Quand vient le temps de maîtriser le temps…

Une élection présidentielle en septembre

Des élections présidentielles pour septembre 2024, voilà de quoi prendre à contrepied tout le monde, tant ceux qui veulent juste trouver des raisons à cette décision, que ceux, plus agissants, qui avaient aménagé, pour l’Algérie leurs calendriers propres et qui se trouvent pris de court.N’est-il pas juste de dire que cette décision est une façon de marquer de nouveau sa souveraineté sur le timing après que celui-ci fut imposé par des évènements qui avaient donné lieu à une situation d’instabilité ? En effet, le président de la République semble y avoir vu une reconquête du temps qui passe pour un retour à la normalité.
Le temps qui s’emballe laisse la place, pour le bien de l’Algérie, au temps maîtrisé.
Il faut se rendre compte qu’en ramenant en arrière les aiguilles de l’horloge électorale, le président de la République écourte le présent mandat de trois mois, un mandat qui est le sien propre qu’il choisit de rétrécir, guidé qu’il est par les seuls intérêts supérieurs de l’Etat et, dans ce cas précis, celui-ci réside dans ce déplacement temporel d’une portée politique formidable.
Le message est clair, magistralement clair : « L’État algérien n’est plus en crise ou en situation d’urgence ; il a retrouvé sa stabilité, ses institutions ont rétabli leur équilibre, et le processus décisionnel est de retour ».
L’agenda électoral est donc ajusté en fonction de cette norme, de cette démocratie retrouvée et de cette stabilité institutionnelle. « Bien entendu, dans la forme, on retrouve le style propre au Président
Tebboune, dont la gouvernance directe témoigne de son profond respect pour l’intelligence du peuple qu’il choisit, à chaque fois, d’interpeller dans un corps-à-corps cordial, éprouvé positivement à travers une compréhension mutuelle qui se passe souvent de l’intermédiation biaisée des traducteurs politiques ».
On ne peut, par ailleurs, perdre de vue la portée géopolitique d’une telle décision dans un contexte international tourmenté où le temps s’accélère, imprimant un rythme menaçant aux évolutions géostratégiques et sécuritaires sur les plans régional et international, et dictant, de ce fait, une démonstration de maîtrise politique que permet de prouver l’emprise sur le temps.
Le Président vient de donner au monde un gage irréfragable sur cette maîtrise.
Les turbulences à venir sont imminentes et proches et méritent de trouver, quand elles adviendront dans la tourmente internationale, une Algérie qui a «ensilé son blé et couvert son foin», autrement dit, une Algérie qui n’est pas en transition sous la tempête, mais une Algérie déjà passée de l’autre côté des épreuves institutionnelles, stable et sereine, prête à affronter toutes les situations.
Réunir autant d’enjeux pour être pris en charge à travers une décision, dont beaucoup n’avaient saisi ni les tenants ni les aboutissants, voilà qui témoigne de la clairvoyance politique du Président Tebboune et d’une audace qui ne s’accommode guère des spéculations stériles, dont les auteurs n’arrivent pas à voir que l’homme, attelé dès le début à sa mission présidentielle, de surcroît dans un contexte de crise politique qui ne lui a laissé nul répit, ne voit sur sa route où il avance sans relâche, que les intérêts de l’Algérie et les engagements qu’il a pris envers le peuple.
Ahmed Rihani