune conviction.
H. Hichem