L’ONU fête son 75e anniversaire : des défis et de nouvelles promesses à tenir

Coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie – Eric Overvest

Le 24 octobre de chaque année, nous célébrons la création de l’Organisation des Nations unies. Cette année, 75 ans après sa création en 1945, et en temps de crise Covid-19, l’engagement renouvelé de l’ONU pour un multilatéralise renforcé est plus que jamais d’actualité.

La pandémie qui frappe le monde, depuis près d’une année déjà, nous a pris de court, fragilisant nos systèmes de santé, nos sociétés et nos économies. Le Secrétaire Général de l’ONU, M. Antonio Guterres, avait qualifié, à juste titre, la Covid-19, de «cinquième cavalier des ténèbres, venu s’ajouter aux quatre menaces qui hypothèquent notre avenir commun». Ces menaces, identifiées en janvier dernier, sont : les tensions géostratégiques mondiales, la crise climatique, la méfiance profonde ainsi que la face obscure du monde numérique. Dans un monde divisé, la Covid-19 a exacerbé les vulnérabilités et anéanti les espoirs de millions de personnes déjà confrontées à différentes crises et conflits. Cette nouvelle donne et menace a mis à nu la fragilité de notre monde et les limites des crispations que nous avons choisis au détriment du multilatéralisme. Mais si la crise du coronavirus devait avoir quelque chose de bon, ça serait certainement ce rappel que nul ne peut s’en sortir seul et que la solidarité est encore plus urgente. La Covid-19 nous impose un retour aux sources et aux fondamentaux qui ont permis à l’humanité de surmonter les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la profonde crise économique et une précédente épidémie. Le retour aux principes et valeurs qui ont permis à l’ONU de voir le jour sont : la promotion de la dignité humaine et la protection des droits de l’Homme, la préservation de la paix et de la sécurité internationales, l’amitié et l’entraide entre les nations et la prospérité pour tous. Après 75 ans d’existence, le monde n’est pas encore au rendez-vous de ses aspirations, et il est pris au piège par la multitude de crises et conflits et certains seraient tentés de croire que l’ONU est dépassée par les évènements. Mais dans ce contexte d’incertitudes, aggravé par la pandémie, c’est vers cette même organisation, seul espace mondial de dialogue et de concertation, que le monde se tourne pour essayer de trouver une réponse commune à un défi commun. Un retour vers une approche multilatérale pour rétablir l’ONU dans son rôle et vers les valeurs énoncées dans la Charte fondatrice de l’ONU. Les résultats des conversations mondiales lancées par le SG de l’ONU en début de l’année sous le slogan «L’avenir que nous voulons, l’ONU dont nous avons besoin» et auquel plus d’un million de personnes de différents horizons ont participé confirment l’importance de l’ONU pour les peuples. On compte 74% des personnes interrogées qui considérent l’ONU comme «essentielle» pour relever les défis de demain, estimant qu’elle doit innover, qu’elle soit plus inclusive de la diversité des acteurs au 21e siècle, et qu’elle soit plus transparente, responsable et efficace. Plus de 87% des personnes estiment que la coopération mondiale est vitale pour relever les défis d’aujourd’hui. Les défis auxquels nous sommes exposés montrent que le multilatéralisme prôné par l’ONU depuis sa création et le rôle de la coopération internationale restent incontournables dans la construction d’un avenir meilleur pour l’humanité. Un avenir dans lequel la famille des Nations unies, les institutions financières internationales, et d’autres partenaires travaillent ensemble, plus étroitement et plus efficacement. Comme l’a si bien rappelé le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, lorsqu’il exhortait tous les pays du monde à l’union. «Aucun pays, aucun groupe n’est en mesure de surmonter à lui seul les problèmes complexes de notre planète… les Objectifs de développement durable représentent notre plan et source d’inspiration pour mieux nous renouveler. Nous sommes face à des défis d’une ampleur colossale. Nous pouvons les surmonter, si nous coopérons et faisons preuve de solidarité». L’Organisation des Nations unies, présente en Algérie à travers ses 15 agences, fonds et programmes, reste plus engagée que jamais pour accompagner le pays dans son développement pour accélérer l’atteinte de l’Agenda 2030, en mettant à disposition son réseau global de connaissances. En cette occasion du 75e anniversaire, je souhaite réitérer notre entière disposition pour un développement durable qui ne laisse-pour-compte personne. Restons tous engagés pour notre avenir commun. L’ONU, c’est nous et c’est vous.
Mohamed El-Ouahed