Le Conseil de sécurité se prononcera ce soir

Admission de la Palestine comme membre de l’ONU

Cet après-midi, jeudi 18 avril à 15h (heure de New York ; 20h, heure d’Alger) aura lieu la séance de vote sur projet de résolution présenté par l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies recommandant à l’Assemblée générale l’admission de l’Etat de Palestine comme membre de l’Organisation des Nations unies. Mardi, l’Algérie a mis «en bleu» son projet de résolution, ce qui signifie que ce texte est arrivé à la dernière étape, avant sa soumission au vote des membres du Conseil de sécurité. La démarche de l’Algérie fait suite aux efforts inlassables déployés par l’appareil diplomatique algérien conformément aux instructions du Président Abdelmadjid Tebboune, de mobiliser le plus grand soutien possible pour permettre à l’Etat de Palestine d’obtenir son statut de membre à part entière de l’ONU.
Cette démarche de l’Algérie a été fermement soutenue par le Groupe arabe aux Nations unies dans un communiqué qui souligne qu’il s’agit-là d’«une mesure tant attendue depuis longtemps et qui aurait dû être mise en œuvre non seulement depuis 2011, mais depuis 1948». Le Groupe arabe a également appelé tous les membres du Conseil de sécurité à «voter en faveur» du projet de résolution présenté par l’Algérie et a lancé un appel aux membres du Conseil à s’«abstenir, au moins, d’entraver cette initiative décisive».
Dans sa déclaration, le Groupe arabe a souligné que l’adhésion à l’ONU «est un pas décisif dans la bonne direction vers une solution juste et durable de la question palestinienne, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies».
Il a averti que «le déni de la place légitime de la Palestine au sein de la communauté des nations a duré trop longtemps et qu’il était temps de corriger cette injustice historique et de réaliser les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination, à la souveraineté et à la création d’un Etat».
Enfin, le Groupe arabe a exhorté le Conseil de sécurité de «tenir compte de l’appel de la communauté internationale et d’approuver sans plus tarder la demande d’adhésion de la Palestine», estimant que ne pas le faire constituerait «une abdication flagrante de la responsabilité du Conseil de faire respecter les principes de la Charte des Nations unies et du Droit international».
Pour rappel, en septembre 2011, le Président Palestinien Mahmoud Abbas avait lancé la procédure demandant «l’adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU». En 2012, la Palestine a obtenu le statut «d’Etat non-membre observateur». La semaine dernière, la Palestine a relancé sa demande d’adhésion dans un courrier adressé au Conseil de sécurité qui a enclenché lundi le processus d’examen. L’entité sioniste, que soutiennent les Etats-Unis, est naturellement hostile à la démarche de l’Algérie. En effet, si les Etats-Unis et l’Union européenne, ainsi que les Etats qui la composent, affirment, dans leurs discours, leur soutien à « la solution à deux Etats «dans les faits, ils font le contraire et ne veulent pas aller à l’encontre de la volonté de l’entité sioniste, et, pire, lui fournissent tout l’appui en armes et en bombes, et dans les instances internationales, pour commettre le génocide du peuple palestinien à Ghaza. Seuls quelques Etats occidentaux ont clairement fait connaître leur intention de reconnaître l’Etat de Palestine. On sait que l’Espagne l’Irlande, Malte et la Slovénie se disent «prêts à reconnaître la Palestine». Mardi, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, avait déclaré que Canberra envisagerait aussi de reconnaître l’Etat de Palestine. Selon l’ambassadrice maltaise, Vanessa Frazier, qui préside le Conseil de Sécurité de l’ONU en avril, il n’y avait pas eu de consensus sur l’admission d’un Etat palestinien au sein des membres du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi dernier, pour recommander une adhésion de l’Etat de Palestine aux Nations unies.
Par ailleurs, l’ONU devait lancer, hier mercredi, un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars pour aider la population palestinienne à Ghaza et en Cisjordanie occupée en 2024, a indiqué, hier mardi le patron du bureau humanitaire des Nations unies en Palestine aux médias. «Evidemment, 90% est pour Ghaza», a-t-il précisé, notant qu’au départ, le plan humanitaire pour 2024 avait été chiffré à 4 milliards mais réduit à 2,8 milliards compte tenu des limites à l’accès de l’aide humanitaire.
Lakhdar A.