L’Algérie, un candidat «fort» à l’adhésion aux Brics

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte aussi candidats

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a conclu, avant- hier, une visite d’Etat fructueuse à Moscou.

Sa participation, vendredi dernier en tant qu’invité d’honneur, en compagnie d’une importante délégation ministérielle, aux travaux du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), adresse un signal positif et fort qui montre l’importance accordée par les deux partenaires au renforcement de leur coopération bilatérale dans divers domaines. Cette coopération mutuelle devrait être bénéfique pour les deux pays, mais aussi pour leurs alliés, notamment, africains qui souhaitent rejoindre l’Alliance des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud).
L’Algérie et plusieurs autres pays arabes et africains ont déjà sonné à la porte du groupe des Brics qui assure recevoir avec plaisir leur candidature et s’engage à les intégrer au sein de ce club de puissances économiques non-
occidentales. Des décisions seront prises prochainement.
La décision de l’adhésion de l’Algérie au groupe sera probablement prise lors du prochain sommet des Brics qui devrait se tenir au mois d’août. A deux mois de ce rendez-vous décisif, le Président Tebboune défend à Moscou sa nouvelle vision économique qui vise à faire de l’Algérie, un pays et une nation plus prospères.
Les réformes financières et économiques globales menées, ces dernières années par le Gouvernement algérien, structureront les initiatives des prochaines décennies en matière de production, d’investissement, de rendement… Cette vision orientera les actions du Gouvernement pour l’avenir, ce qui devrait faire passer la croissance à la vitesse supérieure. L’attractivité du marché algérien et sa stabilité financière attirerait les investisseurs étrangers, notamment, russes qui ont déjà manifesté de l’intérêt pour le marché national. La nouvelle vision économique de l’Algérie place le pays parmi les candidats les plus forts qui ont déposé leur demande d’adhésion au club des Brics.
C’est ce qu’a déclaré, avant-hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Russia Today (RT), en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, affirmant que «les Brics ont lancé des discussions sur leur élargissement». Il a qualifié «de forts tous les candidats actuels, y compris l’Algérie et l’Egypte».
L’Algérie est considérée par la Russie comme un partenaire économique et commercial fiable et crédible qui pourrait faciliter l’entrée des investisseurs et des entreprises russes sur le marché africain. Ce dernier représente une alternative au marché européen qui, depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, a exclu les investisseurs russes et restreint l’entrée des produits russe sur son marché. Ce contexte de crise représente une opportunité tant recherchée pour l’Algérie qui compte diversifier son économie ainsi que ses partenaires pour augmenter ses profits et se positionner sur le marché africain et régional.
Le pays entend jeter les bases d’un nouvel environnement des affaires et de faire augmenter les investissements dans les secteurs agricole, innovant, industriel, entrepreneurial et énergétique. Aujourd’hui, les entreprises algériennes sont en mesure d’offrir plus de produits et de gagner en productivité ainsi qu’en expérience, ce qui leur permettrait d’accéder aux marchés étrangers, en l’occurrence, russe.

L’Algérie est en pleine émergence
«L’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte sont tous des candidats forts. Ils sont tous des leaders du monde arabe et islamique. Leur entrée enrichirait sans doute les Brics», a souligné M. Lavrov. «Les cinq États membres seraient prêts à prendre des solutions rapidement concernant ces pays candidats», a-t-il ajouté, affirmant que «l’entrée des pays arabes aux Brics aidera à renforcer le monde multipolaire dont nous parlons et qui est en train de se former».
L’Algérie est déjà prête à rejoindre le groupe a réitéré le Président Tebboune assurant, avant-hier, que «le pays aimerait adhérer aux Brics dans un avenir proche pour libérer son économie d’une certaine pression».
Le chef de l’Etat a souligné la détermination de son pays à gérer les défis communs ensembles. L’Algérie et la Russie ont confirmé, lors de cette visite d’Etat, leur engagement à renforcer leur coopération stratégique intégrale et de faire face à toutes les menaces externes qui visent à déstabiliser l’Afrique, en particulier. De plus, ils ont convenu de promouvoir davantage les échanges commerciaux entre les deux pays partenaires afin d’exploiter tout leur potentiel commercial évalué «à 9 milliards de dollars». Samira Takharboucht