«Augmenter les échanges commerciaux interafricains de 25%»

Kamel Rezig à propos de l’accord de libre-échange continental africain (ZLECAF) :

Le ministre du Commerce, Kamel Rezig est revenu avant-hier mardi sur l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), conclu le 21 mars 2018 à Kigali (Rwanda), qui compte 53 pays avec une densité de population dépassant 1,2 milliard d’habitants. «L’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) permettra de développer le commerce interafricain, à travers la coordination des échanges commerciaux et leur augmentation de 25% et l’encouragement du principe de concurrence en matière d’industrie et d’entreprises», a-t-il indiqué.

Précisant que l’objectif des pays du continent est d’augmenter les échanges commerciaux interafricains de 25%, sachant qu’ils ne dépassent pas les 15% actuellement, contre 47% avec le continent américain, 67% avec le continent européen et 61% avec l’Asie, selon les statistiques officielles de 2019. S’exprimant lors d’une réunion avec les membres de la commission des Affaires étrangères et de la communauté du Conseil de la nation, Kamel Rezig a affirmé que cet accord avait pour objectif la création d’un marché continental unifié des marchandises et services avec la libre circulation des hommes d’affaires et investisseurs, et l’annulation progressive des tarifs douaniers, à travers l’instauration de normes commerciales africaines communes.

«Cet accord transformera les économies des pays africains en un marché important plus synergique et qui profitera à l’intégration dans tous ses aspects et à l’exploitation collective des richesses que recèle le continent», a-t-il dit. A partir de janvier 2021, a observé Kamel Rezig, il sera procédé aussi dans le cadre de la ZLECAF, à l’annulation progressive des tarifs douaniers dans le commerce interafricain. A hauteur, a fait savoir le ministre du Commerce, de 90% des taxes douanières sur une durée de 5 ans pour les pays en développement et 10% pour les pays africains les moins développés. «Les 10% restants représentent les produits sensibles, dont un taux de 7% qui sera libéralisé progressivement durant 10 ans pour les pays membres en voie de développement et 3% pour les pays membres les moins développés», a-t-il fait remarquer. Le volume échanges commerciaux de l’Algérie avec la ZLECAF, a-t-il poursuivi, ne dépasse pas 3 % du total des échanges.

«Il (volume, ndlr) reste faible», a relevé le ministre, imputant cela au fait que la plupart des pays africains ne font pas partie des communautés économiques africaines, induisant la faiblesse de la compétitivité des produits algériens, avec des taxes douanières oscillant entre 45 et 65%. «L’Algérie occupe la 20ème place du total des pays fournisseurs du continent pour une valeur de 2,2 milliards de dollars y compris les produits pétroliers, soit 0,4 % du total des importations du continent africain», a-t-il ajouté, précisant que ces échanges effectués en grande partie avec les pays de l’Afrique du Nord faisant partie de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) ne dépassent pas 0,3 de ses exportations et 0,8 de ses importations, a-t-il précisé. Entre 2016 et 2019, a-t-il encore observé, les produits algériens ont investi 24 pays africains. «En dépit de ces obstacles, les exportateurs sont intéressés par le marché africain», a ajouté le ministre du Commerce, faisant savoir que la balance commerciale entre l’Algérie et les pays africains a enregistré un saut de 78 millions de dollars en 2016 à 830 millions de dollars en 2019 (964%).
Rabah Mokhtari