L’Aïd célébré dans la sérénité

Après un Ramadhan dans une ambiance détendue

Les Algériens commencent à s’y habituer : trois jours de congé payé, décidé par le Président Abdelmadjid Tebboune, (au lieu de deux, par le passé) plus un jour offert par le calendrier (samedi, deuxième jour du repos légal de fin de semaine), largement suffisant pour célébrer l’Aïd El-Fitr, après un mois de Ramadhan plutôt détendu grâce à une défense du pouvoir d’achat des ménages relativement efficace face aux dépenses incontournables générées par cette période particulière de l’année. L’intervention de l’Etat sur le marché des viandes a été salutaire à travers les espaces qui leur ont été spécialement dédiés, où «tout le monde a été servi». Idem pour les œufs, vendus en plaquette à prix abordable, entraînant une baisse de leurs prix sur les autres marchés.
Les prix des fruits et légumes n’ont pas connu l’envolée infernale des années passées. Cette mauvaise tradition qui s’était installée au fil des ans, juste le mois du Ramadan et à la veille des fêtes, au point de faire croire à une « spécificité » algérienne, a-telle été cassée ? Naturellement, cela donne raison à ceux qui ne cessent de répéter : « Quand ils veulent, ils peuvent », à propos des pouvoirs publics. Le dernier mot devrait revenir justement aux pouvoirs publics, et à leurs partenaires de la société civile, dans une évaluation objective de ce mois de Ramadhan durant lequel les critiques également n’ont pas manqué.
Exemple : tout n’a pas été au point concernant les tables d’Iftar collectif organisées dans plusieurs villes et quartiers, dans le but louable de renforcer la convivialité entre les Algériens. Il ne s’agit pas de dire aux gens
« Venez, prenez place autour d’une table, mangez et repartez !», dans le pur style de l’assistanat et de la dépendance à l’égard de l’Etat, à l’opposé de l’initiative créatrice de chacun. Autre point noir : pour les soirées de Ramadhan, il s’agit de les agrémenter pour les rendre agréables et non pas les empoisonner avec les nuisances sonores et tapage nocturne insupportables infligés aux riverains et aux passants par les bruyants concerts de chants (souvent de qualité médiocre) organisés sur la voie et les places publiques, par les autorités locales, de surcroît en violation de la loi. A contrario, le souci de l’aménagement des voies publiques (trottoirs et places, particulièrement) a été remarquable pour répondre au flux énorme de gens, qui se déplacent souvent par familles entières, vers les terrasses de café, les magasins… et pour réduire l’effet de promiscuité créé par les rues confinées. Autre point positif : le sentiment de sécurité qui a mis à l’aise les familles et les jeunes, notamment les filles, durant les longues soirées du Ramadan. Tout cela a permis aux Algériens de célébrer Aïd el-Fitr, dans une ambiance de sérénité. La première matinée a été consacrée, pour la grande majorité, à la prière de l’Aïd, puis l’échange de vœux et les visites des proches. Au plan officiel, c’est le même programme. Ainsi, le Président Abdelmadjid Tebboune a accompli, mercredi matin à Djamaâ El-Djazaïr à Mohammadia (Alger), la prière de l’Aïd El-Fitr en même temps que de hauts responsables de l’Etat, des membres du Gouvernement et des représentants du corps diplomatique arabe et musulman accrédité en Algérie, ainsi que de nombreux fidèles.
Comme chaque année, le commandement de la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la Sûreté nationale ont mis en place un dispositif sécuritaire visant à garantir la sécurité du citoyen et de ses biens et à préserver la quiétude et la sérénité les jours de l’Aïd. Visiblement, les commerçants mobilisés ont strictement respecté le dispositif des permanences pour Aïd El fitr. A la maison, ce sont les gâteaux traditionnels qui trônent. Dehors, c’est le règne des enfants, filles et garçons, vêtus de vêtements neufs. La solidarité traditionnelle a été mise en œuvre. D’abord, à l’égard des Palestiniens dont le combat est constamment présent à l’esprit des Algériens. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Krikou, a effectué une visite à l’Hôpital mère-enfant de l’armée à Beni Messous, où se trouvent les enfants palestiniens blessés. Au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ) a organisé une cérémonie en l’honneur des étudiants africains et palestiniens, inscrits dans les différents établissements universitaires et instituts algériens.
Lakhdar A.