Le jour de barbarie du colonialisme français

8 mai 1945

L’agression sioniste contre la population palestinienne à Ghaza confirme la nature barbare du colonialisme et rappelle aux Algériens les crimes, semblables, commis par le colonialisme français en Algérie. La résistance en Palestine occupée présente également des similitudes avec le combat victorieux du peuple algérien pour chasser l’occupant colonial français. Des enseignants et chercheurs algériens ont été unanimes à affirmer ces similitudes, lors d’une conférence intitulée «Massacres du 8 mai 1945 et leurs répercussions sur les mouvements de libération dans le monde… la cause palestinienne comme modèle», tenue jeudi au Palais de la Culture «Moufdi Zakaria» (Alger).
Exemple frappant : un rapport d’Euro-Med Human Rights Monitor publié lundi 4 mars 2024 a révélé que des soldats sionistes ont tué des civils palestiniens à Ghaza en les écrasant avec des chars et des véhicules blindés ; en 1957, dans une mechta, à proximité de Blida, avait témoigné un moudjahid, les soldats français ont écrasé vivants, sous les chenilles de leurs chars, des fellahs, ligotés au préalable et allongés sur le terrain.
A Ghaza, des témoins oculaires ont indiqué à l’Euro-Med Human Rights Monitor que l’un des Palestiniens tués le 29 février 2024, avait les mains ligotées, avait été déshabillé et était vivant lorsqu’il a été écrasé par un char sur l’asphalte.
Quelle différence entre les crimes des sionistes et ceux des colonialistes français ou avec les crimes des autres pays occidentaux (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne…) dans leurs colonies ou les pays qu’ils ont occupés ? Aucune ! Les atrocités perpétrées par le colonialisme français en Algérie ressemblent aux massacres de l’occupation sioniste contre le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza, dans une tentative d’extermination des peuples algérien et palestinien.
A ce propos, l’enseignant de philosophie de l’histoire, Ahmed Benyaghzer, a évoqué dans son intervention le lien entre les massacres du 8 mai 1945 et ce qui se passe aujourd’hui à Ghaza, en termes de brutalité, de barbarie et de génocide. De leur côté, l’académicien et chercheur en histoire, Said Maouel, et l’historien Meziane Saidi, ont été unanimes à affirmer qu’il existe un lien total et étroit entre les questions
algérienne et palestinienne. Said Maouel a souligné les similitudes entre les opérations d’extermination menées par le colonisateur français à l’époque contre le peuple algérien et celles exercées par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien à travers son agression barbare continue contre la bande de Ghaza, depuis le 7 octobre dernier.
Le conférencier a rappelé par ailleurs que le nombre d’Algériens qui payaient les impôts en 1832 était de six millions d’Algériens sans compter les membres de la famille, soit près de 10 millions de personnes.
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, il y avait également 10 millions d’habitants, ce qui prouve que «la France a œuvré à stopper, pendant sa présence en Algérie, la croissance démographique, et c’est là la même politique que l’entité sioniste s’efforce d’adopter aujourd’hui en Palestine».
Pour sa part, Meziane Saidi a rappelé les tentatives du colonisateur français de rayer de la carte l’Etat qui existait, en l’occurrence «l’Algérie des Beni Mezghana».
C’est ce que fait actuellement l’occupation sioniste en essayant d’effacer l’Etat de Palestine qui existait, a-t-il dit. Pour rappel, la commémoration des massacres du 8 mai 1945 qui ont fait pas moins de 45.000 martyrs, symbolise dorénavant, en tant que Journée nationale de la Mémoire, la longue lutte du peuple algérien contre l’occupation coloniale. La résistance des Algériens n’a, à aucun moment cessé, depuis le premier jour de l’invasion de l’Algérie par les troupes françaises.
Le 8 mai 1945, le peuple algérien est sorti pacifiquement pour exiger l’indépendance nationale. Dans le défilé, le mot d’ordre qui a dominé est el istiqlal, l’indépendance. A Sétif, le jeune Saâl Bouzid a été tué parce qu’il a refusé de lâcher le drapeau algérien qu’il tenait à la main.
L’armée française aidée par les milices de colons a organisé une répression sauvage. Henri Alleg (La guerre d’Algérie, tome 1) rapporte un témoignage bouleversant : «Les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leur chair s’éparpillait sur les rochers».
Les corps de prisonniers algériens exécutés par rangées, dans le dos, étaient précipités du haut d’une falaise.
Lakhdar A.