L’impact du digital souligné

Election présidentielle anticipée

Le président du Syndicat du numérique, Souhil Guessoum, a souligné, hier dimanche, l’impact du digital, devenu, a-t-il indiqué, un moyen incontournable dans l’espace politique et un moyen de communication crucial. «Le numérique est devenu incontournable sur la scène politique en faisant, depuis quelques années, une entrée très importante, voire fracassante, dans le monde politique et dans les campagnes électorales», a-t-il dit.S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de l’émission ‘’L’Invité de la Rédaction’’, Souhil Guessoum explique qu’aujourd’hui, il ne s’agit plus de lancer des messages via la télévision ou les journaux, mais on assiste à des campagnes ciblées, des campagnes digitalisées et sur les réseaux sociaux.
«En Algérie, la campagne électorale digitale a commencé, de manière timide, en 2014 avec des comptes Facebook de candidats, des sites web et des Twitt. Mais ce n’est qu’en 2019 que ce phénomène a pris de l’ampleur», a-t-il fait remarquer.
Même s’il estime que l’on n’en est pas encore vraiment à l’étape ‘’Big data‘’ pour récupérer des données à segmenter et cibler les votants via l’analyse de cette data, le président du Syndicat du numérique a vivement recommandé l’utilisation des nouvelles technologies au service de l’exercice démocratique. «Il serait utile d’utiliser l’analyse de ces Big data et l’impact n’en sera qu’énorme», observe l’invité de la Chaîne III de la Radio nationale.
Revenant sur l’historique de l’évolution du digital en politique, Souhil Guessoum cite l’exemple américain.
«Il y a tout un ensemble de programmes digitalisés qui prend le dessus et le relais sur la campagne classique», a-t-il poursuivi, faisant remarquer que la tendance a été inversée avec l’accessibilité d’Internet, vers 2008, puis s’est accentuée en 2012 avec la campagne de Barak Obama qui a révolutionné la pratique de la politique, avec l’introduction des outils technologiques de l’époque, à savoir les réseaux sociaux, sites web… etc.
Le staff de campagne du Président Obama, a encore indiqué le président su Syndicat du numérique, avait compris qu’il pouvait aller dans une segmentation du corps électoral et adresser des messages individuels aux votants en tenant compte de leurs lieux d’habitation, de leurs convictions, de leurs sexes, de leurs âges… Rappelant que c’est grâce au groupe Cambridge analytica, qui, en collaboration avec Facebook, a récupéré entre 50 à 60 millions de comptes, dont les données personnelles ont été exploitées pour la campagne électorale de Donald Trump dont la victoire, dit-il, s’est jouée sur l’espace digital.
Sur les 24 millions d’utilisateurs de Facebook, les huit millions d’utilisateurs d’Instagram et les six millions d’utilisateurs de Snapchat, ajoute encore l’invité de la Chaîne III de la Radio nationale, un important vivier peut être ciblé directement par la publicité électorale. «Outre les aspects d’efficience et de rapidité, il y a le fait de s’adresser à l’électeur à moindre coût en épargnant les déplacements », observe-t-il encore.
Enfin, à l’idée d’accéder au vote électronique, Souhil Guessoum s’est dit l’orateur sceptique, arguant le fait que le vote digital est en étroite relation avec l’état de la numérisation dans le pays. «Si le digital est poussé, tel que le souhaitent les pouvoirs publics, en supprimant les contraintes, en mettant une stratégie très ambitieuse efficace et efficiente dans le domaine digital, on pourra alors parler un jour de vote électronique. »
Rabah M.