Le Barrage vert renaît de ses cendres

Conseil des ministres

À chaque conseil des ministres ou autre occasion présidée par le président de la République, c’est un acquis supplémentaire qui est annoncé. Les Algériens gonflent leurs poitrines pour exprimer leur fierté.Avant-hier juste après l’annonce des résultats du Conseil des ministres, les Djelfaouis, bien que tard dans la nuit, échangeaient leurs avis et partaient très vite en besogne. Comme si c’est une revanche sur les entreprises qui se sucrent depuis longtemps des marchés attribués exclusivement à l’Entreprise de réalisation du génie rural. De toutes les décisions prises par cette haute instance dans les différents domaines, les discussions tournaient autour du Barrage vert. Allant même durant la réunion des familles autour du dernier repas, le S’hour. A ma table, Djaber qui est un fervent partisan de l’Algérie nouvelle : il était aux anges et fier d’annoncer la nouvelle que le monopole de l’entreprise étatique vient d’être cassé par la décision de « ami Tebboune ». D’ouvrir la voie à la mobilisation de toutes les potentialités à même d’apporter du sang neuf. C’est pratiquement les travaux d’utilité publique à haute intensité de main-d’œuvre. En fait, la décision prise lors du dernier Conseil des ministres pour le renforcement des travaux par l’engagement des entreprises privées et de jeunes entrepreneurs avec l’introduction de nouveaux phénotypes ou plutôt de nouvelles essences. Il s’agit des arbres fruitiers rustiques. Ce qui fera non seulement le Barrage vert un bouclier à la désertification mais aussi une source de vie pour les riverains des forêts.
Pour rappel, le Barrage vert est venu renforcer la dernière forêt naturelle avant les zones arides et le fameux massif du Sénalba, c’est-à-dire, la colonne vertébrale de la Lionne. Qui s’étale de l’Ouest à l’Est sur toute la largeur de la wilaya de Djelfa. Ce massif constitué de pins d’Alep et de genévriers. Ces forêts ont été dégradées lors de la Guerre de libération nationale par l’armée coloniale française en abusant du napalm soutenue par les avions de la Royal Air Force du Maroc. Par la suite, ces couverts forestiers ont été aussi altérées par les populations riveraines des forêts par l’abattage clandestin pour le bois de chauffage et de l’ébénisterie. Si pour le chauffage, c’est la pénétration du gaz de ville qui a freiné l’abattage clandestin des arbres. Djelfa peut se targuer d’être la wilaya qui a fait pénétrer le gaz de ville même dans des petits villages. Par contre, les différentes opérations de boisement et de reboisement engagées par l’ANP à travers le service national pour le renforcement du Barrage vert durant des années soixante-dix, ce qui a contribué partiellement au repeuplement des zones forestières. Sauf que les maladies, ont particuliers la chenille processionnaire et le scolyte spongiforme arabesque sont venus à bout des jeunes arbustes. Un autre phénomène qui n’a pas été pris en compte qui est celui des plaques tectoniques qui sont à fleur du sol, ce qui empêche les racines du pin d’Alep de pénétrer profondément alors qu’elles sont pivotantes.
Au niveau de la conservation des forêts de la wilaya de Djelfa tout comme au niveau de l’Entreprise de réalisation du génie rural de Djelfa (Ergr), les administrations s’affairent à préparer des cahiers des charges pour permettre à toutes les entreprises désireuses d’intervenir ou de participer à cet effort d’être bien accueillies.
Djilali Harfouche