«Plusieurs facteurs sont à l’origine de la hausse des prix du pétrole»

Baghdad Mendouche, expert en questions énergétiques et ancien P-dg d’une filiale de Sonatrach :

L’expert en questions énergétiques et ancien P-dg d’une filiale du groupe Sonatrach, Baghdad Mendouche, est revenu, hier dimanche, sur la hausse des prix du pétrole.«Le prix du baril de Brent va nettement augmenter si la crise au Moyen-Orient va perdurer, notamment, après la riposte menée par l’Iran contre l’entité sioniste, dans la nuit d’avant-hier samedi à hier dimanche», a-t-il indiqué. Prédisant une nette augmentation du prix du baril de Brent si, a-t-il dit, la situation qui prévaut au Moyen-Orient va perdurer.
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de l’émission ‘’L’invité de la Rédaction’’, Baghdad Mendouche a fait remarquer que cette hausse du prix du baril de Brent ne peut être expliqué, uniquement, par la situation géopolitique avec le conflit entre l’Iran et l’entité sioniste ou encore l’agression barbare menée par cette dernière contre la bande de Ghaza, depuis plus de sept mois.
«Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette hausse, à commencer par l’augmentation de la demande mondiale exprimée dans cette période de l’année, pour cet été», a estimé l’invité de l’émission ‘’L’invité de la Rédaction’’ de la Chaîne III de la Radio nationale.
Pour Baghdad Mendouche, l’augmentation du prix du pétrole trouve son explication, également, dans les décisions prises par l’Opep+, depuis 2022, concernant la diminution de la production du pétrole de 2,2 millions de barils par jour, ainsi que dans la crise en mer Rouge.
S’appuyant sur les prévisions, l’expert en questions énergétiques et ancien P-dg d’une filiale du groupe Sonatrach a affirmé que la prochaine saison estivale sera marquée par une forte demande de transport aérien et une mobilité routière accrue.
«De plus, les prévisions sur l’économie mondiale sont optimistes et les chiffres de croissances aussi. En d’autres mots, la demande de pétrole sera beaucoup plus importante et aura un impact sur son prix», a poursuivi l’invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Faisant remarquer que cet état de fait sera profitable à tous les producteurs de pétrole, dont l’Algérie.
L’Algérie, a-t-il dit encore, va être doublement avantagée, car le pétrole algérien, référencé Sahara Blend, coûte plus cher et connait une forte demande auprès de l’industrie du raffinage.
«L’Algérie va tirer avantage de ses contrats gaziers à long terme, qui ont été renégociés à la hausse en 2021 et en 2022», a observé Baghdad Mendouche. Rappelant que le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole, l’invité de la Chaîne III estime que l’Algérie va profiter d’un meilleur prix pour le baril de pétrole et de meilleures recettes pour les contrats gaziers à long terme.
Dans son rapport publié jeudi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), a noté que la demande est attendue à 102,03 millions de barils par jour (mb/jMBJ) sur les trois premiers mois de l’année, soit 1,7 million de plus qu’au premier trimestre 2023 et 270.000 barils de plus que lors de la précédente estimation, a indiqué jeudi l’AIE dans son rapport mensuel. Mettant en avant une demande américaine soutenue par des opérations pétrochimiques en hausse et une économie relativement dynamique.
En outre, poursuit la même source, les perturbations des routes commerciales internationales à la suite des troubles en mer Rouge allongent les distances de navigation et entraînent une accélération de la vitesse des navires, augmentant ainsi la demande de carburant.
Rabah Mokhtari